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03-10-2006

 

 LA CO-GESTION ALLEMANDE

A DU PLOMB DANS L’AILE

Il est de bon ton, parmi les dirigeants syndicaux et politiques, de proposer de solutionner les questions économiques et sociales par deux mots magiques : « dialogue social ». Et de nous vanter qui le modèle suédois, qui le modèle allemand pour le nombre de syndiqués, leur aptitude à négocier, la paix sociale qui existe dans ces pays, etc.  et de déplorer qu’il n’en soit pas de même en France.

Prenons le cas de l’Allemagne. A l’issue de la deuxième guerre mondiale, après l’écrasement du nazisme, l’Allemagne a été divisée en deux parties avec des systèmes sociaux différents: En Allemagne de l’Ouest c’est le régime capitaliste, En Allemagne de l’est c’est le régime socialiste. La lutte de classe acharnée entre les deux systèmes n'a jamais cessé. Le Patronat de l’Allemagne de l’Ouest confronté à l’existence du socialisme à sa porte, a concédé quelques avantages sociaux, salaires, pour éviter le mécontentement. En même temps il a concédé quelques miettes de pouvoir au syndicat, pour faire croire qu’il n’était pas nécessaire de faire la révolution pour gérer l’économie avec les travailleurs et en même temps intégrer celui-ci à sa politique de gestion capitaliste. Il a été créé la cogestion qui  consiste à intégrer le syndicat à la marche de l’entreprise, dirigée bien entendu par le patronat capitaliste.

 

En échange de quoi, le syndicat abandonnait dans les faits les salariés de certains secteurs à une exploitation féroce du patronat. Ainsi n’existe pas en Allemagne de SMIC ou autre forme de garanties couvrant les salariés les plus fragiles. Cela permettait de limiter les revendications.

 

En 1990, la disparition de l’Union Soviétique et des autres pays socialistes dont l’Allemagne de l’Est a changé la donne, Plus besoin de prendre de gants. Co-gestion ou pas, les salariés subissent la loi brutale du capital : suppression d’emplois, baisse de salaire au nom de la compétitivité, hausse du temps de travail sans augmentation de salaire, remise en cause des acquis sociaux, tout y passe, pour les actifs comme pour les retraités ou les chômeurs (les mesures prises par le socialiste Schröder pour réduire les allocations chômage portent leurs fruits. D’un déficit de 0,4 million d’Euros en 2005, le système d’assurance chômage enregistre 9,5 milliards d’Euros d’excédent en 2006).

 

Au diable dialogue social, les négociations.  Ce qui amène de plus en plus les salariés allemands à la constatation : seule la lutte,  la grève, peut faire lâcher le patronat et le gouvernement. D’ailleurs les luttes qui se sont déroulées en 2006 ont  limité les prétentions capitalistes. Pourtant l’attitude du syndicat, englué depuis des années dans la collaboration avec le capital, ne facilite ni les luttes, ni leur succès.

Cédant à l’exigence patronale, le gouvernement droite-socialiste vient de décider la création d’une commission pour faire le point sur de cette fameuse co-gestion (qui pourtant ne gênait pas le patronat mais c’était quand même encore trop). Il propose une nouvelle diminution de ses pouvoirs (déjà bien limités), dernière étape avant sa suppression.

Moralité : L’opposition capital-travail est irréductible, il n’y a pas de cogestion possible du système capitaliste entre les exploiteurs et les exploités. Seule la lutte de classe, la lutte clairement anticapitaliste peut faire bouger les choses.  Une leçon valable pour tous, quel que soit le pays.

 

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