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05/01/2008 |
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Le Kenya c’est… |
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…Plus
de 200 sièges régionaux de multinationales avec un secteur bancaire en pleine croissance dont les
bénéfices ont bondi en 5 ans (de 2002 à 2007) de 60 à 400 millions d’euros. Avec
le développement du tourisme, l’essor du secteur immobilier de luxe est sans
précédent. Nairobi est constamment en chantier. Le secteur agricole
capitaliste fournit 32% des fleurs coupées du marché européen. En 2006 le
pays a connu une croissance de 6,1 %,
en 2007 près de 7%. …Un pays
de criantes inégalités sociales et d’une pauvreté extrême. L’écart entre les revenus des plus
riches et des plus pauvres compte parmi les plus importants de la planète. La
spéculation foncière menace la plupart des régions agricoles alors que
l’agriculture occupe aujourd’hui 75% de la population. L’inflation a dépassé
20% certains mois de 2006 ; elle pénalise la masse de la population dont
les ressources sont très loin de suivre la progression de l’économie capitaliste
qui pille le pays. *Rien
d’étonnant donc si l’élection présidentielle a donné une large majorité non
pas au président sortant mais à ODINGA, le candidat de l’opposition. La
fraude a été si massive avec des trucages électoraux inimaginables que la
mission d’observation européenne (UE) présente au Kenya a porté un jugement
sévère sur le scrutin et relevé des résultats gonflés dans plus de 200
circonscriptions électorales. Elle a demandé qu’ « une enquête
impartiale sur l’exactitude des résultats soit menée ». Pour que l’Union
Européenne dise ça il fallait que le trucage électoral soit énorme ! *Les
Etats-Unis ont invité le peuple Kenyan à « accepter les résultats
des élections et à faire avancer le processus démocratique ». Washington
a même félicité Kibahi pour sa
réélection ! Les USA sont prêts à tout, soit pour maintenir l’équipe
actuelle au pouvoir, soit pour en mettre une autre en place si la solution
actuelle ne peut être maintenue. N’oublions pas que le Kenya c’est aussi
l’élément moteur de la « Communauté africaine », très vaste espace
communautaire intégré qui regroupe la Tanzanie, le Rwanda, le Burundi et
l’Ouganda. Un pan entier de l’Afrique de l’Est voisin de la corne de
l’Afrique, du Tchad donc du Darfour. Comme
nous sommes loin de ces « haines tribales » qui seraient cause de
tout ! Il reste
que dans cette partie de l’Afrique, comme au Pakistan, comme en Amérique du
Sud, comme au Moyen-Orient et ailleurs, la lutte des peuples se développe
partout dans le monde. Il n’y
a pas de haines ancestrales au Kenya. Tous les
médias en choeur débitent la même version de ce qui se passe au Kenya :
des haines tribales auraient tout déclenché. Ces haines tribales ont bon dos.
On les utilise comme un rideau de fumée pour masquer l’origine véritable des
évènements comme c’est le cas au Kenya. Il arrive
parfois même si c’est extrêmement rare, qu’une version plus conforme à la
vérité parvienne à s’exprimer dans cette presse servile. C’est ainsi qu’on a
pu lire dans les colonnes du « Figaro » du 3 janvier une interview
d’un chercheur à l’Institut français des recherches sur l’Afrique (IFRA), un certain Jérôme Lafargue basé à
Nairobi, qui contredisait certains mensonges officiels. Extraits : Le
Figaro- Avez-vous été surpris par les violences ? Jérôme
Lafargue : « Il était évident qu’en cas de fraude électorale ça
allait exploser. Les périodes électorales ont toujours été tendues au Kenya.
Mais la tension est montée en puissance lorsque les pauvres, les défavorisés,
qui ont majoritairement voté pour Odinga qu’ils considéraient comme le
candidat du changement, ont eu l’impression de se faire voler leur
victoire ». Le
Figaro : Est-ce un conflit politique ou un conflit ethnique ? Jérôme
Lafargue : « C’est d’abord un conflit politique. L’ethnicité n’est
qu’un moyen utilisé par certains pour arriver à leurs fins ». Le
Figaro : Quelle est la dimension sociale et économique du
problème ? Jérôme
Lafargue : « Elle est importante. Malgré la croissance économique,
les inégalités ont progressé au Kenya. Les prix ont augmenté et les pauvres
n’ont guère tiré profit du dynamisme économique. Ils ont l’impression d’avoir
été volés ». Le
Figaro : Jusqu’où les violences peuvent-elles aller ? Jérôme
Lafargue : « Au Kenya plus de 40 ethnies coexistaient jusqu’à
présent relativement bien. Il n’y a pas de haines ancestrales ». |
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