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11-01-2007

Où en est la situation au proche Orient ?

 

Palestine

Soutien Israélien appuyé à Mahmoud Abbas contre le Hamas

           

On parle beaucoup des affrontements inter-palestiniens. Les médias des grands pays capitalistes nous donnent même à voir avec condescendance un peuple qui, paraît-il, en serait venu à se déchirer. Dans le même élan, ils s’efforcent de ranimer Mahmoud ABBAS leur adversaire - ami actuellement en difficulté. Abbas représente cette fraction de la bourgeoisie palestinienne décidée à vivre dans le giron de l’impérialisme et à profiter des miettes qu’il lui laisse.  Il est comparable en ce sens aux autres dirigeants des pays arabes qui ont choisi l’allégeance.

 

       Les Palestiniens ont voté, il y a plusieurs mois, renvoyant dans les cordes le Fatah de Mahmoud Abbas considéré comme le représentant d’un régime corrompu et soumis à la puissance coloniale israélienne. Les dirigeants des grands pays capitalistes qui nous abreuvent à longueur d’antennes et de colonnes du mot «démocratie» n’ont pas apprécié (est « démocrate » celui qui vote comme le capital le souhaite). Les Palestiniens ayant mal voté, en choisissant majoritairement une organisation qui résiste plus fortement au colonialisme Israélo-US, il fallait les punir et les contraindre à changer. D’où le choix de les étrangler financièrement : plus un centime, ni des USA, ni de l’UE ; des sommes énormes bloquées ; un peuple affamé ; des fonctionnaires impayés depuis des lustres, etc... On laisse un peu mijoter, et, comme un lapin sorti d’un chapeau, arrivent Abbas et ses élections anticipées. On va revoter ! Maintenant qu’on a étranglé, affamé le peuple palestinien, on tente de l’obliger à retourner aux urnes en faisant tout  pour qu’il ramène au pouvoir des interlocuteurs plus dociles.

 

       Pendant ce temps, on fait le silence sur la politique d’Israël et pourtant, il y aurait de quoi dire... Commençons par le mur. Si ce n’est pas de l’apartheid C’est quoi ? On parque les Palestiniens à la manière des Afrikaners dans les bantoustans. On justifie cela au nom du droit d’Israël à se protéger. Le pot de fer contre le pot de terre !

 

On le sait , depuis 1967, Israël se « défend » en conquérant et colonisant les territoires palestiniens. Regardons ce que l’Etat d’Israël continue de faire à Jérusalem-Est, dans le silence assourdissant de nos médias. Cette partie de la ville n’est pas israélienne mais palestinienne. Elle est occupée militairement depuis 1967, et la résolution 242 de l’ONU, que toutes les bonnes âmes du monde capitaliste ont oubliée,  enjoint l’armée occupante de l’évacuer. Or, non seulement Israël installe des colonies juives dans et autour de la vieille ville, mais  elle détruit les habitations, les magasins et ateliers palestiniens ; c’est le règne du bulldozer : 152 démolitions pour 9000 m2 en 2004 , et 94 pour 12 000 m2 en 2005.

 

Au Liban

Le gouvernement tente, non sans mal, de faire oublier l’agression israélienne

        

Pour la première fois depuis qu’il existe, l’Etat d’Israël  a subi un cuisant échec au Liban. La capacité de résistance du peuple libanais et de ses organisations, dont certaines que l’on croyait mortes comme par exemple le Parti communiste libanais, ont étonné non seulement les Israéliens, mais aussi, ce que l’on appelle trompeusement la «communauté internationale», c’est-à-dire les puissances impérialistes qui tentent de dicter leur loi à la planète.

 

 Le scénario préparé était pourtant quasi parfait : le soi-disant enlèvement de soldats israéliens alors qu’il s’agissait d’un acte de guerre au cours d’une incursion de l’armée israélienne, le silence absolu en revanche sur les centaines d’otages libanais qui peuplent les prisons israéliennes depuis leur retrait forcé du sud Liban en 2000 , le terrain dégagé par le départ des troupes syriennes.

 

Israël dû reculer mais ses intérêts sont préservés par une partie de la bourgeoisie libanaise, laquelle est au pouvoir aujourd’hui. L’impérialisme français, qui appuie le gouvernement actuel, préserve aussi ses intérêts. Il a appuyé l’Etat hébreu en acceptant une résolution qui demande le désarment du Hezbollah (ce qu’Israël n’a pu obtenir par la guerre), pour permettre à l’armée israélienne d’entreprendre des actions militaires si elle juge qu’elles sont « défensives ». Néanmoins, les intérêts des uns et des autres sont parfois contradictoires : la France est la puissance coloniale, qui a des intérêts au Liban et ne veut pas les laisser échapper, elle anime donc la soi-disant force de paix. D’où les frictions cet été entre le commandement de cette FINUL et l’armée israélienne.

 

       Comme il ne peut se prévaloir du soutien israélien, c’est donc soutenu à bout de bras par la France et les USA (qui veulent obtenir une base militaire dans le pays) que le gouvernement libanais actuel tient. Sa marge de manœuvre est étroite, il a donc tenté une fois de plus de focaliser l’attention de l’opinion  sur la Syrie en sacrifiant au passage un de ses pions, un rejeton chrétien Gemayel. Il faut savoir que le clan Gemayel est celui des milices fascistes qui ont massacré des milliers de progressistes au cours de la guerre civile, organisé de concert avec l’armée israélienne sous les ordres de Sharon  le massacre des camps palestiniens de Sabra et Chatila en 1982. Depuis, les phalangistes ont fait du chemin. Marginalisés par les accords de Taef, qui terminaient la guerre civile, ils ont réussi, avec l’appui d’Israël et de la France, à se remettre en jeu. Ils participent au gouvernement qualifié « d’anti-syrien » en France et dans les grands pays capitalistes. Comme si la vie politique d’un pays du Proche-Orient aujourd’hui pouvait se partager entre «pro-syriens» et «anti-syriens».

