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08/02/2005

Chine : en route vers le capitalisme

 

Lors du forum de Davos, le premier ministre Chinois Huang Ju n’a pas caché devant un parterre de quelques centaines des plus grands patrons du monde l’intention de la Chine de participe  à la coopération internationale et de travailler à « un système économique plus ouvert ».

Cela ne se fera malheureusement pas dans l’intérêt des centaines de millions de salariés Chinois ! Des dizaines de milliers d’entreprises d’Etat ont changé de statut ces dernières années, pour devenir rentables. Avec la rentabilité, le critère qui arrive tout de suite c’est le profit capitaliste mais là les chinois n’ont bien sûr rien inventé.

La course aux nouvelles sources d’approvisionnements ainsi qu’à leur diversification est aussi ouverte en Chine. Les besoins énergétiques de ce pays sont énormes pour assurer son développement économique.

 

Deux récents accidents de mine ont projeté sur le devant de la scène internationale la situation de centaines de milliers de mineurs chinois. Chaque année 5.000 mineurs périssent dans ces catastrophes. Leur situation est souvent comparée dans la presse à celle de la France voici un siècle. Il n’en a pas toujours été ainsi en Chine, la naissance de la république populaire leur avait donné un statut privilégié.

 

Aujourd’hui, tout est différent, c’est le retour au capitalisme, la privatisation des mines ou leur changement de statut pour en faire des entreprises « rentables », qu’elles soient d’Etat, provinciales ou privées. Nous pouvons incontestablement remarquer la détérioration des conditions de vie, de travail et de production des mineurs. Une telle régression est forcément très mal vécue par les intéressés. Tous les travailleurs chinois disposaient d’une protection sociale, d’un droit aux soins. Ce service à disparu avec le « socialisme de marché » qui n’est rien d’autre que le marché capitaliste !

 

L’été 2004 a vu se développer une campagne liée aux risques de pénurie d’électricité. Parallèlement sont montrées les « sources potentielles » de la Chine en matière de charbon bien entendu, de nucléaire aussi, ainsi que d’autres ressources énergétiques comme le gaz et le pétrole.

 

Depuis quelques temps la Chine est régulièrement montrée du doigt pour sa pollution par ceux là mêmes qui sont les plus grands pollueurs de la planète. Entre eux les groupes capitalistes qu’ils soient américains, européens ou chinois ne se font pas de cadeaux et s’en feront de moins en moins.

 

Immense marché, la Chine est devenue une espèce de champ clos dans lequel s’affrontent férocement les grands groupes capitalistes multinationaux, chinois compris.

 

Revenons à l’énergie, le nucléaire est perçu par les chinois comme un des moyens sinon le moyen le « plus rapide et propre » de répondre à leur besoin énergétique exponentiel. Le groupe français FRAMATOME  n’est pas très loin, sans parler des USA, de la Russie et des groupes de pressions qui s’intéressent plus à leur carnet de commande qu’à l’indépendance énergétique de la Chine.

 

Actuellement la Chine a choisi de relancer son programme nucléaire : vingt-cinq nouvelles centrales seront construites d’ici à 2020, contre huit actuellement. A l’horizon 2040, la Chine pourrait compter plusieurs centaines de réacteurs de 1.000 MW.

 

Quant au pétrole, la Chine a produit 145 millions de brut au cours des dix derniers mois de 2004. Elle a importé 85,80 millions de tonnes de pétrole brut  selon les chiffres officiels (soit 30% de la consommation totale).

 

Mais il faut savoir que les deux groupes pétrochimiques de Chine (China Petroleum Corporation et China Pétro-Chemical Corp) ont déjà atteint la limite de leur capacité de raffinage. Au dessus, pour l’instant, tout ne peut dépendre que de l’importation. Qui arrachera le marché ? Cette frénésie est accentuée par le fait que les réserves aujourd’hui connues en pétrole de la Chine seront quasi épuisées d’ici quinze ans car l’industrie, en pleine croissance, engloutit des quantités énormes de produits pétrochimiques. Et d’autre part, les réserves mondiales baissent elles aussi dans la même période, accentuant les rivalités  régionales avec le Japon. La Chine négociant l’accès au pétrole Sibérien par la construction d’un oléoduc avec la Russie entre la région du lac Baïkal et la ville de Daqing dans le nord-est du pays. Le Japon soutenant un autre tracé par le port Russe de Nakhodka sur la mer du Japon. Pas de cadeau !

 

Le gaz aussi pose un problème. Un gazoduc de plus de 4.000 km entre le Xinjiang (qui possède d’importantes réserves évaluées à plus de trente ans) et les régions côtières (Anhui, Jiangsu et Zhejiang), a été achevé fin 2004. Il fournira annuellement 12 milliards de mètres cubes de gaz. La Chine a consommé en 2004 moins de 40 milliards de m3 de gaz naturel, ce qui représenterait moins de 3% de sa consommation énergétique totale, chiffre de loin inférieur à la moyenne mondiale.

 

Le marché chinois du gaz intéresse le grand voisin Russe qui estime les besoins de la Chine en 2010 en gaz importé, à 20 milliards de mètres cubes. Là encore la concurrence avec le Japon agace, c’est l’utilisation du gaz naturel de l’île de Sakhaline négocié entre la Russie et la Chine.

 

Les multinationales s’invitent dans les pressions exercées sur le gouvernement Chinois, elles sont facilitées par les orientations actuelles de la Chine. Faut-il s’en étonner ? Surtout pas !. La « mondialisation » c’est le monde entier livré à l’appétit des groupes capitalistes multinationaux. On en voit les résultats en Chine mais aussi dans toute l’Asie, au Moyen-Orient, en Afrique, en Amérique Latine…

 

Il devient urgent que les peuples interviennent.

 

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