Nouvelle
rédaction du programme du
Parti
Communiste de la Fédération de Russie (KPRF)
La « Pravda » du 11 avril vient de
publier le projet de nouvelle rédaction du programme du KPRF. Ce document
indique d’emblée que le régime actuel ramène la société vers le
capitalisme. Les oligarques et les fonctionnaires corrompus sont aux
commandes. Cette situation a déjà conduit à la chute de la production
industrielle et agricole et à la dégradation de la culture et de la
science. La position internationale de la Russie est affaiblie.
La
suite du document analyse les causes de l’approfondissement des inégalités
se traduisant par un fossé immense entre les riches et les pauvres. Dans le
même temps, les travailleurs ont été privés d’une grande partie de
leurs droits civiques sociaux et économiques. Il montre le caractère
antagonique entre le capital et le travail, entre la classe des nouveaux
riches et l’immense majorité du peuple. La conséquence de cet état de fait
est la montée du mécontentement, l’organisation des forces patriotiques
populaires des forces sociales et de libération nationale.
Le
projet note que le Parti Communiste est la seule force politique organisée
réelle du pays. Il a pour responsabilité d’unir le mouvement de classe et
de libération de la nation. Il se bat pour le retour du pays à la voie
socialiste et dans cette perspective, trace les tâches principales du
parti. Il parle d’un socialisme renouvelé correspondant au développement
des forces productives et à celui de la personne humaine. Il place le
communisme comme un objectif dans un futur historique.
Les
outils théoriques du parti sont basés sur le Marxisme Léninisme et le
matérialisme dialectique, ainsi que sur les résultats de l’expérience, de
la culture et de la science.
L’état
du monde et de la Russie, note le projet, est marqué par le fait que
persiste l’opposition fondamentale entre capitalisme et socialisme. La
réalisation du profit est le seul moteur d’un capitalisme qui règne sur
l’essentiel de la planète et menace le futur de l’humanité.
Le
document analyse ensuite l’évolution du capitalisme, sa concentration, les
guerres impérialistes et le mouvement actuel de mondialisation accélérée du
capital, situant la dislocation de l’URSS dans ce processus, il montre
combien l’humanité, loin de rentrer dans une période de paix est au
contraire dans des turbulences fortes en rapport avec la lutte sans merci
que se livrent les capitalistes pour le contrôle et la domination du monde.
Pour ce qui est de la Russie, il note l’évolution de la classe ouvrière, le
rôle accru des travailleurs scientifiques et techniques. Le Parti
Communiste trouve sa base principale dans les forces sociales du travail
dont il veut être une avant-garde.
La
Révolution d’Octobre, déclare le document, a joué un rôle décisif, d’abord
pour les peuples de l’URSS, mais aussi en sauvant la nation russe de la
liquidation promise par les forces impérialistes. L’URSS, dans des
conditions extrêmement difficiles a réalisé un développement sans précédent
des forces productives. Cela confirme, aux yeux du document, que l’histoire
a tranché le débat sur la possibilité ou non de construire le socialisme
dans un seul pays.
A
ce stade, une interprétation de l’évolution de l’URSS est donnée. Elle est
basée sur le fait que les freins à l’intervention des travailleurs et de
leurs organisations, nécessaire à la construction du socialisme sont venus
d’une concentration étatique résultat de l’état d’arriération économique et
des dégâts de la guerre. Le document décrit le processus de
bureaucratisation, de prise du pouvoir dans le Parti lui-même de forces
opposées à la voie socialiste et qui ont ouvert la voie vers la liquidation
de l’URSS. Le texte insiste sur la crise profonde du parti et sur la lutte
finalement remportée par les adversaires du socialisme face à des forces
politiques acquises à la voie socialiste mais tenues à l’écart d’un pouvoir
bureaucratisé.
La
liquidation de l’URSS a été décidée contre le peuple qui, en 1991, s’était
prononcé à une large majorité pour son maintien. Le document souligne que
les effets pour le Peuple en sont terribles mais que pour autant, les
forces du socialisme n’ont pas disparu. Le Parti Communiste se tourne vers
elles pour les unir, pour sortir la Russie de la crise et reprendre la voie
socialiste de développement.
Pour
reprendre cette voie, il faut faire grandir les forces opposées à la
restauration du capitalisme en Russie. Ici le document décrit les étapes de
ce processus avec l’objectif d’unir sur la base du socialisme de type
soviétique, c’est-à-dire donnant aux travailleurs les moyens de direction
et d’auto organisation dans les conseils. Le document souligne que
l’action économique et politique d’un Etat revenant sur la voie du
socialisme sera aussi de réintégrer les autres républiques de l’ex-URSS.
Le
document présente un programme minimum permettant d’aller dans la voie
socialiste. Sans le développer, notons qu’il souligne la nécessité de
nationaliser les grands secteurs de l’économie et bancaire.
Dans
sa conclusion, le document montre que le Parti Communiste doit se
tourner vers la jeunesse et rassembler les forces sociales et patriotiques
sur l’idée du socialisme. Il note que le Parti entend développer des
relations avec les partis ouvriers et communistes et les mouvements
anti-impérialistes du monde entier.
Le
document se termine par les slogans qui sont ceux du Parti
Communiste :
-
Le drapeau du Parti, c’est le drapeau rouge
-
L’hymne du Parti, c’est « l’internationale »
-
Le symbole du parti, celui qui unit les travailleurs des villes des
campagnes de la science et de la culture, ce sont le marteau, la faucille
et le livre
-
La devise du Parti, c’est « Russie, Travail, pouvoir du Peuple et
socialisme
Notre correspondant à
Moscou
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