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18-09-2008

 

  Ukraine : la coalition « orange » éclate

La coalition parlementaire « orange » formée du parti « notre Ukraine » (celui du Président Iouchenko) et du bloc « I. Timochenko » vient d’éclater ouvrant une crise politique profonde en Ukraine. Cette coalition, tous les commentateurs occidentaux se sont plu à la présenter comme une garantie du cours démocratique en Ukraine. La « révolution orange » a eu un soutien actif et financier des USA et de ses officines chargées d’organiser les changements politiques au profit des forces favorables à l’intégration dans l’OTAN. L’Union Européenne n’a pas été en reste qui a aidé ces forces favorables à l’entrée de l’Ukraine dans la communauté européenne.

 

Pourtant, dans un délai très bref cette coalition a montré les limites de ses capacités. Pourquoi cette crise ? Elle a au moins deux raisons principales, la première est liée à l’incapacité de la coalition de s’attaquer à la grave crise économique et sociale que traverse l’Ukraine, mais en avait t-elle l’intention ? Il est permis d’en douter quand le pays est mis en coupe réglée par une oligarchie qui pille sans vergogne les richesses et exporte ses capitaux. Cette oligarchie est intimement liée au pouvoir qu’il s’agisse du clan présidentiel ou de celui de son Premier ministre Timochenko. Dans son intervention du 16 septembre au Parlement, le porte-parole du Parti Communiste d’Ukraine, P. Simonenko, note qu’il s’agit, parlant de la coalition orange, « d’une coalition de corrompus, d’empoisonneurs et d’espions ». Selon Simonenko, « Cette coalition est responsable de la ruine du pays », « elle mène une politique nationaliste qui conduit tout droit à la fascisation de la société ».

 

Il est clair que les clans au pouvoir, face au mécontentement social, voudraient bien se dédouaner et jouer aux opposants. Mais il est difficile d’être à la fois opposant et Président de la République et opposant et premier Ministre. Cette contradiction explique en parti la rupture de la coalition où chacun veut faire porter à l’autre la responsabilité du désastre social que vit l’Ukraine avec une fuite des jeunes des salariés et de nombreux intellectuels dans l’immigration à l’Est et à l’Ouest.

 

L’autre raison de l’éclatement de la coalition tient au fait que la politique ouvertement pro-occidentale du président ukrainien a du mal à passer. Une majorité de la population est attachée aux liens anciens culturels et politiques avec la Russie et rejette l’adhésion à l’OTAN. Ainsi, si Iouchenko a soutenu son ami Sakatchvili (le Président géorgien) organisant même avec les États Baltes un groupe de pression pour une intervention occidentale en Georgie, son premier Ministre Timochenko s’est bien gardé elle de prendre position. Dans le même temps, le « Parti des régions » et le Parti communiste ont soutenu la position russe. Il apparaît clairement que l’Ukraine est à la croisée des chemins. Sans solutions aux problèmes sociaux majeurs, en alimentant un nationalisme pro-occidental qui l’éloigne de son lien historique avec la Russie elle est condamnée à une crise sans fin pouvant être à l’origine d’un affrontement dans lequel les puissances voisines pourraient trouver un prétexte pour un conflit majeur en Europe. C’est le point de vue de I. Melnikov responsable du groupe parlementaire communiste à la douma d’État russe.

 

Tout montre que la situation en Ukraine est dangereuse et doit être suivie avec la plus extrême attention.

 

Correspondant particulier à Moscou

 

 

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