Bravo
les Dacia
La grève générale continue à l’usine Dacia en Roumanie.
Les
syndicats, soutenus par les
ouvriers de Renault en France, ont rejeté une nouvelle offre du patronat
qu’ils jugent insuffisante.
La
poule aux œufs d’or.
Dacia
est une poule aux œufs d’or pour
Renault. Elle assure à elle seule 15% de la vente totale de Renault,
avec une rentabilité de 6% contre 2,2% pour l’ensemble de la marque. Rien de plus logique pour les
salariés que de revendiquer une part plus importante, au demeurant très
modeste, des richesses qu’ils produisent.
Salaires
au plus bas, conditions de travail et horaires insupportables.
Le
salaire moyen est de 285 euros par mois alors que la hausse des prix galope
( par exemple le litre de lait vaut plus cher en Roumanie qu’en France).
Pour un tel taux horaire, il n’est pas utile d’installations industrielles
coûteuses. Les robots sont inconnus dans l’usine, remplacés par des hommes
jetables lorsqu’ils seront épuisés. C’est l’usine des années 1950 avec les
cadences de 2008. Les semaines de travail sont interminables.
Au
cours d’un bref reportage sur A2, une ouvrière se plaignait de ne pas
pouvoir se rendre à l’église le dimanche matin étant obligée d’aller monter des
voitures. Dieu ou le profit le choix est vite fait pour Renault comme pour
tous les capitalistes.
Dans
ces conditions la demande des salariés d’un salaire brut de 435 eut par
mois est plus que justifiée et peut être satisfaite sans problème.
D’autant
que l’usine de Roumanie apparaît comme une pièce maîtresse dans le
dispositif international de Renault qui y a investi 300 millions d’euros
pour porter la production de 220.000 à 400.000 véhicules par an,
d’augmenter les capacités du centre de recherche et développement,
d’installer une piste d’essai. Pour la gamme Logan dit la direction.
Aujourd’hui sans doute, mais demain pour quel modèle ?
La
grève chez Dacia par ses revendications, sa durée, prend une autre
dimension si l’on considère que l’ensemble des entreprises automobiles
européennes délocalise à tout va dans les pays à bas coût de salaire. Dans
ce conflit Renault ne roule pas pour ses seuls profits, il roule pour le
capitalisme européen.
Les
travailleurs à bas coût se rebiffent. En Russie chez Lada où Renault est entré dans le
capital, à hauteur de 25% pour 600 millions d’euros de nombreux mouvements
de grève ont eu lieu. A la mondialisation du capital, à la mise en
concurrence des travailleurs pour toujours plus de profits, la meilleure
réponse est bien la mondialisation des luttes.
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