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12-02-2007
Quoi de neuf
Madame Royal ? |
Elle a
exposé hier ses 100 propositions pour « un pacte présidentiel. ».
Que veut-elle ? Les salaires. S. Royal propose : *1500 euros bruts
« le plus tôt possible ». C’est quand le plus tôt possible ?
Elle ne remet pas en cause les milliards d’exonérations de cotisations
sociales dont fait cadeau l’Etat aux entreprises sur les bas salaires. *Une conférence annuelle
sur les salaires, les revenus, la croissance – en juin 2007. Sur quelle
base ? Aucune loi en vue pour obliger le patronat à augmenter les
salaires. *5% de plus pour les
petites retraites (3% sont déjà prévus par le gouvernement actuel). Elle ne
veut surtout pas rétablir l’indexation des retraites sur les salaires ce qui
signifie leur diminution permanente. L’emploi. Alors qu’il y a des
millions de sans emploi tout ce qu’elle propose, c’est : * « réconcilier
l’entreprise et les salariés » car c’est bon pour l’emploi. *500.000 emplois
« tremplins » pour les jeunes, nouvelle formule emplois jeunes,
autrement dit emploi précaire de 2, 3 ans… qui au bout du compte ramène à la
case chômage. *Un contrat droits et
devoirs (comme N. Sarkozy). Dans ce cadre 90% du dernier salaire
seraient versés pendant un an en cas de chômage mais il faudra dans ce
temps accepter un emploi qu’on vous proposera. *la modulation des aides
publiques aux entreprises, conditionnées « à l’engagement de ne pas
licencier quand l’entreprise dégage des profits substantiels ».
Qui juge s’ils sont substantiels ou non? Pas question bien sûr
d’interdire les licenciements, les délocalisations. Rien sur les moyens de la
relance industrielle pour créer des centaines de milliers d’emplois. Retraite. Elle ne propose pas de
revenir sur la réforme de 2003 qui casse le système des retraites, ni de
rétablir le droit à la retraite à 60 ans à taux plein avec 37 ans1/2 de
travail. Elle propose « l’augmentation de l’emploi des Séniors »,
qu’est-ce que cela signifie ? Elle ne précise pas. Concernant les
régimes spéciaux « elle veut ouvrir des négociations avec les partenaires
sociaux sur leur mode de financement. Rappelons que F. Hollande a précisé
récemment qu’il était pour leur suppression. Sécurité Sociale. Elle
fustige la droite qui a fait une réforme injuste mais elle ne propose surtout
pas de l’abroger. Elle ne propose pas de revenir sur la réduction des
dépenses de santé, ni sur les exonérations de cotisations sociales accordées
aux entreprises (25 milliards d’euros de cadeaux en 2007). Elle ne dit pas
comment assurer pour tous le droit à la santé, aux soins, à la prévention. Logement. Elle
parle de construire 120.000 logements sociaux par an. Comment ? Elle ne
veut pas contraindre les maires qui n’appliquent pas la loi qui oblige à
construire 20% de logements sociaux dans chaque commune. Enseignement. Elle
veut assurer la réussite éducative. Comment ? Quels moyens pour l’école,
pour l’apprentissage ? Mystère. Elle propose « des états généraux
des enseignants ». Concernant l’Université, elle parle de loi de
programmation sans aucune autre précision, pas de chiffre. Mais surtout
elle veut leur « autonomie». Que signifie ? N. Sarkozy aussi veut
leur autonomie avec la mainmise des entreprises. On pourrait continuer
l’énumération : -L’immigration :
elle veut « adapter les migrations au marché du travail ». Cela ne
ressemble-t-il pas à « l’immigration choisie » de N. Sarkozy. -Les jurys citoyens. Pour
juger quoi ? Pas de précision. En fait, en y
regardant de près, le programme de S. Royal, ses propositions vont tout à
fait dans le sens des intérêts du Capital.
C’est Mme Parisot qui doit être satisfaite, elle qui poursuit des objectifs
voisins, énoncés dans son livre « Besoin d’air » à la gloire du
MEDEF. La preuve ? A aucun moment, dans ce
qui est énoncé à la lecture de son programme, elle ne s’attaque à la
puissance capitaliste, aux milliards de profits, elle ne remet jamais
en cause les milliards d’euros de cadeaux faits aux entreprises pris
sur le budget national. Elle ne veut en aucun cas
museler ceux qui détiennent le pouvoir économique. Elle ne dit pas, et pour
cause, comment elle va financer les quelques mesures qu’elle avance
mais elle fustige « la dette de la France devenue
insoutenable », « les déficits sociaux qui ont triplé » ;
elle veut « alléger le poids de nos administrations ». N’est-ce pas
ce qu’est en train de faire le gouvernement de droite qui supprime des
dizaines de milliers d’emplois dans la fonction publique, qui veut créer des
passerelles entre les emplois publics et privés. Elle ne propose pas de
revenir sur les privatisations, de renationaliser les entreprises
privatisées. Elle veut (elle l’a
d’ailleurs dit récemment à A. Merkel) remettre en route les institutions de
l’Europe capitaliste et dans ce cadre, augmenter les dépenses militaires. En fait, rien de nouveau
chez Mme Royal. Son programme, c’est comme celui de Sarkozy (et
d’autres) : changer pour que rien ne change. Dans
« Libération » Gérard Grunberg, politologue qui a étudié son
programme dit à son propos et à celui de Sarkozy : « Les deux
candidats sont à droite et à gauche. Aucun ne se positionne seulement dans un
camp ». Blanc bonnet et bonnet blanc. Le capital pourra
continuer à vivre sa vie avec l’un comme avec l’autre. Pas de solution de ce
côté-là. La seule solution :
la lutte. La lutte anticapitaliste chaque jour contre les coups du patronat
et du gouvernement, pour les revendications. La
lutte politique : Utilisons l’élection présidentielle pour
dire : nous voulons que ça change. Mettons un bulletin
« COMMUNISTE » dans l’urne. Recommander cet article à un(e) ami(e) http://www.sitecommunistes.org |