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04/01/2005
LARMES DE CROCODILES
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On n’a pas fini de mesurer l’ampleur de la
catastrophe de l’Océan Indien. Déjà 150.000 morts, des
milliers de disparus, 500.000 personnes déplacées. Les épidémies qui
menacent, la faim, les sans-abri. On dit que 1 milliard ½ d’enfants sont
menacés. Pour les responsables
gouvernementaux, relayés par les médias, le responsable c’est une immense
fatalité, un tremblement de terre imprévisible… Posons-nous
quelques questions. Depuis maintenant
plusieurs années, les moyens existent de détecter l’arrivée d’un tel séisme
et de prévenir à temps les populations. Ils sont d’ailleurs installés et
fonctionnent dans le Pacifique. Deux balises auraient coûté 500.000 dollars.
On apprend que des scientifiques avaient réclamé à plusieurs reprises leur
installation dans l’Océan Indien mais on leur a opposé un refus. Pourquoi ? Parce que
les financements n’existaient pas. Les pays impérialistes
avec leurs sociétés capitalistes pillent ces pays, exploitent leurs
populations, font la guerre, déciment, tuent, pour imposer leur domination
comme en IRAK, en PALESTINE… Ils ne vont pas s’embarrasser de protéger leurs
populations contre les catastrophes. Ils ont mieux à faire de leur argent. Faut-il rappeler qu’un
bombardier B2, celui-là même qui a pilonné FALOUJA et BAGDAD et fait des
milliers de morts, vaut deux milliards trois cent millions de dollars, que la
guerre en IRAK a déjà coûté plus de 200 milliards de dollars ? La
solidarité : Les mêmes puissances impérialistes,
les médias à leur solde, appellent avec véhémence à la solidarité des
populations. La solidarité pour ces
peuples, oui ! L’élan est énorme et il faut plus encore. Mais les mêmes qui sont
responsables de la misère de ces peuples, de l’ampleur de la catastrophe (qui
aurait été infiniment moindre si les moyens de détection avaient été mis en
place), que font-ils combien dépensent-ils ? Sous la pression, les
gouvernements ont augmenté l’annonce de leurs promesses d’aide publique. On
arrive aujourd’hui à 2 milliards de dollars : les USA, 350 millions, la
France 48,8 millions. Une goutte d’eau par rapport aux besoins (les 5 pays
touchés ont une dette extérieure de 300 milliards de dollars) et par rapport à
leur richesse, aux profits de leurs capitalistes. L’aide des pays riches au
développement n’est que de 0,2% de leur PIB alors qu’au moment du passage à l’an
2000 ils s’étaient engagés à verser 0,7%. Et l’on voit refleurir
les propositions les plus démagogiques. Le Parti Socialiste propose une taxe
exceptionnelle dite « taxe Tsunami », un impôt sur les revenus du
capital et les mouvements financiers, genre taxe Tobin, pour organiser
dit-il une solidarité durable. Il est relayé par KOUCHNER qui y va de son écho
en proposant à l’ONU « une contribution volontaire » d’un millième
des mouvements d’actifs des épargnants quels épargnants ? Comme si les capitalistes
allaient accepter de verser de l’argent pour ceux qu’ils exploitent à
longueur d’années. Quant à la fameuse Taxe Tobin, pourtant tout le monde était
d’accord, de Chirac au PCF, aux altermondialistes, elle n’a jamais vu le
jour. Ajoutons que les
gouvernements de ces pays aujourd’hui dévastés par le séisme, sont à la solde
des capitalistes Européens, Américains et de leur pays. D’ailleurs dès la
semaine dernière, on annonçait que les Bourses d’INDONESIE et D’INDE
battaient des records portés par un climat économique jugé favorable. Eddie
WONG analyste en chef de l’Asie chez ABM Amro déclarait : « les
dommages subis par les bons hôtels ne semblent pas graves, même si certaines
chaînes hôtelières ont pu être affectées, il y a aussi des gagnants en termes
économiques tels que les producteurs de ciment ». C’est le froid cynisme
capitaliste : des larmes de crocodiles à usage des peuples mais la
catastrophe ça peut rapporter gros – aux exploiteurs. A peine les morts dénombrés,
le secourisme à peine engagé, les Bourses mondiales alléchées par les
perspectives des chantiers de reconstruction explosent. Les Multinationales
du Nord s’occupent déjà de savoir combien rapportera la reconstruction Aujourd’hui, les médias
annoncent que les « Tours Opérators » appellent les touristes à
aller dans ces pays, c’est disent-ils pour la solidarité. Pour la solidarité
ou surtout pour maintenir les profits juteux qu’ils se font sur ces voyages ? A longueur d’informations
on nous martèle : Tous unis pour la solidarité, pauvres – riches, salariés
– patrons, gauche – droite. Les grands mots ne manquent pas : Les télévisions : « c’est
la mondialisation de l’émotion et de la solidarité ». « Le Monde » : « les
pays capitalistes les plus riches au chevet de l’Asie ». … Plus de capitalisme, plus
d’exploiteurs, plus d’exploités, tous ensemble Cette solidarité n’est
pas la nôtre. Ce ne sera jamais la nôtre Oui nous
sommes solidaires Notre solidarité c’est
la solidarité de tous les peuples, c’est la solidarité avec les peuples de
ces pays aujourd’hui dans le malheur encore plus grand, c’est une solidarité
de combat contre les responsables, contre les groupes capitalistes et les
gouvernements qui défendent leurs intérêts, qui exploitent pour leurs
profits, maintiennent les peuples dans la misère et le sous-développement. C’est une solidarité
de combat pour changer ça.
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