Grèce :
Attaque sans précédent contre les salariés
La situation sociale en Grèce
fait la une de l’actualité, avec des mouvements de grève importants et répétés
qui reflètent le mécontentement profond des salariés et du peuple. La cause :
Le gouvernement socialiste de Papandréou qui vient de succéder à un
gouvernement de droite veut infliger aux salariés une politique d’austérité
d’une très grande ampleur : réduction des salaires et des retraites,
en particulier des fonctionnaires, augmentation des impôts, réductions
drastiques des services de santé et des services publics, le tout accompagné
par une vague de privatisations sans précédent dans ce pays. Cette purge
appuyée par la Banque Centrale Européenne, les chefs d’États des pays européens
et la Commission Européenne à pour prétexte l’état d’endettement de l’État
grec. Notons que cet état d’endettement n’est guère plus important que
celui de la plupart des autres pays européens et si la Grèce a emprunté sur
les marchés financiers spéculatifs pour rester dans les clous imposés par l’Union
Européenne, elle n’est pas la seule à l’avoir fait. Pour aller au fond des
choses et éviter les gammes sur l’état de faillite de la Grèce, il faut
avoir à l’esprit que pour rétablir les taux de profits, donner de nouveaux
espaces à la spéculation, il faut s’attaquer férocement aux salariés en
profitant de la crise pour liquider tous les acquis imposés au patronat et à
l’État par les luttes sociales. C’est d’ailleurs cette politique que mènent
ensemble ou à tour de rôle la droite et la gauche en Europe. Pour imposer
ce traitement de choc, les capitalistes ont soutenu cette alternance droite
gauche sans risque en Grèce, estimant que les socialistes seraient plus à même
de faire taire le mouvement social. Cependant, les choses ne sont pas si
faciles, le peuple grec se bat et résiste. Les forces réformistes et en
particulier syndicales s’emploient à déminer le terrain pour que la colère
populaire ne touche pas à l’essentiel : la remise en cause du
capitalisme et de sa construction européenne. De ce point de vue, les déclarations
de la Confédération Européenne des Syndicats (CES) sont édifiantes. Le 24 février
dans un communiqué si elle y soutient la grève des salariés grecs (il était
bien difficile de ne pas les soutenir) elle indique qu’elle souhaite : «…des
plans bien équilibrés et socialement acceptables. » En clair, il faut négocier
pour éviter une explosion sociale sans toucher à l’essentiel. Les solutions
communes qu’elle demande aux patrons et syndicats de trouver ensemble
visent à ne pas toucher aux intérêts capitalistes. Dans une résolution de
son comité exécutif des 9 et 10 mars La CES récidive son appel à la
collaboration de classe pour sortir de la crise, évidemment sans toucher aux
intérêts fondamentaux du capital.
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