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08-01-2005

 

UKRAINE :

Mais où est passée la révolution orange ?

Ce  brouillard médiatique autour de l’Ukraine quelque peu retombé, voyons quelles sont les vraies questions qui se posent à propos de ce qui se passe dans ce pays. Ecartons d’abord les montagnes de scories déposées (par qui ?) sur le chemin de la vérité.

Le face à face entre IOUTCHENCO chef de la « révolution orange » le bon américano - occidental et le méchant pro-russe YANOUKOVITCH relève du Western. Messieurs les journalistes qui en avez fait des tonnes à ce sujet, voudriez-vous nous entraîner sur une fausse piste ?

 

Qui tire les ficelles de ces marionnettes ? Sans chercher longtemps on trouve les grands groupes capitalistes américains, européens et russes, les uns et les autres souvent parents. Une querelle de famille en quelque sorte, une de plus. Tous ces gens là, bien sûr, jurent qu’ils n’ont en vue que les intérêts du peuple. Vous connaissez la chanson, c’est la même qu’en France.

 

La situation des ukrainiens parlons-en. Ces dernières années le pays s’est considérablement appauvri. Sa séparation d’avec l’URSS avait provoqué une chute de 60% de son PIB (Produit Intérieur Brut).Le pouvoir d’achat de la masse des salariés qui n’était pourtant pas très élevé s’est encore dégradé, le chômage grimpe, les acquis sociaux du code du travail soviétique ont été pratiquement liquidés. Les mouvement sociaux sont sévèrement réprimés alors qu’émerge une couche de nouveaux riches dont font partie nos deux compères candidats, tous deux anciens premiers Ministres du pays qui se sont scandaleusement enrichis avec les privatisations dont ils ont été l’un et l’autre les artisans zélés, aux dépens peuple ukrainien bien entendu. Cette couche pille et met en coupe réglée le pays sous haute protection de l’Etat

 

Pas étonnant que le peuple veuille du changement, un changement positif et rapide. Malheureusement cette volonté vient d’être récupérée une fois de plus. Avec IOUTCHENKO ou YANOUKOVITCH, ces deux volets d’une même politique, le peuple ukrainien a été floué. Nous connaissons ça en France !

 

Un certain POROCHENKO qui figure sur la liste des quatre « Premier-Ministrables » vient d’annoncer dans « Le Monde » quelles seront les priorités du Président et de son futur gouvernement : « Les premières dispositions à prendre pourraient être impopulaires… augmenter les impôts, faire le ménage dans le système de protection sociale… » etc…etc.. C’est très clair, une fois de plus le peuple ukrainien est appelé à se serrer la ceinture sans broncher.

C’est ça votre révolution orange Messieurs Dames les journalistes ? A nous ça rappelle ce qui se passe en France, en Europe et ailleurs et à vous ça ne rappelle rien ?

 

Qu’y-a-t-il vraiment derrière cette « question ukrainienne » (comme diront les historiens dans un avenir proche) ? L’Ukraine est aujourd’hui un point capital de l’affrontement inter-impérialiste. Grand pays de 50 millions d’habitants, doté d’un réseau d’oléoducs et d’un gazoduc par où s’écoulent 90% du gaz sibérien livré à l’Europe, pays doté d’une industrie puissante et de ressources pas encore exploitées, l’Ukraine suscite beaucoup de convoitises. Ajoutons à tout cela l’importance stratégique considérable de ce pays et on mesurera mieux encore l’acharnement des uns et des autres à s’en emparer.

 

Premier bailleur de fonds, loin devant le Canada et l’Allemagne, Washington a un puissant levier pour faire  la loi en Ukraine. « Avec quelque 200 millions de dollars par an, l’Ukraine est le troisième pays bénéficiaire de l’aide américaine après Israël et l’Egypte » déclare J. LEMIERRE, Président de la banque européenne BERD. La mise en place de IOUTCHENKO est un projet américano – polonais. C’est un cheval de Troie à la porte de l’Union Européenne. Le gouvernement de Varsovie est très proche de Washington.

 

Sans disposer des arguments américains, l’Union Européenne ne manque pas d’atouts. Bruxelles récapitule que « l’assistance totale à l’Ukraine depuis 1991 s’est élevée à plus d’un milliard de dollars. La BERD est le premier bailleur multilatéral de l’Ukraine devant la banque mondiale.

La Russie semble bien être la grande perdante de cette empoignade inter – capitalistes mais il lui reste encore des atouts importants. Premier partenaire commercial de l’Ukraine, elle est son unique fournisseur pour le gaz et le pétrole qui totalisent 30% des importations ukrainiennes. D’autre part les grands groupes capitalistes russes ont investi dans des secteurs clés de l’économie de ce pays.

 

L’UKRAINE illustre la lutte féroce qui continue et se développe rapidement entre les puissances capitalistes mondiales. Car l’empoignade est loin d’être finie, pour l’Ukraine bien sûr mais aussi pour le partage de cette région économiquement si riche et stratégiquement si importante.

 

 Comme nous sommes loin de tout ce que racontent les médias ! On peut reprendre sans y rien changer ce qu’écrivait ANATOLE  FRANCE à propos de la guerre de 1914 : « On croit lutter pour sa patrie et ont meurt pour des industriels qui s’enrichissent ».

 

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