07-07-2005 Après
l’Irak, l’Iran ? |
Mahmoud Ahmadinejad
vient d’être élu Président de 70 millions d’habitants de l’Iran. Quel est cet
homme, que veut-il ? Une chose est sûre : ce n’est pas au
service du peuple qu’il entend diriger le pays même si certaines de ses déclarations
(rares d’ailleurs) voudraient le laisser penser. Il a même juré « tenir
ses promesses électorales, redistribuer les richesses, réduire le fossé
entre les pauvres et les riches ». La situation pour le
peuple d’Iran est catastrophique, 9% de la population ne dispose pas d’une
ration alimentaire suffisante et 11 millions d’Iraniens (sur 70) sont classés
« pauvres ». Où sont les promesses de révolution sociale faite en
1979 par le régime islamique ? Le nouveau président
a tenu sa première conférence de presse. Eclairant ! Il s’est engagé à
favoriser les investissements nationaux et étrangers » et à garantir
leur sécurité. Non seulement la Bourse ne lui fait pas peur mais il considère
que c’est un grand vecteur d’investissement. Il estime les privatisations
indispensables car elles sont « créatrices d’emplois ». C’est cela
qu’il appelle être au service du peuple ? Jusque-là on ne
voit rien qui puisse inquiéter les dirigeants des USA et leurs plus proches
alliés. Pourtant leurs déclarations menaçantes voire franchement bellicistes
sont partout en bonne place dans les médias. Washington dénonce « une
mascarade anti-démocratique ». « Ce n’est pas un ami de la démocratie »
a dit D. Rumsfeld, autre grand connaisseur en la matière. Les occidentaux sont
inquiets. La « communauté internationale » (laquelle ?) a
exprimé son anxiété. Dans le monde arabe, le Koweït, totalement inféodé aux
Etats-Unis annonce que l’Iran est « revenu au credo de la révolution » ;
les médias des Emirats Arabes aux mains des USA pensent à un « durcissement
possible » de l’Iran mais se veulent rassurants puisque ce pays « est
entouré par des forces militaires dirigées par les Etats-Unis et fait l’objet
de pressions politiques… ». Depuis l’agression US
en Irak et l’occupation militaire de ce pays, l’Iran figure en tête des
ennemis d’Israël qui, après avoir agité la menace d’un bombardement des
installations iraniennes sur le modèle de l’opération contre la centrale
irakienne Osirak le 7 juin 1981, invite le monde à « adopter une position
ferme ». S. Hadley le dirigeant US de la Sécurité Nationale résumait l’opinion
de tout ce monde en déclarant : « L’Iran est l’Etat sponsor de la
terreur N° 1 » Pourquoi tout ce
bruit ? Le nouveau président
Iranien, loin d’être comme on l’a vu un révolutionnaire, inquiète cependant
les compagnies pétrolières étrangères qui pillent le pétrole iranien. Il a
parlé dans sa conférence de presse de « favoriser les sociétés
nationales dans l’attribution des contrats ». Dit plus crûment, les
grands groupes pétroliers iraniens veulent récupérer leur part du gâteau. Gâteau
énorme car l’Iran est le deuxième producteur au sein de l’OPEP
avec 4,10 millions de barils/jour (après l’Arabie Saoudite qui en produit
9,10 millions) et ses réserves sont les deuxièmes du monde. Les Etats-Unis
consomment 1/4 du pétrole mondial. Au début des années 80, les coûts d’énergie
représentaient 14% de l’industrie US. Aujourd’hui ils sont descendus à 7%. De
quelle façon ? Par le pillage des ressources énergétiques des peuples qu’ils
dominent. Les grandes sociétés mondiales règnent sur l’Iran qu’elles pillent.
On trouve aux côtés des majors US, Total, Shell, AGIP, le canadien Sheer
Energy, des groupes chinois… Où est l’intérêt
des peuples, à commencer par le peuple iranien dans cette foire d’empoigne,
dans cette féroce rivalité économique que se livrent ces grands groupes
capitalistes, rivalités qui pourraient aboutir à une nouvelle agression
contre un peuple qui connaît déjà les pires difficultés ? Ne les laissons
pas faire. Agissons ensemble pour leur barrer la route. Recommander cet article à un(e) ami(e)
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