09/04/2008
A la disparition de
l’Union Soviétique, tous les admirateurs du capital, de l’extrême droite à
l’extrême gauche nous promettaient un monde de paix et de prospérité. Le
« mal » avait disparu de la planète, le capitalisme allait pouvoir
donner toute la mesure de sa capacité à assurer paix, démocratie, liberté et
bien être. Le
capitalisme porte la guerre comme la nuée porte l’orage. (Jean Jaurès) Tous
ceux qui appellent Jaurès à leurs secours oublient volontairement cette
dénonciation du capitalisme et les faits qui continuent de lui donner raison. Aucun
des conflits qui ensanglantent le monde depuis des dizaines d’années n’a
trouvé de solution. Suite à l’agression israélienne de 1967 la région est un
foyer de tension et de guerre qui risque à tout moment de dégénérer. Israël
avec 300 armes nucléaires est une menace permanente et réelle pour tous ses
voisins, sans ce que certains appellent la communauté internationale y voient
matière à s’inquiéter. La question du Cachemire met en présence deux
puissances nucléaires (Inde et Pakistan), l’Afrique voit avec le Congo, le
Soudan, le Tchad, la Côte d’Ivoire la multiplication des guerres locales
meurtrières sur un continent ravagé par la misère. L’Afghanistan,
l’Irak sont, depuis six ans pour l’un et cinq ans pour l’autre, ravagés par
la guerre. A l’intervention étrangère s’ajoute une guerre civile qui fait des
milliers de victimes (combien exactement ?), détruit les pays, remet en
selle les forces les plus réactionnaires, les trafics de toutes sortes
(l’Afghanistan est le premier fournisseur mondial à 90% du pavot d’où est
tirée l’héroïne). Ces guerres apparaissent sans issue entraînant toujours
plus de morts et destructions. Les
armes de destruction massive prolifèrent, dix pays en sont équipés. D’autres
de ces armes sont déployées par
l’OTAN en Allemagne, Belgique, Grèce, Turquie. Si le monde ne change pas,
nous allons au suicide déclarait en 2004 le directeur de l’Agence
Internationale de l’Energie Atomique qui a reçu le Prix Nobel de la Paix mais
n’a rien changé. Payés
par les peuples au détriment des budgets utiles, les armements deviennent
plus « performants » et de plus en plus coûteux. En 2006, 1200 milliards de dollars
ont été consacrés à l’armement dans le monde. La France se place en bonne
position dans ce sinistre bilan, avec 53 milliards de dollars soit 875 par
habitant (1). Elle en vend pour plus
de 6 milliards aux pays en développement, devant les Etats-Unis, pendant que
les émeutes de la faim se multiplient en Afrique et ailleurs. La hausse des
prix des produits alimentaires, les pénuries qu’elle entraîne sont de sont de
nouvelles menaces qu’il n’est pas possible d’ignorer. L’ONU
a calculé qu’avec seulement 15 milliards de dollars par an il serait possible
de fournir de l’eau potable à l’ensemble de la planète, 20 milliards pour éliminer la
sous-alimentation, 12 milliards pour donner une éducation de base à chaque
enfant. Ces quelques chiffres condamnent le capitalisme comme moteur du
développement. Au
cours de leurs déplacements, les chefs d’états n’oublient pas d’emmener leurs
marchands d’armes pour signer des contrats juteux. La lutte est féroce, la
vente par Airbus d’avions ravitailleurs au détriment de Boeing à l’armée
américaine en donne une faible idée. Toute
cette politique, menée par l’ensemble des pays capitalistes, a un seul
but : s’assurer des marchés, mettre la main sur les matières premières
avant les concurrents. S’ils sont d’accord pour écraser les peuples, sous les
bombes si nécessaire, il n’en reste pas moins vrai que ces mêmes capitalistes
sont concurrents entre eux. Jusqu’où peut aller cette concurrence ?
