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11/08/2005
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HIROSHIMA, 60
ANS APRES, LA MYSTIFICATION
CONTINUE … |
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Les célébrations de la capitulation de l’Allemagne
nazie en Europe ont donné lieu à d’énormes mystifications. Même chose à
propos de la capitulation japonaise, réécrite une fois de plus par la
propagande officielle et tous les médias à leur service, le bombardement
atomique d’Hiroshima et Nagasaki qui tua et mutila 447.000 civils n’était
justifié ni du point de vue militaire ni encore moins du point de vue moral. Rappelons que sur le
front d’Extrême-Orient le rappel de quelques éléments permet d’y voir plus
clair. En mai – septembre 1939 la bataille de Kalkin Gol entre Japonais et
Soviétiques sur la frontière d’Extrême-Orient se conclura par la victoire
complète des Soviétiques commandés par Joukov. Cette défaire retentissante
des Japonais les dissuadera d’attaquer l’URSS en Sibérie. En novembre 1943,
les accords du Caire entre les alliés (USA – Grande Bretagne – URSS – France
libre et Chine du Guo Mindang) fixaient le cadre de la guerre en Extrême-Orient
contre le Japon. La Chine du Guo Mindang dirigée par Tchang Kaïcheck s’engageait
donc officiellement dans la seconde guerre mondiale tout en poursuivant sa
guerre contre l’armée chinoise de libération dirigée contre le Parti
Communiste Chinois. Le gouvernement Soviétique
déclarait la guerre au Japon le 9 août 1945, rompant le traité Soviéto-Japonais
du 13 avril 1941 (traité signé quelques jours avant l’agression de l’armée
nazie contre l’URSS) celle-ci craignant à juste titre d’être prise en tenaille
par l’axe Berlin – Rome – Tokyo. Dans la nuit du 9 août l’armée rouge attaque
sur un front de 5000 km ; les forces ont sensiblement la même importance :
1.500.000 hommes de chaque côté. Le Premier ministre, l’amiral Suzuki déclare
aussitôt : « l’entrée en guerre de l’URSS ce matin nous place définitivement
dans une situation sans issue et rend impossible la poursuite de la guerre ». Le 2 septembre 1945 le
Japon capitule après que sa plus grande armée d’occupation en Chine ait été
anéantie par les troupes soviétiques, celle du Guo Mindang de Tchang Kaïchek
et l’Armée de Libération de Mao Tsétong (qui fera la jonction avec les Soviétiques
de 21 août 45). Au cours de cette
campagne éclair qui n’a duré que 23 jours, l’Armée Rouge a libéré le Nord –
est de la Chine, la Corée du Nord, le Sud de l’île de Sakhaline et les îles
Kouriles. Les militaristes japonais
ont perdu 67.000 hommes, 594.000 furent faits prisonniers. L’armée de
Kuouang – tong, groupe de choc de l’armée japonaise, avait cessé d’exister. Hiroshima et Nagasaki.
Pourquoi ? Le bombardement atomique
n’était pas indispensable pour contraindre le Japon à capituler. En août
1945, l’armée impériale était vaincue : sa marine anéantie, ses défenses
aériennes effondrées. La dénonciation du pacte de non-agression par l’URSS
scellait le sort du Japon et ses dirigeants le savaient. Certains militaires américains
le confirment, comme le général Chennault (commandant de l’aviation américaine
en Chine) dans le « New York Times » : « Si la bombe
atomique n’avait pas été larguée, le résultat aurait été le même…l’avance des
troupes soviétiques a permis d’écraser définitivement le Japon et de
remporter la victoire », ou l’amiral W. D. Leahy conseiller militaire du
président des USA : « l’emploi de cette arme barbare à Hiroshima et
à Nagasaki n’a été d’aucune aide substantielle à notre guerre contre le Japon ».
Le général Dwight Eisenhower, futur président des Etats-Unis note dans ses mémoires
que « le Japon était déjà battu et que le recours à la bombe était
complètement inutile ». Les bombardements
atomiques sur le Japon étaient-ils destinés à mettre un terme au conflit ou
bien à démontrer à Moscou la suprématie des Etats-Unis, déclenchant la guerre
froide ? Poser la question
c’est y répondre. La véritable raison
est politique, il s’agit de l’affirmation de la volonté d’hégémonie des USA
face à l’URSS et au monde entier. Des inquiétudes sont nées
au cours de l’été 1945, inquiétudes politiques émanant des Américains, des
Anglais et des Chinois du Guo Mindang devant l’ampleur des concentrations de
troupes soviétiques en Extrême-Orient. Churchill n’avait-il pas annoncé qu’il
voulait « voir les nazis au cimetière et les Soviétiques à l’hôpital » !
Quant à la Chine de Tchank Kaïchek elle craignait l’occupation du nord est de
la Chine par les troupes soviétiques et leur jonction avec l’armée populaire de libération. Et aujourd’hui ? Iccho Ito maire de
Nagasaki, dans son discours pour le 60° anniversaire du bombardement atomique
de sa ville a déclaré : « Les Etats-Unis tentent de justifier
le bombardement de Hiroshima en affirmant qu’il visait à mettre plus
rapidement fin à la guerre. Mais alors pourquoi avoir utilisé une bombe au
plutonium trois jours plus tard sur Nagasaki et non une bombe à l’uranium
comme à Hiroshima ? Ils se sont servi de nous comme des cobayes humains ».
Il a appelé le peuple américain à dénoncer la politique nucléaire de l’administration
Bush et à rejoindre la lutte mondiale pour l’abolition des armes nucléaires. «Votre sécurité est-elle
véritablement renforcée par votre gouvernement qui stocke 10.000 armes nucléaires
à répétition et poursuit le développement de nouvelles armes miniatures ? »
a-t-il ajouté. L’arme nucléaire n’est
pas un outil de paix comme le rappelait si bien Frédéric Joliot-Curie lorsqu’il
avait lancé l’appel de Stockholm signé par 500 millions de gens contre la
prolifération de l’arme atomique. Il suffit de voir aujourd’hui l’arsenal
dont disposent les USA : 6 têtes en 1945, 10600 en 2002 ! 20222 têtes
nucléaires disséminées aux USA, en Russie 8600, en Grande-Bretagne 200, en
France 350, en Chine, 400, en Israël 200, en Inde 30, au Pakistan 48. Aujourd’hui où l’impérialisme
avec à sa tête l’impérialisme américain déclare ou fomente des guerres, des
conflits, pour imposer sa domination aux pays et à leurs peuples
sur tous les continents, la lutte pour l’interdiction des armes nucléaires,
la lutte pour la Paix et l’indépendance des peuples est plus que jamais à l’ordre
du jour.
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