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04/10/2009

 

La porte grande ouverte au capitalisme

 Le grand bond capitaliste sur les transports en Chine

Terres rares, énergie, matières premières… La concurrence fait rage

 

La porte grande ouverte au capitalisme

 

La 4ème session du Comité central du Parti communiste chinois s'est ouverte le 15 septembre à Beijing  (Pékin) ? La place du PC Chinois devient de plus en plus contestée par l’émergence d’une classe capitaliste avide et pressée de reconquérir l’entière direction des affaires. La réintroduction d’une classe capitaliste par l’ouverture de l’économie « à l’économie de marché socialiste (1) », accentue les antagonismes. Depuis quelques mois, les dirigeants chinois réaffirment sans complexe leur choix « stratégique de l’économie de marché », le terme de socialiste disparaissant du vocabulaire.

La crise du capitalisme que les communistes chinois n’analysent pas plus que leurs confrères occidentaux, parlant comme eux de « crise financière mondiale » sévit en Chine comme ailleurs. 

 

 Ce ne sont pas les résolutions ronflantes comme "respecter l'importance de tous les membres du parti communiste", "L'essence de la démocratie au sein du Parti affirme que tous les membres du Parti communiste sont les hôtes du Parti et que le pouvoir au sein du Parti appartient à tous les membres du Parti communiste", qui vont modifier les appétits de pouvoir de la nouvelle bourgeoisie chinoise.

 

Le PCC fait appel à de vieux clichés, comme la légende de Xibaipo (2) datant de 1948, oubliant de rappeler qu’ils s’agissaient d’abattre le capitalisme en Chine, et son système féodal alors que le PCC comptait seulement 4 millions d’adhérents (ils en ont 76 millions aujourd’hui).

 

La 4ème session du CC du PCC envisage une nouvelle fois de se pencher sur la corruption (3).

Lutter contre la corruption tout en favorisant le développement du capitalisme, serait-ce possible ? Certainement pas,  pendant qu’il déclare s’attaquer à la corruption dans l’immobilier, ou contre des cadres du PCC le gouvernement ouvre d’autres secteurs à « la concurrence », c'est-à-dire au capitalisme, source et principal initiateur de la corruption.

Depuis quelques semaines, c'est par exemple l’ouverture autorisée par le gouvernement des entreprises qui sont la propriété de l'Etat à se transformer en entreprises commerciales avec l'introduction de capitaux privés dans les secteurs culturels et de l'édition.  Ça promet !

 

(1) Voir, 02/01/2009 Chine : la longue marche vers le retour au capitalisme

 

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(2) Village du district de Pingshan , à 370 km de Beijing, province du Hebei (nord), il y a 60 ans, des dirigeants du PCC, dont Mao Zedong, Zhou Enlai, Zhu De et Liu Shaoqi, ont séjourné dans ce village, préparant la fondation de la République populaire de Chine, dans des conditions  d’une extrême modestie.

 

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 (3) Voir l’article du 10.10.2007 Etat des lieux avant le17ème Congrès du PCC

 

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Le grand bond capitaliste sur les transports en Chine

 

La Chine « prévoit d’investir 205 milliards d’€ dans la construction de 42 lignes à grandes vitesses d’ici 2012 », souligne une récente page économique du Figaro De quoi aiguiser des appétits ! D’autant que le nombre de passagers utilisant les trains sont passés d’un peu plus de 100 millions dans les années 50 à 1,5 milliards en 2008 et que le volume du fret est lui passé de 56 millions de tonnes fin des années 50 à 3,5 milliards fin 2008 !

 

Deux lignes à grande vitesse vont être mises en service dans les mois qui viennent, une dans le centre reliant Hefei-Wuhan et une dans le nord  faisant gagner plusieurs heures aux voyageurs et aux marchandises.

 

La mise en service de la ligne de 1318 Km à grande vitesse Beijing-Shanghai devrait se faire début 2010 d’après le Figaro. Cette ligne concerne 10% du volume total de passagers, que le trajet sera réduit à près de 5 heures. « Le Figaro » ne dit pas que le ministère des chemins de fer chinois a décidé de privatiser la gestion de la ligne et bien sûr d’y associer les investisseurs privés, dont le fond de pension et assureur chinois Ping An ! Les mêmes recettes que dans les pays capitalistes... Toujours dans le Figaro, le patron d’Alsthom se plaint de ne pas être associé à l’équipement ferroviaire, celui-ci se faisant en partie au profit de Siemens et de groupes chinois.

 

La Chine s’équipe, les travaux de la plus grande entreprise de construction de trains à grande vitesse (1) seront achevés en juin 2010,  sa capacité de production annuelle devrait être de 500 voitures destinées aux trains de voyageurs ordinaires, 800 voitures destinées aux trains à grande vitesse.

 

Le 2ème constructeur ferroviaire (2) de Chine, a réussi à exporter 20 locomotives diesel en Nouvelle-Zélande, ce pays étant également le premier à négocier un accord de libre-échange avec la Chine. Ce constructeur s’installe dans un marché auparavant dominé par les USA.


Ecologie oblige, le développement rapide des transports locaux, vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre, sauf que le nombre de passagers prenant le bus a totalisé 53 milliards fin 2007, donc le temps presse!


Dans les transports aériens, les enjeux sont tout aussi colossaux. De 100.000 mille voyageurs en 1950, ils sont à plus de 400 millions en 2008. Boeing le fabriquant d'avions américain concurrent d’Airbus, a estimé que d'ici à 20 ans, la Chine aura besoin de 3770 avions d'une valeur de 400 milliards de dollars. La flotte chinoise devrait croître jusqu'à plus de 4 600 avions, soit le triple de sa taille actuelle tant pour les passagers que pour les marchandises. Boeing a déclaré avoir reçu 57 commandes fermes par des compagnies aériennes chinoises pour ses 787.