Comment mettre la main sur les matières premières quand elles deviennent rares ?
Comment conquérir de nouveaux marchés ? Le capitalisme a la
réponse : par la force, par la guerre. QUELLE
POLITIQUE DE DEFENSE POUR LA FRANCE ? Le
budget militaire ne tient pas compte d’un certain nombre de dépenses tel le
super laser (1,5 milliard) destiné à tester les futures armes nucléaires. Un
nouveau sous-marin vient d’être lancé, porteur de 16 fusées d’une portée de
8000 kilomètres pour un coût annoncé de 2 milliards d’euros, un deuxième
porte-avions est envisagé, les nouveaux Rafale plus performants sont mis en
service. A l’occasion du lancement du sous- marin, Sarkozy déclare qu’il est
prêt à des avertissements nucléaires. Contre qui ? Quelle
menace ? Quelle défense nationale ? Pour
justifier de telles dépenses d’armements, il faut répondre à la
question : quelles menaces pèsent sur la France ? *La
menace terroriste ? Les réponses sont politiques, économiques, sociales
dans le respect des peuples. *la
défense du territoire national ? Au moyen d’interventions lointaines
pour protéger les intérêts du capitalisme français, pour s’assurer les
ressources naturelles, les voies de communications ? Le
renforcement de la présence militaire française en Afghanistan est
particulièrement significatif. Il s’agit d’abord de venir en aide aux USA en difficulté,
embourbés dans une guerre qu’il est impossible de gagner, mais surtout de
positionner les intérêts du capitalisme français sur une des routes du
pétrole extrait de l’Asie Centrale. La
réintégration de la France dans l’OTAN. L’OTAN
organisation politico- militaire de la guerre froide se renforce, couvre de
nouveaux territoires, cherche à intégrer l’Ukraine et la Géorgie. Elle est
intervenue en Serbie sans mandat de l’ONU et est installée comme armée
d’occupation dans l’ex-Yougoslavie. C’est elle qui mène la guerre en Afghanistan. La France avait
quitté le commandement militaire de l’alliance en 1966. Son retour annoncé
traduit l’alignement de notre pays sur les exigences de l’impérialisme
américain. Il met l’armée française aux services d’intérêts qui n’ont rien à
voir avec une défense nationale. Madame V. Nuland, ambassadrice des
Etats-Unis auprès de l’OTAN ne s’y trompe pas. Elle ne tarit pas d‘éloges sur
les soldats français et ajoute : ils savent se battre. De la chair à canon au
service de l’oncle Sam. Vis-à-vis de la défense européenne, grande idée de
tous les partisans de L’Europe du capital cette même dame déclare : nous
avons besoin d’une Europe et d’une OTAN fortes, et d’une relation entre les
deux encore plus resserrée. Les
fausses colères du PS Les
dirigeants du PS et d’autres à « gauche » se disent en désaccord
avec cette politique. Ils vont même, jusqu'à déposer une motion de censure à
l’Assemblée Nationale dont ils
savaient qu’elle ne serait pas
adoptée. Ils seraient plus crédibles s’ils proposaient le retrait de
l’alliance atlantique, celui des forces engagées sur les théâtres extérieurs,
la réduction du budget militaire. Mais ne rêvons pas. Il ne s’agit que
d’agitation sans conséquence. S’ils reviennent aux affaires, ils nous expliqueront
que les contraintes internationales ne permettent pas de modifier la
politique militaire de la France. La
lutte pour le désarmement et a paix dans le monde passe par une lutte sans
concession contre le capitalisme. (1)
Au moment où Sarkozy et son gouvernement sabrent dans les budgets
sociaux, ils trouvent sans difficulté 400 millions d’euros de rallonge pour
payer les opérations militaires dans lesquelles est engagée la France. Ne
sont pas comprises dans cette somme les dépenses nouvelles qu’il faudra
assurer avec l’envoi de renforts en Afghanistan. Recommander
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