LA CO-GESTION ALLEMANDE
A DU PLOMB DANS L’AILE
Il est de bon ton, parmi les dirigeants syndicaux et politiques, de
proposer de solutionner les questions économiques et sociales par deux mots
magiques : « dialogue social ». Et de nous vanter qui le
modèle suédois, qui le modèle allemand pour le nombre de syndiqués, leur
aptitude à négocier, la paix sociale qui existe dans ces pays, etc. et de déplorer qu’il n’en soit pas
de même en France.
Prenons
le cas de l’Allemagne. A l’issue de la deuxième guerre mondiale, après l’écrasement du
nazisme, l’Allemagne a été divisée en deux parties avec des systèmes
sociaux différents: En Allemagne de l’Ouest c’est le régime capitaliste, En
Allemagne de l’est c’est le régime socialiste. La lutte de classe acharnée
entre les deux systèmes n'a jamais cessé. Le Patronat de l’Allemagne de
l’Ouest confronté à l’existence du socialisme à sa porte, a concédé
quelques avantages sociaux, salaires, pour éviter le mécontentement. En
même temps il a concédé quelques miettes de pouvoir au syndicat, pour faire
croire qu’il n’était pas nécessaire de faire la révolution pour gérer
l’économie avec les travailleurs et en même temps intégrer celui-ci à sa
politique de gestion capitaliste. Il a été créé la cogestion qui consiste à intégrer le syndicat à
la marche de l’entreprise, dirigée bien entendu par le patronat
capitaliste.
En
échange de quoi, le syndicat abandonnait dans les faits les salariés de
certains secteurs à une exploitation féroce du patronat. Ainsi n’existe
pas en Allemagne de SMIC ou autre forme de garanties couvrant les salariés les
plus fragiles. Cela permettait de limiter les revendications.
En
1990, la disparition de l’Union Soviétique et des autres pays socialistes
dont l’Allemagne de l’Est a changé la donne, Plus besoin de prendre de
gants. Co-gestion ou pas, les salariés subissent la loi brutale du
capital : suppression d’emplois, baisse de salaire au nom de la
compétitivité, hausse du temps de travail sans augmentation de salaire,
remise en cause des acquis sociaux, tout y passe, pour les actifs comme
pour les retraités ou les chômeurs (les mesures prises par le socialiste
Schröder pour réduire les allocations chômage portent leurs fruits. D’un
déficit de 0,4 million d’Euros en 2005, le système d’assurance chômage
enregistre 9,5 milliards d’Euros d’excédent en 2006).
Au
diable dialogue social, les négociations. Ce qui amène de plus en plus les salariés allemands à la
constatation : seule la lutte,
la grève, peut faire lâcher le patronat et le gouvernement. D’ailleurs
les luttes qui se sont déroulées en 2006 ont limité les prétentions capitalistes. Pourtant l’attitude
du syndicat, englué depuis des années dans la collaboration avec le
capital, ne facilite ni les luttes, ni leur succès.
Cédant
à l’exigence patronale, le gouvernement droite-socialiste vient de décider
la création d’une commission pour faire le point sur de cette fameuse
co-gestion (qui pourtant ne gênait pas le patronat mais c’était quand même
encore trop). Il propose une nouvelle diminution de ses pouvoirs (déjà bien
limités), dernière étape avant sa suppression.
Moralité :
L’opposition capital-travail est irréductible, il n’y a pas de cogestion
possible du système capitaliste entre les exploiteurs et les exploités.
Seule la lutte de classe, la lutte clairement anticapitaliste peut faire
bouger les choses. Une leçon
valable pour tous, quel que soit le pays.
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