XIIème
congrès du Parti Communiste
de
la Fédération de Russie (PCFR)
Notre correspondant à
Moscou nous transmet les éléments essentiels du discours-programme que le
secrétaire général du PCFR
G.A. Zouganov
a prononcé devant le XIIème congrès
de son parti qui s’est tenu à Moscou fin Novembre.
Ziouganov a été désigné
par le congrès comme candidat du PCFR à l’élection présidentielle du 2 mars
prochain.
Comme vous le verrez ce
discours contient des propositions positives, mais en même temps il cite le
modèle chinois actuel comme un exemple de réussite, ce qui n’est évidemment
pas notre opinion.
La rédaction de
« COMMUNISTES »
Le PCFR entre dans une nouvelle étape de la lutte
politique. Avec les élections présidentielles Zouganov indique que les
récentes élections législatives ont été manipulées et truquées par le
pouvoir que son parti a eu contre lui tout l’appareil
oligarco-administratif d’Etat.
Il en conclut que le PCFR est le seul réel parti d’opposition.
Malgré les pressions et les falsifications, il a gagné 500.000 voix de plus
que lors du scrutin législatif de 2003. Les 2/3 des Russes, sous des formes
diverses (abstention, vote pour le PCFR...) n’ont pas apporté leur soutien
à Poutine. Zouganov en conclut que Poutine et sa politique n’ont pas de
soutien majoritaire dans la population. Les cercles du pouvoir sont décrits
comme une cour d’affairistes avec un leader (Poutine) au service de
l’oligarchie et ayant comme
seul programme le soutien des intérêts de cette dernière. De ce point de
vue « Russie Unie » n’est que le camouflage des rouages de
l’appareil politique qui contrôle l’Etat.
Pour Zouganov, la situation sociale, économique, celle des
libertés publiques sont à l’opposé des déclarations officielles. Le plan de
Poutine, c’est la mise en œuvre d’un pouvoir vertical très centralisé,
caricature de la démocratie.
Le PCFR se place en continuateur de la révolution d’octobre qui
a fait de la Russie un Etat moderne et a vaincu le fascisme. Zouganov note
que si le parti connaît les fautes commises par le passé (sans les citer
NDLR), il les assume et il souligne ce que globalement l’URSS a amené de
positif. Avec Eltsine il y a eu un changement brutal dans la société et le
pétrole est devenu la seule base économique de la Nation. Dans le même
temps, l’éducation, la recherche, la santé, la sphère sociale ont subi des
reculs importants (l’espérance de vie en Russie est inférieure à celle de
la Libye).
La Russie est donc selon Zouganov un pays riche qui vit mal.
Pourtant, dit-il, les ressources par habitants sont largement supérieures à
ce qu’elles sont dans les autres pays du Monde. La ruine de la Russie vient
alors du fait que la richesse produite enrichit exclusivement l’oligarchie
qui exporte massivement ses capitaux à l’étranger. L’Etat russe lui-même
possède 600 milliards de dollars dans les banques étrangères. Dans le même
temps, le retraité moyen touche environ 100 euros, 55 des 74 millions de
travailleurs touchent moins de 150 euros, enfin le minimum salarial de 80
euros par mois est inférieur de 30 euros au seuil de pauvreté. Il note le
contraste extrême entre riches et pauvres. Zouganov rejette le plan de
Poutine qui n’est qu’un transfert massif de richesse du travail vers le
capital. Il s’interroge alors sur la voie à suivre pour mettre fin à cette
situation. Il propose un plan immédiat :
-
Arrêter
la fuite des capitaux
-
Réviser
les réformes économiques prises après 1991, en particulier en ce qui
concerne la privatisation des terres, de l’eau, des logements ainsi que les
codes et lois sociales.
-
Nationaliser
les ressources naturelles, les industries stratégiques et le complexe
militaire
-
Faire
revenir dans le giron de l’Etat ce qui a été volé par les oligarques après 1990
Dans le même temps, Zouganov
propose un soutien aux activités des petites et moyennes entreprises privées.
Pour mettre en œuvre ce programme Zouganov propose la mise en
place d’un fond de stabilisation alimenté par les revenus pétroliers. Ce
fond permettrait de répondre aux besoins de la société : Education,
recherche santé, augmentation des salaires et pensions. Il propose un salaire minimum de 360 euros au
lieu des 80 actuels avec un contrôle des prix (ils flambent actuellement du
fait de la dépendance énorme de la Russie dans le domaine alimentaire en
particulier NDLR). Zouganov propose aussi une réforme de la fiscalité et du
crédit permettant aux salariés de bénéficier de crédits avec des taux
inférieurs à 5%. Zouganov insiste sur
le caractère réaliste de ces mesures rappelant qu’à l’époque soviétique, la
médecine, l’éducation… étaient gratuites.
Après cette partie programmatique, Zouganov revient sur les
aspects politiques de la situation, et pose la
question : « quelle différence entre nous et les autres
partis ? ». Selon lui, les uns bavardent tandis que le PCFR lui
tient ses engagements et il souligne que parler d’une réponse aux besoins
des travailleurs sans nationalisations est impossible. Il s’agit selon lui
d’aller vers un nouveau socialisme répondant aux besoins d’aujourd’hui, un
socialisme débarrassé des errements et des fautes du passé. Il fait de ce
point de vue du modèle de développement chinois un exemple de réussite. Il
souligne aussi les mouvements qui se développent en Amérique Latine.
Pour terminer, il note que le
vote pour le PCFR est le plus fort là où les travailleurs sont le plus
organisés ainsi que dans les grands centres scientifiques.
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