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04-03-2008

 

 Après l’élection

présidentielle de Russie

Avec une participation estimée à 70%, Medvedev l’ancien Premier Ministre de Poutine l’emporte avec 70% des voix. Il est suivi par Ziouganov du Parti Communiste de la Fédération de Russie avec 18%, de Jirinovski (un autre candidat du kremlin connu pour son anti-communisme et anti-sémitisme) avec 9,5%  et par un illustre inconnu  télécommandé par le kremlin comme Jirinovski, qui obtient 1,5% des voix. Les résultats sont sans surprise quant à l’élection de Medvedev, cependant, ils méritent que l’on s’y attarde un peu en les comparant à ceux des législatives  qui ont eu lieu à la fin de l’année dernière.

 

La campagne présidentielle a été, comme celle des législatives, dominée par les tenants du pouvoir. Les médias se sont livrés à un déluge de propagande en faveur du candidat officiel  et avec un Poutine omni présent, comme s’il était lui-même candidat. Tout débat avec l’opposition, représentée exclusivement par Zougianov, a été interdit. Medvedev n’a présenté aucun programme si ce n’est celui de la continuité avec le mandant de Poutine. Pourtant de ce point de vue, les choses ne sont pas si évidentes. En effet, Poutine et Medvedev, bien que liés par leur dévouement à l’oligarchie russe, représentent des intérêts en partie différents. Poutine est plus lié à l’appareil de force de l’Etat qui cultive ses propres intérêts économiques étatiques, tandis que Medvedev est lui plus directement en lien avec l’oligarchie  privée qui voudrait s’accaparer encore un peu plus ce qu’il reste des richesses publiques. Des journalistes russes ont ainsi pu faire observer  que les bases d’un affrontement de grande ampleur est en gestation entre ces couches au sommet de l’Etat.

 

Les élections elles-mêmes se sont déroulées dans des conditions anti-démocratiques :

-    Bourrage des urnes, en particulier en Tchétchénie, Dagestan, où le nombre de votants dépasse les 90% avec des scores fleuves pour le candidat officiel. Même chose dans tous les endroits où règnent en maîtres les représentants de l’Etat. Cela représente au total des centaines de milliers de voix.

-    Pression sur les électeurs, en particulier les fonctionnaires, sommés de voter Medvedev au risque de perdre leur travail

-    Falsification des protocoles électoraux en empêchant les représentants du Parti Communiste d’assister au dépouillement…

 

Dans ces conditions, les 18% obtenus par le candidat communiste représentent un minimum qui est cependant en progression de 6% par rapport aux législatives avec un nombre de voix en grande progression. C’est particulièrement vrai dans les villes où les contrôles ont été possibles, les centres industriels et scientifiques où Zougianov dépasse souvent les 30% des voix. Prenant en compte ces éléments, le candidat communiste a fait observer lors d’une conférence de presse le soir du scrutin que son parti est en net progrès. Dans le même temps, il dépose une plainte pour falsification des résultats. La plainte a peu de chance d’aboutir, elle vise plus à marquer le pouvoir de l’empreinte du trucage et à préparer l’avenir.

 

Il apparaît en effet clairement que la seule force crédible capable de combattre la politique de l’oligarchie est celle du Parti Communiste. Dans un contexte où les ouvriers et les salariés redressent la tête, s’organisent et luttent, les mois qui viennent donneront des pistes sur l’avenir des forces du changement en Russie et sur leur capacité à modifier les orientations actuelles.

 

Correspondant particulier à Moscou

 

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