Bolivie :
Victoire d’Evo Morales au référendum |
Le 10 Août lors du référendum
révocatoire (si
le Président était minoritaire il était révoqué) 63% des électeurs ont répondu OUI à la question : « Etes-vous
d’accord avec le processus de changement lancé par le Président Evo Morales
Ayma et le vice-président Alvaro Garcia Linera ? ». Ce résultat a été obtenu malgré
l’opposition des gouverneurs de droite des quatre départements riches de l’Est
de la Bolivie qui mènent une guerre d’usure contre le pouvoir central. Ils
sont soutenus et aidés directement
par Washington qui a déboursé officiellement des centaines de millions
de dollars en « aides » versées aux forces de droite canalisées par
les préfets de ces départements. C’est
Goldberg, l’ambassadeur américain, qui est le grand coordinateur sur
le terrain de l’opposition au pouvoir central. Ces quatre départements –
Santa Cruz, Tarija, Beni et Chuquisaca, très riches, qui représentent à eux
seuls les deux tiers du PIB national ont voté majoritairement Non. Mais les départements
populaires de l’Ouest du pays
ont soutenu massivement le président Morales. Dans celui de La Paz, le plus
peuplé de Bolivie, le oui atteint 80%. E. Morales est également en tête dans
quatre autres départements : Potosi, Oruro, Cochabamba et Pando. Rien d’étonnant à cela, c’est
au contraire très logique. En décidant de nationaliser
les ressources naturelles du pays en 2006 et grâce à la hausse du prix du
gaz, le président bolivien (élu en 2005) s’est assuré une source vitale de
revenus. Cela a permis de porter en seulement deux ans les dépenses publiques
de 34% du PIB en 2005 à 47% en 2007, tout en maintenant un excédent budgétaire. « Le gouvernement a ainsi su se
rendre populaire auprès des classes défavorisées, en fournissant des repas
gratuits aux écoliers et en augmentant le salaire minimum par exemple » écrit
le journal « Les échos ». Cela les multinationales
capitalistes et leurs soutiens ne le supportent pas. La lutte de classe est rude.
Evo Morales se heurte à ceux-là. Tout comme Hugo Chavez au Vénézuela qui
poursuit les nationalisations en s’attaquant au système bancaire. Les USA
interviennent de plus en plus directement en Amérique Latine où l’évolution de plusieurs pays ces
dernières années (Le Vénézuela, la Bolivie, le Nicaragua et le Brésil dans
une certaine mesure) échappe à leur contrôle. Evo Morales après le résultat
du référendum a déclaré qu’il continuerait « à avancer dans la récupération
des matières premières, la consolidation des nationalisations et la récupération
des entreprises d’Etat ». Il a raison, poursuivre les réformes
structurelles, redonner à la nation et au peuple la propriété des principaux
moyens de production et d’échange est la condition pour avancer dans la
satisfaction de l’aspiration du peuple à vivre mieux, développer l’éducation,
la santé, le progrès social, pour assurer l’indépendance du pays. Il ne peut
pas y avoir de composition avec le capitalisme, ou on est pour ou on lutte
contre. L’opposition entre le capital et le travail, entre le peuple et les
exploiteurs, est absolue. C’est vrai partout dans le
monde. On le voit dans notre pays où
le Parti socialiste et tous ses alliés de gauche ont toujours refusé de s’attaquer
à la toute puissance du capital et en fin de compte, comme la droite, gèrent
très bien les intérêts du capitalisme qui continue à prospérer pendant que la
situation du peuple continue à
se détériorer. La lutte de classe ne va pas s’atténuer
en Bolivie, elle ne fait que commencer. D’un côté le peuple et son
gouvernement pour le progrès social et l’indépendance, de l’autre les forces
capitalistes soutenues directement par l’impérialisme américain qui veulent
stopper l’évolution progressiste et maintenir leur domination. Bravo la Bolivie. Nous apportons tout notre
soutien au peuple bolivien, à tous ceux qui luttent pour conserver et développer
les acquis du progrès dans leur pays. Recommander
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