Europe :
les travailleurs luttent
La CES veille
Les
politiques d’austérité brutalement mises en place par les gouvernements des
États européens, la commission européenne et le FMI reçoivent une réponse sans ambiguïté
des salariés : l’austérité, c’est NON ! Leurs manifestations
massives en Grèce, en Italie, au Portugal, en Espagne, en Irlande, en
Angleterre, en France…, montrent à quel point les politiques d’austérité sont
rejetées. Partout en Europe, les gouvernements de gauche comme de droite
n’ont qu’un mot d’ordre : donner satisfaction au patronat, en lui accordant de nouvelles
exonérations, en privatisant massivement et en mettant au pas tous ceux qui
contestent sa politique. c’est ce que Fillon appelle de ses vœux dans son
discours d’investiture comme « nouveau » Premier
ministre en déclarant : « Il faut continuer de rénover
notre héritage social et non pas faire de nos droits acquis le matelas de
notre léthargie ». Ce qui veut dire qu’après les
retraites, le gouvernement Sarkozy veut continuer de liquider les acquis
sociaux. En Europe, face au
mécontentement populaire, les serviteurs du grand capital cherchent les
voies permettant de le canaliser. Quand ils n’y arrivent pas, ils
n’hésitent pas non plus à manier la répression. Ainsi, le socialiste
Zapatero vient de décréter l’état d’urgence en Espagne pour briser la grève
des contrôleurs aériens. Fillon de son côté recherche un accord avec les
syndicats pour s’attaquer au déficit public en réduisant les droits
sociaux.
Les salariés qui ont mené une longue lutte en France contre
la politique du pouvoir en particulier sur les retraites, malgré l’inertie voulue d’une
intersyndicale alignée sur les positions de la CFDT, attendent une riposte
d’ampleur contre l’austérité. Or, dans sa déclaration commune du 29
novembre l’intersyndicale qui
appelle à une action européenne de la Confédération Européenne des
Syndicats (CES) le 15 décembre, évite soigneusement les sujets qui fâchent.
Le problème des retraites n’y est même pas abordé, les revendications sont
inexistantes et les solutions renvoyées au niveau de l’Union Européenne.
D’ailleurs, le thème de l’action de ce 15 décembre se limite à une simple
interpellation des gouvernements ! La CES, tout comme les pouvoirs en
place, craint les manifestations et surtout le contenu qu’y mettent les
salariés. Aussi pour donner le change elle organise : «
une veille sur l’austérité et une veille bonus en vue de dénoncer
l’injustice d’une austérité infligée à tous et des bonus accordés à
quelques-uns. » Les magnats de l’Industrie et de la finance
en tremblent de peur !
Rien d’étonnant dans cette attitude. La CES et les syndicats
qui la constituent (1) ont
choisi depuis très longtemps la collaboration de classe et l’accompagnement
social de la crise : pas question de remettre pas en cause la
domination capitaliste. Déjà ainsi, dès l’automne 2008, lors d’un appel
destiné à « protéger le capitalisme contre
les spéculateurs »,
le Secrétaire général de la CES, John Monks, déclarait : « Les
syndicats doivent s’associer aux entreprises et aux gouvernements dans le
cadre d’un nouveau partenariat social… » Pour quoi faire ? Pour « contrer l’orgie
autodestructrice des marchés financiers » ! Tout est dit ! Décidément les salariés ont
besoin d’un parti révolutionnaire.
(1)
En France : la CFDT, la CGT, FO…
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