12/12/2006
L’UNIVERSITE DE TONGJI |
Chine : « Le grand bond en avant de la recherche » |
« La Tribune, Les Echos, Le
Monde.. » ont publié la semaine dernière, des articles consacrés à la
montée en puissance de la Chine dans le domaine de la recherche scientifique.
Ces titres sont évocateurs : « la Chine passe devant le Japon pour
la recherche », « Recherche et Développement : l’OCDE pointe la montée en puissance de la Chine »,
« Recherche et développement : l’Europe à la traîne ». Nous apprenons qu’en 2006, la Chine, partie de très bas en 2000,
consacrera à la recherche 136 milliards de dollars, tandis que le Japon y
consacrera 129 milliards. La Chine, de ce fait, se hisse au deuxième rang
mondial pour les moyens affectés à la recherche. Rappelons que les Etats-Unis
y consacrent 338 millions de dollars et l’ensemble des pays Européens 230
milliards. Certes, ramenée au nombre d’habitants, la Chine est encore loin du
compte, mais la tendance au développement accéléré est bien réelle. En dix
ans, la part de la recherche dans le PIB chinois est passée de 0.6% à 1,4% et
le nombre de chercheurs a augmenté de 77%. Le pays compte près de 1million de
scientifiques pour 1,3 millions aux Etats-Unis et son objectif est de
parvenir à 2,5% du PIB en 2020. A côté de cet effort quantitatif, le
gouvernement chinois incite ses chercheurs passés à l’étranger à rejoindre
les laboratoires chinois en leur proposant des avantages matériels, mais
aussi en leur offrant des conditions d’accès à des équipements modernes
capables de les placer en situation de leader sur le terrain international.
Dans le même temps où elle développe ses propres moyens de recherche, de
nombreux centres étrangers s’ouvrent en Chine. Ils sont financés par des
firmes comme Avantis, Roche, Nokia, Intel… Pour ces 400 firmes qui ont
implanté des centres de recherche dans ce pays, il y a certes l’attrait d’une
main-d’œuvre relativement moins payée, mais aussi celui d’un marché en plein
développement et d’un environ scientifique en pleine expansion. Cette situation n’est pas le fruit du hasard, mais le résultat de la
politique de modernisation voulue par le gouvernement chinois. Politique qui,
avec un développement économique vigoureux, lui permet de s’affirmer comme
une grande puissance capitaliste mondiale. Ses récentes initiatives
diplomatiques en Asie, Afrique
et Amérique Latine montrent qu ‘elle entend s’appuyer sur ces atouts
pour faire valoir ses intérêts partout dans le monde. Loin de l’image qui
prévaut encore d’un pays dont l’unique attrait pour les capitalistes est le
coût de la main d’œuvre pour des productions de basse qualité, la Chine
entend se placer dans la concurrence capitaliste mondiale des productions à
haute valeur ajoutée. Ainsi la plupart de ses contrats inter-étatiques
s’appuient-ils maintenant sur des développements de technologie et de
productions de haute valeur ajoutée. C’est le cas dans le domaine de
l’aéronautique, des transports, des télécommunications, de l’informatique, de
la pharmacie… Développer la coopération scientifique et technique avec la
Chine est devenu un enjeu important. Il serait temps que la France renforce son système de recherche et
stimule l’innovation. Elle n’en prend pas le chemin. Recommander cet article
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