Ukraine, jusqu’où la
crise ?
Verkhovna Rada : le parlement ukrainien
Il n’y a pas un an, les médias
se faisaient les laudateurs de la « révolution orange » qui
visait à rapprocher l’Ukraine de l’Europe et à l’éloigner de la Russie.
Bien entendu, un silence total était de mise sur le fait que les deux
principaux protagonistes Iouchenko (actuel Président de la République) et
Ianouchenko (actuel Premier ministre) étaient fondamentalement d’accord
pour un retour du capitalisme au demeurant largement engagé. Leur
différence réside essentiellement dans la nature des forces capitalistes
qui les soutiennent. Le premier est au service, avec sa complice
Timochenko, des intérêts occidentaux et plus particulièrement ceux des USA,
le second est un fidèle allié de V.I. Poutine et il a le soutien des
oligarques pro-russes qui ne veulent pas voir échapper une part du butin
des privatisations. Si Iouchenko porté par la vague de la « révolution
Orange » a été élu Président, sa majorité s’est vite délitée et c’est
finalement Ianouchenko qui a rassemblé une majorité pour constituer un
gouvernement. Le conflit sur les relations avec l’OTAN
et la communauté européenne, secoue la vie politique Ukrainienne. La
majorité du peuple est contre ainsi que les oligarques pro-russes. Mais, et
c’est là un fait important, le mécontentement des couches populaires
grandit face aux mesures anti-sociales liées à la liquidation des acquis du
socialisme. Les luttes se développent et la résistance oblige les hommes
politiques à des contorsions difficiles. Dans ces conditions et prétextant
un glissement des députés pro-révolution orange vers le camp du premier
Ministre, le Président de la République a choisi l’épreuve de force en
prononçant la dissolution du Parlement. Il ne l’a pas fait sans connaître
les conséquences de cet acte. Il s’agit d’une tentative de coup d’Etat à froid visant à liquider
un obstacle au ralliement de l’Ukraine à l’OTAN et à la communauté
européenne qui, il l’espère, sera de nature à contrer la vague de
mécontentement et de désenchantement qui secoue ce pays. Il y a là un jeu
dangereux, mais dont les commanditaires occidentaux sont prêts à prendre le
risque pour empêcher que l’Ukraine reste dans la zone d’influence russe et surtout
pour annihiler toute tentative de révolte populaire. C’est un véritable
scénario à la Yougoslave qui est en train de se mettre en place avec la
possibilité d’un éclatement de l’Ukraine entre une zone d’influence
occidentale et une orientale. On imagine aisément au cœur de l’Europe le
caractère dangereux d’un tel mécanisme. Les citoyens qui manifestent
aujourd’hui leur soutien au gouvernement ne le font pas par accord avec la
politique de restauration du capitalisme, mais pour marquer leur volonté d’une
Ukraine unie, indépendante, non soumise aux pressions de l’OTAN et vivant
des relations amicales avec la Russie voisine. C’est la position qu’exprime
le Parti Communiste Ukrainien et bien d’autres forces démocratiques en
Ukraine.
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