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16-03-2007

 

 

Elections régionales en Russie :

Un succès pour le pouvoir, pas si sûr !

 

 

Le Kremlin

Les élections régionales ont eu lieu en Russie dimanche 11 mars. La presse n’a rapporté de ces élections que ce qu’elle appelle le succès des partis au pouvoir, c’est-à-dire : « Unité de la Russie » (le parti de Poutine) et « Russie juste » qui en est une annexe chargée de capter le mécontentement populaire. Ensemble ces deux formations dirigeront les quatorze régions russes. Pour autant, est-ce réellement  un succès ? Les résultats traduisent un mécontentement de la population  d’autant plus vrai que le contrôle des élections a pu être effectif même si ce ne fut pas le cas dans les régions plus rurales où l’administration est fortement intervenue pour donner un coup de pouce aux partis du pouvoir.

 

Le Parti Communiste de la fédération de Russie (PCFR) sort renforcé de ces élections et cela malgré les entraves dont il a fait l’objet, comme d’ailleurs les autres partis d’opposition, y compris pour présenter des candidats. Dans douze régions sur quatorze, le PCFR gagne en voix et en pourcentage par rapport aux élections à la Douma d’Etat de 2003. Ce parti se situait à l’époque dans une fourchette de 10 à 15%, il est aujourd’hui près des 20%. Il se rapproche même globalement des résultats de 1999 obtenus lors des élections régionales. Dans certains cas et tout particulièrement dans les grandes villes, il dépasse son score de 1999.

 

Le PCFR s’affirme donc comme le grand parti d’opposition à la politique anti-sociale de Poutine. Il demeure une force structurante de l’opposition politique à la contre-révolution capitaliste. Rappelons que l’objectif du pouvoir était de le marginaliser au bénéfice des opposants de droite acquis à la transition capitaliste. Ces partis « l’Union des forces de droite » et « Jabloko » sont laminés. Ils étaient les seuls à défendre ouvertement la voie capitaliste. Leur défaite en dit long sur la popularité du capitalisme en Russie parmi les ouvriers, les salariés et les kolkhoziens. Le parti libéral de Jirinovski, parti télécommandé par le pouvoir, qui fait son fonds de commerce du nationalisme « grand russe » et de l’antisémitisme se maintient sur la base d’une contestation violente des oligarques, ce qui ne l’empêche pas bien au contraire de s’inscrire dans les orientations du pouvoir qu’il sert avec fidélité.

 

Ainsi le paysage politique russe se modifie. L’élection présidentielle devrait permettre de clarifier au moins partiellement les enjeux, mais seulement partiellement parce que Poutine qui joue habilement de son attachement à l’ex-URSS, comme d’une volonté affichée de remettre de l’ordre en Russie, jouit d’une popularité réelle. Mais pourra-t-il longtemps répondre aux aspirations de la population laborieuse en continuant de donner des gages aux oligarques ? De la réponse à cette question dépend largement l’avenir de la Russie.

 

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