Ukraine : La crise économique, sociale et
politique s’amplifie
La crise mondiale frappe durement les pays de l’Est. L’Ukraine est
particulièrement touchée. L’oligarchie financiaro-politique qui a mis le
pays en coupe réglée après l’effondrement de l’URSS défend avec acharnement
ses intérêts en faisant payer très cher au peuple l’effondrement de
l’économie nationale. Les forces de l’oligarchie qui lorgne vers l’Amérique
et son allié Européen, pensent trouver dans l’adhésion à l’OTAN un appui supplémentaire à
leur domination et une certaine sécurité intérieure contre la révolte de la
population. Sur cette base, le pouvoir a obtenu du Fond Monétaire
International (FMI) un prêts de plus de 15 milliards de dollars pour
empêcher le chaos du système bancaire. Cet argent a en fait été détourné au
profit des spéculateurs et les petits épargnants ne peuvent plus récupérer
leurs économies qui ont, de plus, fondues comme neige au soleil. Le Griva
(monnaie nationale) s’est dévalué de plus de 70% en deux mois.
Autant
dire que le pouvoir d’achat a plongé du fait du renchérissement des
produits d’importation. La « guerre du gaz » avec la Russie a
aggravé considérablement la crise. Ainsi, l’industrie chimique ne tourne
plus qu’à moitié de son régime et la production globale a baissé de 6,4%
laissant sur le carreau 350.000 chômeurs supplémentaires. Les transports
sont désorganisés du fait du renchérissement du prix de l’énergie (le prix
du gaz importé a doublé dans cette période), des secteurs urbains entiers
se voient privés de chauffage collectif. Dans les derniers mois, les tarifs
des services médicaux ont augmenté de 20%, le prix du pain de 50%, la
viande et les produits alimentaires de 30%. Les loyers continuent de
grimper de manière spectaculaire. Le chômage devrait bientôt toucher de 5 à
6 millions de personnes. Le mécontentement monte en flèche et de nombreuses
actions de protestation se font jour. Si elles restent, pour l’instant,
sectorielles et relativement apolitiques, des indices montrent que la
colère pourrait prendre une forme plus politique qui mettrait plus
clairement en cause l’orientation même du pouvoir. Il est intéressant de
noter que dans un certain nombre de régions, les plus industrielles du
pays, les travailleurs s’auto organisent en conseils « soviets »
ouvriers et territoriaux pour défendre leurs intérêts, empêcher la
liquidation d’entreprises et organiser la solidarité. Le Parti Communiste
Ukrainien lors de son plénum
du 21 février a décidé d’aider au rassemblement de ces
« soviets » pour converger vers une grande action de protestation
nationale en avril.
Correspondant particulier à
Kiev
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