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18-01-2009

 

 

Le programme commun

des forces politiques en Europe

Ouverte en 2000 et relancée en 2005, la stratégie européenne  de Lisbonne a abouti à l’adoption du « traité  simplifié » par les 27 chefs d’Etats européens en septembre 2007.  Selon les dirigeants de la communauté Européenne, elle viserait à la modernisation économique de l’Europe. Comment ?  Par moins de service public, dans le cadre d’un pouvoir encore élargi du capital.

 

Elle est basée sur quatre piliers :

-       1)Modernisation du marché du travail (flexi-sécurité). Ce volet  sous-tend les attaques contre les acquis formulés dans le code du travail et les acquis sociaux des salariés. Notons  que les organisations syndicales affiliées à la Confédération Européenne des Syndicats (CES) approuvent bruyamment la flexi-sécurité  et que sa traduction française, version CGT, c’est la « sécurisation des parcours professionnels »

 

-       2)La levée des « contraintes » pour les PME concernant leur droit de licencier, l’obligation de respecter les accords de branche, l’exercice du droit syndical etc…

 

-       3)La transformation des méthodes d’enseignement et de formation. C’est sur cette base que l’Éducation nationale est de plus en plus adaptée aux exigences du patronat. On retrouve cette orientation dans les réformes Darcos, comme dans celles de Pécresse pour l’enseignement supérieur et la recherche.

 

-       4)Energie et changement climatique avec l’objectif affiché d’assurer « l’indépendance énergétique de l’Europe ». Cette orientation vise surtout à justifier l’accentuation du déclin industriel, l’industrie étant jugée comme une source de pollution. Dans les faits cette « indépendance énergétique » de l’Europe sert de prétexte à la privatisation complète du secteur énergétique.

 

-       Les résultats de cette stratégie c’est que, à l’inverse de ce qui est affiché elle contribue à l’enfoncement des pays de l’Europe dans la crise. Les gains de productivité, ( + 1,5% en 2006 et 1,2% entre 2000 et 2005), n’ont profité qu’au capital.  L’Euro permet à l’échelle du continent un dumping social forcené, puisque les gains de compétitivité se trouvent pour l’essentiel dans le prix, comparé à cette référence unique d’un pays à l’autre, de la force de travail. Beaucoup d’États membres, qu’ils soient dirigés par la droite ou par la gauche ont fourni une réglementation encore plus avantageuse pour les entreprises avec :

 

-       La réforme du régime des retraites

-       Une politique de flexibilité du travail

-       Des contrats de travail plus souples

-       La montée en puissance des énergies renouvelables

 

Les régions, presque totalement dirigées par la gauche plurielle en France, ont donné une priorité à la stratégie Européenne, ce dont se félicitent les dirigeants européens.

 

Le but du plan de relance Européen c’est de rétablir les marchés financiers et d’aider les entreprises. Il représente 30 milliards d’Euros et s’inscrit dans la même stratégie que les plans nationaux. Il s’agit pour l’essentiel d’aider aux restructurations pour rétablir les taux de profits au détriment de l’emploi et des salaires. Le pacte de stabilité est gelé. L’explosion de la dette publique représente une machine de guerre contre les salariés qui seront appelés à payer. Le plan de « cohésion sociale » pour soutenir l’éducation et la formation, avec la possibilité pour les entreprises de maintenir l’emploi sous la forme de formation aux salariés, a pour objectif de soutenir les restructurations tout en maintenant un contrôle social et en gardant une main-d’œuvre captive et momentanément sous-payée. Il vise à former pour d’autres emplois car des segments entiers de l’économie, l’industrie automobile par exemple, sont voués par l’Europe et les États au déclin. Il va y avoir des changements dramatiques dans les types de production avertit la commission européenne.

 

Cependant des choses commencent à changer. Les salariés en Europe mènent agissent pour défendre leurs intérêts, ce qui finalement remet en cause la stratégie même du capital. En Irlande, plus de 150.000 personnes ont manifesté la semaine dernière à Dublin contre la crise et ses conséquences, en France le 29 janvier a bousculé la donne et a montré que les salariés n’étaient pas décidés à se laisser faire. En Hongrie, Lituanie, Lettonie des manifestations, parfois violentes, ont secoué les pouvoirs en place, aux Antilles, à la Réunion des grèves longues et unitaires mettent en difficulté le pouvoir et le patronat, en Angleterre, en Suède des grèves de protestation contre le dumping social ont rencontré un grand écho. La liste est longue et s’allongera encore quand on songe aux mesures que se préparent à prendre les États. Ainsi en Pologne, l’office de la sécurité sociale est au bord de la cessation de paiement, en Hongrie le gouvernement veut supprimer le 13éme mois pour les retraités, en Lettonie les salaires des fonctionnaires vont diminuer. Partout en Europe les licenciements massifs (+ 90.000 en France en janvier, 150.000 en Angleterre, 300.000 en Espagne, 200.000 en Allemagne) jettent dans la misère des centaines de milliers de salariés.

 

Pour développer la lutte anticapitaliste quotidiennement jusqu’à faire reculer patronat et gouvernement, pour faire grandir une force révolutionnaire capable de contester le capitalisme lui-même, le peuple a besoin d’un outil à sa disposition, d’un parti révolutionnaire. C’est le rôle de « COMMUNISTES » qui a été créé en 2002.  Cette question de l’existence et du développement d’un parti révolutionnaire est si prégnante pour  toutes les forces politiques  qui ne veulent pas d’un parti  qui conteste le capitalisme et appelle à lutter pour l’abattre et construire le socialisme, qu’elles s’emploient avec les forces syndicales à couvrir le terrain de la contestation tout en assurant la pérennité de la domination capitaliste. Il est d’ailleurs symptomatique que la revue « gestion sociale N° 1582 » souligne la nécessité de renforcer le mouvement syndical en Europe parce que : « un dialogue structuré entre les représentants des salariés et le patronat peut aider l’Union Européenne à faire face à la crise économique». Autant dire qu’il s’agit de renforcer la collaboration de classe pour empêcher toute issue révolutionnaire à la crise.

 

 Il est clair que, à l’opposé, notre tâche est celle du renforcement et de l’aiguisement de la lutte de classe au terrain syndical comme politique.

 

 

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