Ukraine :
La révolution orange désavouée mais les oligarques restent aux commandes
Victoire de M.Ianoukovitch
(48,40%) candidat du parti des Régions contre l’actuelle Premier Ministre I.
Timochenko (45,99%). Malgré les déclarations de la perdante visant à
mobiliser les ukrainiens comme en 2004, mobilisation qui avait conduit au pouvoir le couple
Timochenko Iouchtchenko, la rue n’a pas bougé et les souvenirs de la « révolution
orange » se sont dissipés dans les désillusions face à une situation économique
et sociale catastrophique pour le peuple. Les désillusions sont si fortes
que l’actuel Président de la République V. Iouchtchenko, incarnant cette « révolution
orange » a seulement dépassé de peu la barre des 5% au premier tour. Les
espérances mises dans un changement politique et social se sont évanouies.
Si la
politique pro-occidentale et favorable à l’intégration de l’Ukraine dans l’OTAN
a été sévèrement sanctionnée, c’est surtout la situation économique qui a
conduit la majorité des ukrainiens à se prononcer contre le Président
sortant. Les deux adversaires du deuxième tour, tous deux représentants des
oligarchies financières ont joué prudemment la partie politique en équilibrant
leur discours entre une volonté affirmée de ne pas se fâcher avec la Russie
mais aussi celle d’un rapprochement prudent avec la Communauté Européenne
et les USA. À ce jeu, le moins marqué par la pratique du pouvoir a gagné.
Les forces politiques russes qui voient avec méfiance le glissement de l’Ukraine
dans le giron de l’OTAN saluent unanimement l’élection de M.Ianoukovitch.
Celui-ci est en effet très lié aux intérêts économiques russes en Ukraine.
Faut il
s’attendre à un changement de cap de la politique économique ukrainienne ?
Certainement pas, les oligarques n’ont pas de souci à se faire, leurs intérêts
seront bien défendus. Les forces politiques qui contestent la politique
du pouvoir ne sont pas en mesure de modifier sensiblement le cours des choses. Le Parti Communiste
Ukrainien (PCU) outre un résultat modeste de 3,5% au premier tour ne semble
pas en mesure de peser sur la situation. Son positionnement au premier tour
a été très anti-Iouchtchenko (Président sortant) mais a oscillé dans un
soutien plus au moins affirmé aux deux autre candidats, tant et si bien que
la question se pose de sa participation à une nouvelle majorité avec le
Parti des Régions du nouveau Président élu. Cette orientation n’est pas de
nature à clarifier le débat politique et le rôle du PCU.
Correspondant Kiev
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