ELECTION ITALIENNE,
RIEN DE POSITIF POUR LE PEUPLE
Il faut reconnaître aux Italiens un grand sens civique puisque,
dans cette Europe de l’abstention, 83 % d’entre eux se sont rendus aux
urnes les 10 et 11 avril, seul point positif de cette élection législative.
Les électeurs
ont eu le plus grand mal à porter leur choix sur une des deux coalitions
qui se présentaient.
Alors
que la droite de Berlusconi était donnée la grande perdante, c’est
seulement par 24.000 voix sur 38 millions d’électeurs que Prodi l’emporte à
l’Assemblée et de 2 sièges au Sénat.
Au-delà
des insultes qui ont fleuri dans l’un et l’autre camp, durant la campagne
(et qui ne grandissent ni le débat politique, ni ceux qui les ont prononcées),
il faut bien se poser la question de pourquoi un tel résultat.
L’examen
du programme et des propositions des deux candidats montre une grande
similitude entre eux.
Partisans,
tous les deux, de l’économie de marché - en fait du capitalisme et de sa
mondialisation - leurs propositions visent à permettre aux industriels et
banquiers italiens de poursuivre l’augmentation de leurs profits afin de
tenir leur place dans la concurrence mondiale, voire à l’augmenter. Pendant
que le pouvoir d’achat des salariés, des retraités recule, l’électricien
Enet est capable de trouver auprès des banques 50 milliards d’euros pour
lancer son OPA sur Suez. De l’argent, il y en a en Italie comme ailleurs en
Europe. La question posée est bien celle de son utilisation.
La
politique de R. Prodi n’était pas une inconnue pour les Italiens. Ancien président
du Conseil, puis président de la Commission Européenne, dans le passé, il a
bien défendu les intérêts du capitalisme.
Son élection
aujourd’hui ne mettra pas celui-ci en péril. Cela s’appelle l’alternance
sans risque.
Sans
risque pour le capital, puisque aucun des deux candidas ne proposait des
mesures anti-capitalistes qui, seules, permettraient de satisfaire les
besoins et aspirations du peuple. Le sommet est atteint lorsque Berlusconi
a même envisagé de réaliser une « grande coalition » à l’allemande
où la droite et la social-démocratie gouvernent ensemble.
Sans
perdre de temps, les mesures exigées par le capital tombent :
allongement du temps de travail, retraite repoussée à 67 ans, flexibilité
avec un nouveau contrat de travail et période d’essai de deux ans (tiens,
tiens c’est décidément à la mode), etc, etc.
En
2007, les Français vont se trouver devant la même difficulté pour exprimer
leur colère, leur volonté de changement. Ils sont d’ailleurs sans illusion.
Un sondage confirme que 67 % des Français (56 % des électeurs PS) pensent
que la gauche ne fera pas mieux que la droite en matière de chômage des
jeunes.
« Communistes » présentera des
candidats aux prochaines élections législatives, avec des propositions immédiates ;
simples, claires mais résolument anti-capitalistes : les profits
doivent être utilisés pour satisfaire les besoins des travailleurs et de la
population ; le budget de l’Etat ne doit plus servir à faire des
cadeaux au patronat mais être utilisé au service de la collectivité. . .
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