21/09/2007
Le premier pays africain visité en juillet par N.
Sarkozy est tout un symbole. Ce n’est pas de rupture dont il s’agit mais bien
de continuité. En rencontrant O.Bongo, président du Gabon, c’est le signe
qu’au-delà des mots, la même politique continue. Celle de la protection des
intérêts du capital. Du pétrole et de Total. Politique rendue célèbre par le
pillage des richesses du pays par le groupe pétrolier (à l’époque ELF) et les
pots-de-vin encaissés par ce dirigeant gabonais qui est au pouvoir depuis
plus de quarante ans, avec l’accord et la complicité de tous les
gouvernements français qui se sont succédés. Que O. Bongo soit poursuivi en
France sur l’origine de la fortune qu’il y a investie, ne semble pas gêner N.
Sarkozy. Sarkozy
qui vient de déclarer au Sénégal que l’homme africain « jamais ne
s’élance vers l’avenir, jamais il ne lui vient à l’idée de sortir de la répétition
pour s’inventer un destin ». Ce
même Sarkozy qui en fonction des besoins du capitalisme en main d’œuvre, fait
voter une nouvelle loi sur l’immigration, la quatrième en quatre ans. Sur ce
site, nous avons, à de nombreuses reprises, donné notre position sur les
raisons qui poussent à l’immigration, les barrières administratives mises en
place pour gêner le regroupement familial, sur les profits qu’en tire le
patronat. Nous n’y reviendrons pas. Les propositions sur le co-développement
relèvent du même mépris et du même cynisme. Dans « les Echos » B.
Hortefeux, ministre de l’immigration, rappelle que 300 millions d’Africains
vivent avec moins d’un euro par jour et que plus de la moitié sont des
enfants. Il n’en tire pas pour autant la conclusion que la France qui a signé
tous les traités internationaux sur l’aide au développement va enfin les
honorer en consacrant 0, 7% de son PIB à cet aide. Non, notre ministre est un
réaliste. Il sait que l’argent ne peut être utilisé deux fois. Un pour faire
des cadeaux au capital, l’autre pour aider au décollage économique de
l’Afrique et permettre ainsi à sa population de vivre au pays. Il propose
donc que les travailleurs immigrés en France, au lieu d’envoyer les 8
milliards d’€ nécessaires à la survie de leurs familles, en investissant une
partie à investir dans leurs pays. En clair, il propose qu’au lieu de
survivre avec 1 € par jour, ils meurent avec 50 centimes. Mais comme il pense
à tout, il propose que ce soient les banques qui s’occupent des transferts (et
au passage en tirent quelques profits). Les banques françaises sont bien
implantées en Afrique. Sur
cette question de l’immigration, le PS n’a pas d’opposition sur le fond. Il
déclare même que c’est un sujet qui peut faire consensus. Seule
la lutte contre cette politique, toute entière au service du capital, peut
être porteuse de solutions pour les intérêts des peuples. C’est
notre raison d’être. Recommander cet article à un (e) ami (e) http://www.sitecommunistes.org |