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08/03/2006
Chine : L’assemblée nationale populaire se réunit à Beijing |
A l’ordre du jour le 11ème
plan quinquennal 2006/2010. « La Chine voudrait enrichir ses paysans
pour en faire des consommateurs » titre Le Monde du 3/03/2006.Est-ce bien l’objectif
poursuivi ? Le gouvernement Chinois engagé dans une politique
entièrement dominée par le retour au capitalisme semble plutôt craindre
l’explosion des campagnes. Bataille de chiffres d’abord sur la Chine et son
économie, il est toujours utile de se mettre d’accord sur les sources qui
déterminent les appréciations politiques à porter! « Le
Monde » du 3 mars 2006 parle de 750 millions de ruraux, à ne pas
confondre avec le nombre de paysans, qui ne sont qu’aux environs de 400
millions ! [1] De 1996 à 2004, la
superficie des terres arables en Chine est passée de 130 millions d'ha à 122
millions d'ha. Ce qui agite la paysannerie Chinoise c’est principalement la
spoliation des terres au profit de la spéculation immobilière et
industrielle ; ainsi près de 40 millions de familles paysannes ont été
dépossédées de leur unique moyen d’existence, l’usage de leur lopin concédé
par le comité de village depuis la réforme de 1978 qui avait mis fin à la
collectivisation des terres. Chaque année plus d’1
million de paysans continus d’être spoliés malgré les « directives de
l’Etat », et ce n’est pas là une question ou pas « d’Etat de
droit », c’est une question éminemment politique, quelle politique mène
la Chine aujourd’hui ? L’engagement dans la mondialisation, avec
l’adhésion de la Chine à l’OMC, avait déjà permis de remarquer le peu d’effort que « les autorités centrales »
mettent à soutenir leur agriculture et la paysannerie, abandon de la
protection sociale, et des retraites, fermeture de la quasi-totalité des
dispensaires ou privatisation depuis « l’ouverture à l’économie de
marché » ! Terme poli et consensuel pour évoquer le retour au
capitalisme, les grands groupes Français et occidentaux industriels et les
banques ne s’y trompe pas, d’Airbus industries à Total, Carrefour, Rothschild
etc... sont de retour dans « l’empire du milieu » comme s’ils
ne l’avaient jamais quitté ! Le capitalisme à toujours le sens des
rapports de forces… Le retard des campagnes
pour ne pas parler d’abandon, touche des domaines aussi différents que
l’éducation et la place de l’enseignement dans les 60 000 villages et
les 30 000 bourgs, les moyens de communication, l’accès à l’eau potable qui
n’est toujours pas résolu pour plusieurs dizaines de millions de familles, à
l’électricité, au téléphone, à l’habitat etc... Les revenus des paysans
en 2005, 3 255yuans (401$) selon « le quotidien du peuple », 2355 selon « Le Monde » ont du mal à cacher les difficultés
rencontrés dans les campagnes, notamment lorsque nous savons que ces familles
dépenses 800 yuans par ans pour l’éducation de leurs enfants, (même si ce
dernier chiffre peut paraître extravagant), n’illustre-t-il pas la politique
poursuivie au service des grands groupes capitalistes qui n’épargneront pas
le gouvernement Chinois lorsqu’ils décideront que la main d’œuvre Indienne
est meilleur marché ? La Chine compte 800
grands districts céréaliers, qui assurent plus de 60% de la production
nationale. N’est-ce pas là le cœur du problème, que faire des 150 à 200
millions de paysans en surplus dans les campagnes ? Selon les chiffres, la
Chine compte actuellement 30 millions de ruraux extrêmement pauvres et 30
millions de chômeurs urbains démunis auxquels s'ajoutent les indigents comme
les handicapés et les sinistrés qui représentent plus de 10% de la population
nationale (1,3 milliards). Par ailleurs, la Chine compte toujours 90 millions
de personnes vivant sous le seuil de pauvreté, soit 10% environ de la population
rurale, touchant un revenu net par tête inférieur à 105 dollars par an. Les spécialistes
prévoient de régler tous ces problèmes d’ici 2050, autant dire aux
calendes ! Qu’à cela ne tienne les
« bureaucrates » ont trouvé une solution intermédiaire « développer
les organisations caritatives ! ». La Chine aurait du retard dans
ce domaine ! Pourtant là aussi
l’argent ne manque pas, le gouvernement avait annoncé discrètement fin 2005
que l’excédent commercial de la Chine dépasserait les 100 milliards de
$ ! Les 30 milliards de
$ accordés à la modernisation de l’agriculture en 2005 paraissent bien
maigres au regard des immenses besoins qui s’expriment parfois violemment
dans les provinces. (1) Voir l’article du 08/02/2005 Retour au texte (1) Recommander cet article
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