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09/07/2009

Emeutes sur fond de crise économique au Xinjiang

en ouïghour : شىنجاڭ   -   en chinois : 新疆

)Le Xinjiang est la deuxième région autonome où les musulmans sont majoritaires avec la province voisine  du Ningxia. Cette région connaît un regain de violence que le gouvernement tente d’attribuer à un groupe autonomiste dirigé par Rebiya Kadeer,  présidente du «congrès de la jeunesse ouïghour ».

 

Faire de même, ce serait ignorer l’impact de la crise du capitalisme qui touche de plein fouet l’économie chinoise, toutes ses régions, et plus particulièrement les populations migrantes les plus pauvres et les plus exploités par les patrons, que ceux-ci soient chinois, coréens, japonais, américains ou d’Europe.

 

Ainsi les travailleurs migrants du Xinjiang (1), fournissent comme ceux d’autres régions une main d’œuvre à bon marché pour le capitalisme avide de profit. Ces derniers mois d’abondants exemples montrent que l’exploitation capitaliste génère l’essentiel des incidents : début juin 2009 alors que près d’une centaine de travailleurs du bâtiment  s’opposaient à un patron de l’immobilier, les forces de l'ordre sont intervenues à Urumqi, capitale de la Région autonome du Xinjiang. Pour défendre qui ? Devinez ?

 

Autre exemple, de violents incidents ont eu lieu dans une fabrique de jouets le 26 juin à Shaoguan, dans la province du Guangdong, au sud de la Chine entre plusieurs centaines de salariés. Près de 500 policiers sont intervenus pour rétablir l’ordre, 15 suspects liés au conflit dont trois natifs du Xinjiang, ont été arrêtés.

 

Début juin la Commission d'Etat pour le Développement et la Réforme a finalement décidé de vendre 1,5 million de tonnes de coton provenant des réserves de l'Etat pour stabiliser les prix du marché du coton. Au total, 2,72 millions de tonnes ont été achetées pour combler les réserves de l'Etat entre fin août 2008 et mars 2009 sur les 7,8 millions de tonnes récoltées l'an dernier. Mais dans la région productrice, le Xinjiang, les paysans ont encore plusieurs millions de tonnes sur les bras avant la récolte d’automne...

 

Le « tout capitaliste (2)» mis en avant par le PCC porte une lourde responsabilité dans le développement de ces émeutes, y compris en ne condamnant pas nettement « les ratonnades»  organisées par les chinois originaires d’autres provinces. Les violences exercées par des « Ouïghours » ne peuvent justifier de telles pratiques dignes de « colonisateurs », à moins qu’elles servent d’autres intérêts politiques, liés au rôle et aux ambitions du patronat en Chine depuis quelques années ?

 

Ce n’est certainement pas un hasard si début juillet s’est tenu à Beijing le sommet planétaire des think-tank, organisé sous les auspices d’un vice-Premier ministre chinois, Li Keqiang, et de l'ancien président de la Commission européenne, Romano Prodi. 500 dignitaires des sociétés multinationales les plus puissantes du monde y participaient. On sait que les intérêts de ces représentants du capital sont irréductiblement à l’opposé de ceux  du peuple chinois.

 

(1) La province du Xinjiang à l’ouest de la Chine, regroupe des ethnies aussi différente que les Tadjiks, les Ouzbeks, les Ouïghours, les Hans, ethnie majoritaire etc...

 

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(2) Voir l’article du 31.10.2008 La crise du capitalisme frappe-t-elle la Chine ?

 

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