 

Le groupe français Safran se positionne avec Général électrique Aviation pour être présent sur le programme du gros-porteur de fabrication chinoise et « l’état-major de Safran s’est déplacé en masse » cite « les Echos » du 24 septembre, Safran espère être présent sur les contrats d’équipements du C919 avec le groupe Chinois Avic (3), un marché de 200 milliards de $ d’ici 2050, n’hésitant pas à se faire recevoir par un vice Premier ministre chinois pour l’occasion.

 

Le groupe Avic (4) a aussi signé début 2009 avec Airbus la construction d’une usine de production pour le nouveau gros-porteur A350 dans le nord de la Chine.

Ce même groupe Avic a décidé la production du Dragon 600 qui sera le plus grand avion amphibie. Le MA 60, l'avion le plus exporté de Chine, a déjà reçu 130 commandes depuis sa mise sur le marché il y a 5 ans.

Dans l’aviation l’autre domaine en pleine expansion, c’est  celui de l’hélicoptère, la Chine aura besoin d'environ 3 000 hélicoptères au cours des 20 prochaines années, mais elle n'en possède que 100 !

 

La Chine va produire en série des hélicoptères de type A109E avec le constructeur italien Agusta Westland, filiale du groupe Italien Finmeccanica, pendant qu’un autre hélicoptère le Z15, conçu par Harbin Aircraft Industry et la compagnie Eurocopter va sortir des usines.

 

 

(1)    La Changchun Railway Vehicle Co., Ltd (CRC) crée en 2002, province de Jilin, nord est de la Chine

 

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(2) La China CNR Corporation Limited

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(3) China Aviation Industry Corporation (AVIC).

 

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(4) Accord entre Airbus China et Harbin Aircraft Industry (Group) Co (HAIG),

 

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Terres rares, énergie, matières premières… La concurrence fait rage

 

Minerais aux particularités spécifiques intervenant dans les alliages de produits de haute technologie, parmi lesquelles les éléments les plus abondants sont  le dysprosium, le terbium,  le cérium, etc. Les « terres rares » sont l’objet de convoitises et de rivalités entre les grands groupes capitalistes.

 

La Chine détiendrait selon le journal « Le Monde »  95% de la production mondiale de terres rares, De quoi déclencher des appétits chez les groupes capitalistes mondiaux et chinois, d’autant que le ministère chinois des technologies accuse les groupes capitalistes d’avoir exporté clandestinement de Chine en 2008 environ 20 000 tonnes de ces terres rares,  ce que ne dit pas Le Monde, préférant s’inquiéter avec les industriels occidentaux de « la position quasi monopolistique de la Chine ».

 

Les USA viennent de multiplier leurs droits de douanes sur l’importation des pneumatiques chinois... Le développement du capitalisme n’est pas porteur de coopération, mais au contraire  de recherche de profit par la guerre économique, y compris par la guerre tout court. Nous l’avons vu en Irak avec le pétrole. La guerre économique que se livrent les grands groupes capitalistes pour s’approprier les marchés de l’énergie devient de plus en plus sévère et grosse de danger avec la Chine actuellement  le 2ème  importateur de pétrole au monde. Ses entreprises ont opéré près d’une dizaine de rachats d'actifs étrangers dans le secteur des hydrocarbures, pour une valeur de 12 milliards de dollars, ce qui représente une augmentation de 80% par rapport à la même période de l'année dernière.

 

Ce n’est pas un hasard si dans les groupes pétrochimiques chinois, les profits se portent à merveille, Sinopec (1) l’un d’eux, par exemple  réalise 4,87 milliards de dollars de bénéfices au premier semestre 2009 et ses bénéfices nets ont bondi de 332,8% sur un an!

 

La CNPC (2), un autre groupe, le plus grand producteur d'hydrocarbures de Chine, a lui obtenu un prêt de 30 milliards de dollars de la Banque de Chine pour soutenir ses projets d'expansion par acquisition à l'étranger.

 

Le système bancaire chinois aussi se porte bien, les 14 banques chinoises cotées en bourse ont réalisé environ 32 milliards de dollars de bénéfices pour le 1er semestre 2009. En tête, la Banque industrielle et commerciale de Chine affiche environ 9,52 milliards de dollars de bénéfices.

 

Pour les travailleurs chinois, la situation est infiniment plus précaire, la situation de l'emploi pour les travailleurs migrants s'est améliorée, d’après le Bureau d'Etat des Statistiques de Chine, 151 millions d'entre eux employés hors de leur pays natal fin juin, ont retrouvé un emploi par rapport au premier trimestre, ce qu’omet de dire le bureau des statistiques, c’est qu’ils étaient plus de 220 millions en début d’année !

 

En Chine aussi la lutte est opiniâtre pour empêcher que les travailleurs  payent la crise du capitalisme. Fin juillet, plusieurs milliers d’ouvriers de Jianlong Steel Holding Company se sont opposés violemment à la liquidation de leur entreprise contrôlée par Tonghua Iron and Steel Group, au cœur du berceau industriel du nord de la Chine. Le directeur envisageait de réduire le nombre de salariés de 30 000 à 5000 !

 

(1)    China Petroleum and Chemical Corporation (Sinopec)

 

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(2) China National Petroleum Corp (CNPC)

 

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