 

       Il ne s’agit surtout pas ici de nier les visées expansionnistes de la Syrie, sans oublier cependant que le Liban est au départ un Etat sans existence préalable créé par la puissance coloniale (la France) au moment de l’indépendance de la Syrie, afin de garder une «colonie» et l’accès aux ports de la Méditerranée. Mais le clivage qui traverse les Etats et les forces politiques et sociales du Moyen-Orient aujourd’hui est tout différent : il y a ceux qui acceptent d’être des vassaux de l’impérialisme, principalement US - Israélien et ceux qui refusent. Il faut ensuite se demander qui avait  intérêt aussi bien à la mort du petit Gemayel (qui était  un second ou même un troisième couteau dans la famille) qu’à celle de Hariri. Etait-ce la Syrie dont l’armée a été chassée du Liban après le premier assassinat ? Ou  Israël qui croyait bien ainsi se retrouver avec les coudées franches ?

 

       Le gouvernement libanais Siniora est en grande difficulté : il n’est plus constitutionnel après les démissions de six ministres ; il a montré assez peu d’empressement à résister à l’invasion. Alors qu’il est au plus bas,  un attentat perpétré contre un de ses ministres le relance ; et, bien sûr, c’est la Syrie qui est coupable. Signalons pour terminer, que ce gouvernement Siniora prépare des réformes économiques en phase totale avec les injonctions du FMI : des privatisations à tout crin, en particulier celle de la production et de la distribution de l’électricité.

 

En Irak

Les collabos aux ordres des USA et de l’Iran se débarrassent

 de Saddam Hussein

        

Toujours embourbés en Irak, les Etats-Unis continuent cependant d’en soutirer la moelle.Dans un premier temps, ils ont essayé de faire croire au monde qu’ils  allaient tout simplement mettre à la raison une bande d’intégristes surexcités appelée Al-Qaïda. Mais il devient désormais clair pour beaucoup de gens que les choses sont plus compliquées.

 

       Mis en difficulté par une résistance à laquelle ils ne s’attendaient pas, ils se sont repliés sur les points stratégiques : le Kurdistan des puits de pétrole où ils ont des alliés sûrs; le centre de Bagdad barricadé comme un Fort Chabrol et le sud avec le port de Bassorah qui contrôle le transport du pétrole. Ils ont abandonné le reste à la Résistance ou à leurs alliés pro-iraniens. Renonçant à tenir tout le pays, s’ils l’avaient jamais envisagé, ils en ont préparé la partition.

 

       Ensuite, arrivent les luttes «intercommunautaires» ; là encore nous avons droit à une présentation convenue des choses : les guerres sont affaires de «communautés» de religions ou d’ethnies, mais surtout jamais de peuples ou de classes sociales. C’est le refrain connu : Sunnites contre Chiites ; c’est la guerre civile. Or, qui a intérêt à cette guerre dont on parle d’autant plus qu’elle fait oublier la vraie, celle de la Résistance contre l’armée américaine et les collabos ? Les Impérialistes US utilisent le vieil adage «diviser pour régner», en suscitant éventuellement des attentats  (il faut savoir que, comme par hasard, les soldats US ne sont pas victimes des fameux «attentats suicides» mais seulement des attaques de la guérilla).  Il n’est pas interdit d’imaginer le rôle que la CIA ou d’autres services américains pourrait jouer dans ces attentats « inter -communautaires ».

 

              C’est dans ce contexte qu’il faut apprécier le dernier des épisodes de la guerre que livrent les USA pour dominer le Moyen-Orient : la pendaison de Saddam Hussein. C’est une cour aux ordres de l’occupant US qui a commis organisé ce procès et commis le verdict. Quels que soient les crimes commis par cet homme devait-on procéder ainsi ?

 

       En fin de compte, que reprochaient les USA et leurs valets à Saddam Hussein et au régime du parti Baas ? Son refus de se soumettre à l’impérialisme US depuis un certain temps. Car la bourgeoisie nationale irakienne que représente le parti Baas n’a pas toujours manifesté son opposition aux intérêts des USA, ne serait-ce que pendant la guerre Iran Irak (80 – 88). Pourtant ce parti Baas était à sa création un mouvement pan-arabe, laïque, fortement engagé dans les luttes anticoloniales. Ce sont les Baasistes qui ont nationalisé les compagnies pétrolières en 1972, gouverné avec les Communistes à partir de 1973 puis avec les démocrates kurdes à partir de 1976. Mais à partir des années 80, le Baas s’est retrouvé seul au pouvoir, éliminant les autres dont les communistes de manière sanglante. C’est à cette époque que  Saddam Hussein s’est rapproché des USA qui en retour l’ont massivement armé. Mais la fin de l’Union Soviétique a libéré les volontés dominatrices planétaires de l’impérialisme US. On connaît la suite.

 

Les USA s’installent dans une guerre de longue durée ; Bush vient même d’augmenter la présence militaire US en Irak.

 

Bourré d’hydrocarbures, l’IRAK constitue une réserve énorme qui échappait aux USA depuis la nationalisation de l’énergie par le gouvernement irakien. D’où l’agression US contre ce pays et l’exécution de leur ancien allié.

 

Où est  la morale là-dedans ?

 

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