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16/06/2006

 

Les relations Sino-africaines

 en plein développement

 

 

 

Depuis plusieurs années la Chine s’intéresse aux possibilités de développement sino-africain et notamment aux opportunités commerciales, aux ressources minérales et énergétiques offertes par ces pays en voie de développement. Depuis le début de l’année, la présence des dirigeants Chinois sur le continent Africain, s’est accélérée. En janvier le  ministre chinois des Affaires étrangères Li Zhaoxing a effectué,   une tournée au Cap-Vert, au Sénégal, au Mali, au Liberia, au Nigeria et en Libye. A la suite de ces visites s’est tenu un forum Chine- Afrique se fixant l’objectif d’un Nouveau Partenariat pour le Développement de l'Afrique (NEPAD) qui comprend l'amélioration des infrastructures, le développement des ressources humaines, de l'agriculture, de la sécurité alimentaire et l'élimination de la pauvreté.

 

La Chine a également établi des liens avec d'autres organisations régionales en Afrique, comme la Communauté pour le Développement de l'Afrique australe (SADC), la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest et le Marché Commun de l'Afrique orientale et australe (COMESA).

 

Elle a aidé les pays africains à établir des usines de transformation et a dispensé des cours de formation sur la technique et la gestion afin d'accroître la valeur ajoutée de leurs marchandises exportées tout en renforçant la compétitivité de leurs produits.

Le gouvernement chinois encourage les grands groupes chinois naissants à coopérer avec les pays africains." En même temps que les entreprises chinoises participent à l'exploitation des ressources en Afrique, elles contribuent au développement du continent," déclarent des dirigeants, puisque la Chine réinvestit ses profits dans la construction d'infrastructures, par exemple de centrales électriques. Sur le plan politique, les deux parties coopèrent étroitement dans divers domaines, et ils ont un langage commun dans la résolution de problèmes commerciaux et des droits de l'Homme.

 

Dans 28 pays d’Afrique en 2005, les investissements ont atteint la barre du milliard de $, ces chiffres qui restent modestes au regard des efforts que font les USA. ommerce entre les Etats-Unis d'Amérique et l'Afrique subsaharienne a augmenté de 115 %, depuis la promulgation, en 2000, d’une directive concernant l’Afrique (Agoa). Dans ce cadre, les produits des pays remplissant les conditions requises bénéficient d'un accès, en franchise de douane sur le marché des USA.

 

Voici quelques jours s’est tenu, avec plus de 35 Ministres Africains du Commerce et des Finances, à Washington le cinquième Forum de l'Agoa. Les exportations des Etats-Unis  vers l'Afrique subsaharienne ont atteint en 2005, 10,3 milliards de $, alors que les importations des USA, durant la même période, progressent de 40 %, passant à 50,3 milliards de $. Les investissements américains ont augmenté de 23 %, en 2005, pour atteindre 13,5 milliards de $.

 

Depuis plusieurs années, la Chine voit défiler les dirigeants africains à Beijing, du Togo, du Sénégal, etc... Fin avril, le président Hu Jintao a effectué une visite d'Etat au Maroc, au Nigeria et au Kenya. Il s'agit de sa seconde tournée en Afrique, il arrivait en provenance de l'Arabie saoudite qui reste le plus grand partenaire commercial de la Chine en Asie de l'ouest, avec un volume de commerce bilatéral de 16 milliards de dollars en 2005. Hu Jintao avait déjà visité l'Egypte, le Gabon et l'Algérie entre janvier et février 2004.

 

Le président Chinois a insisté sur un objectif visant à établir un nouveau type de partenariat stratégique, entre la Chine et l'Afrique qui devrait approfondir la confiance politique mutuelle, élargir la coopération économique gagnant-gagnant, renforcer l'interaction culturelle, développer la coopération dans le domaine de la sécurité et maintenir la coordination étroite dans les affaires internationales. Sous entendre, ils ont des points communs à défendre face aux appétits des autres grandes puissances dans les négociations en cours à l’OMC.

 

Le vice Premier ministre Chinois effectuera du 17 au 24 juin une visite officielle en Egypte, au Ghana, en République du Congo, en Angola, en Tanzanie, en Ouganda, et en Afrique du Sud où le montant du commerce entre la Chine et ce dernier pays a atteint plus de 7 milliards de dollars, soit une augmentation de 23 % par rapport à 2004, faisant de celui-ci le premier partenaire commercial de la Chine en Afrique. Le volume des échanges commerciaux entre la Chine et les pays africains devrait avoir atteint le niveau record des 37 milliards de dollars en 2005, après les 30 milliards de dollars de 2004. 
La nomination  récente de Zhou Xiaochuan élu président du conseil de la Banque africaine de développement (BAD) pour 2006/2007, ne va pas manquer de contribuer à l’aiguisement des relations commerciales entre l’Afrique et les groupes de pays capitalistes cherchant à s’implanter sur ce continent. L’arrivée de cet ancien gouverneur de la Banque populaire de Chine, membre du CC du Parti communiste Chinois, va influer, il a l’expérience de la gestion des affaires du capitalisme, de 85  à 95 il a travaillé à la commission de restructuration économique, membre du comité du travail préparatoire de la Z. A.S de Hong Kong, comme d’autres membres du CC du PCC, comme  Li Zhaoxing  ayant travaillé dans les ambassades en Afrique, aujourd’hui ministre des Affaires étrangères et membre du conseil d’état en 2003  ou encore Liu Huaqiu diplomate en Afrique, vice ministre des affaires étrangères, assistant particulier de Jiang Zemin, le prédécesseur de Hu Jintao, ces nouveaux convertis à l’économie de marché. 

 

« Le Monde » du 10 juin titrait, « L’économie africaine bénéficie de l’arrivée en force de la Chine » et s’inquiète de voir que la Chine soit devenue, « le 1er fournisseur de l’Afrique devant la France et l’Allemagne, portée par son formidable appétit pour le pétrole, les minerais et le bois », l’électronique n’est pas absente puisque Huawei Technologies (HT), géant chinois des produits de télécommunications, a choisi l’ile Maurice comme quartier général. Son chiffre d'affaires en 2005 était de 8,2 milliards de dollars dont plus d'un milliard de dollars en Afrique subsaharienne. Inquiétude tempérée par un rapport de l’OCDE cité par « Le Monde » qui « souligne les bienfaits de la percée Chinoise pour l’Afrique », des connaisseurs en somme !

 

La politique ne manque pas de reprendre ses droits, ainsi Amnesty International, choisit cette période pour accuser la Chine de faire du commerce d’armes avec des pays Africains et de favoriser en exportant des armes, les génocides au Soudan, au Darfour, etc…  Amnesty International a certainement oublié que les soldats Français au Tchad par exemple étaient plus nombreux que nos ressortissants qui sont ainsi les mieux protégés au monde ! Sans parler d’autres interventions étrangères sur le continent Africain mené par la France ou les USA, ou du commerce des armes qu’organisent les USA, la France, l’Angleterre ou la Russie. De 2000 à 2004, la Russie a exporté pour 27  milliards de $, Les USA pour 26 milliards, alors que la Chine n’est impliquée que pour 1,4 milliards de $, ramenant à une plus juste proportion les accusations d’Amnesty International.

 

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