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12-04-2007

 

 

Ukraine, jusqu’où la crise ?

 

Verkhovna Rada : le parlement ukrainien

Il n’y a pas un an, les médias se faisaient les laudateurs de la « révolution orange » qui visait à rapprocher l’Ukraine de l’Europe et à l’éloigner de la Russie. Bien entendu, un silence total était de mise sur le fait que les deux principaux protagonistes Iouchenko (actuel Président de la République) et Ianouchenko (actuel Premier ministre) étaient fondamentalement d’accord pour un retour du capitalisme au demeurant largement engagé. Leur différence réside essentiellement dans la nature des forces capitalistes qui les soutiennent. Le premier est au service, avec sa complice Timochenko, des intérêts occidentaux et plus particulièrement ceux des USA, le second est un fidèle allié de V.I. Poutine et il a le soutien des oligarques pro-russes qui ne veulent pas voir échapper une part du butin des privatisations. Si Iouchenko porté par la vague de la « révolution Orange » a été élu Président, sa majorité s’est vite délitée et c’est finalement Ianouchenko qui a rassemblé une majorité pour constituer un gouvernement. Le conflit sur les relations avec l’OTAN et la communauté européenne, secoue la vie politique Ukrainienne. La majorité du peuple est contre ainsi que les oligarques pro-russes. Mais, et c’est là un fait important, le mécontentement des couches populaires grandit face aux mesures anti-sociales liées à la liquidation des acquis du socialisme. Les luttes se développent et la résistance oblige les hommes politiques à des contorsions difficiles. Dans ces conditions et prétextant un glissement des députés pro-révolution orange vers le camp du premier Ministre, le Président de la République a choisi l’épreuve de force en prononçant la dissolution du Parlement. Il ne l’a pas fait sans connaître les conséquences de cet acte. Il s’agit  d’une tentative de coup d’Etat à froid visant à liquider un obstacle au ralliement de l’Ukraine à l’OTAN et à la communauté européenne qui, il l’espère, sera de nature à contrer la vague de mécontentement et de désenchantement qui secoue ce pays. Il y a là un jeu dangereux, mais dont les commanditaires occidentaux sont prêts à prendre le risque pour empêcher que l’Ukraine reste dans la zone d’influence russe et surtout pour annihiler toute tentative de révolte populaire. C’est un véritable scénario à la Yougoslave qui est en train de se mettre en place avec la possibilité d’un éclatement de l’Ukraine entre une zone d’influence occidentale et une orientale. On imagine aisément au cœur de l’Europe le caractère dangereux d’un tel mécanisme. Les citoyens qui manifestent aujourd’hui leur soutien au gouvernement ne le font pas par accord avec la politique de restauration du capitalisme, mais pour marquer leur volonté d’une Ukraine unie, indépendante, non soumise aux pressions de l’OTAN et vivant des relations amicales avec la Russie voisine. C’est la position qu’exprime le Parti Communiste Ukrainien et bien d’autres forces démocratiques en Ukraine.

 

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