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22/07/2010 |
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Afrique :
cinquante ans d’indépendance et de néo-colonialisme |
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Il
y a cinquante ans la plupart des pays de l’Afrique francophone accédaient à
l’indépendance. Aujourd’hui où cet événement est prétexte à discours et
commémorations, l’ancienne puissance coloniale, la France, mais cela est vrai
pour les autres Angleterre et Belgique, laisse à croire que l’indépendance
fut un long fleuve tranquille dont le cours ne fut guidé que par l’humanisme et la bonne volonté des
puissances colonisatrices. Cette vision idyllique des faits est contredite
par la réalité. La colonisation de l’Afrique qui a suivi la traite des noirs
entre le 16e et le 19e siècle le fut par la violence
pour dominer l’ensemble du continent. Le traité de Berlin en 1885 opéra le
partage entre sept puissances colonisatrices qui se livrèrent au nom
d’une « mission civilisatrice » (déjà !) à un pillage en
règle des richesses africaines. La défaite de l’Allemagne en 1918 eut pour
conséquence le partage de son empire colonial entre la France l’Angleterre et
la Belgique. À partir de la première guerre mondiale, s’expriment les luttes
pour la décolonisation et les mouvements indépendantistes commencent à se
structurer. La deuxième guerre mondiale qui voit les puissances coloniales
s’affaiblir ouvrent de nouvelles possibilités aux mouvements pour
l’indépendance. Le poids de l’URSS, le rôle des États non-alignés jouent un
rôle éminent dans le mouvement de libération des peuples. L’échec des
tentatives de faire perdurer l’empire français sous forme de « communauté
française » va accélérer le processus vers l’indépendance. De
répressions violentes avec des dizaines de milliers de morts (Algérie,
Madagascar (80.000 morts en 1947), Cameroun, Kenya…) en guerre de libération
(Algérie, Mozambique, Angola…) l’Afrique sera le lieu et le sujet de
violences ininterrompues à mettre à l’actif des puissances colonisatrices
durant tout le 20e siècle. Ainsi, c’est la lutte des peuples
africains contre les puissances coloniales qui a conduit à leur indépendance.
Si, dans les débuts de cette indépendance, la plupart des chefs d’États
africains se sont réclamés d’un panafricanisme libérateur s’appuyant sur les
pays socialistes et le mouvement des non-alignés, rapidement les
ex-puissances coloniales ont repris la main, installant au gré de coups
d’États et de guerres civiles des régimes à leur solde et cela, souvent, en
activant les contradictions inter ethniques. Le premier acte de cette reprise
en main prit comme prétexte l’annonce par G. Nasser de la nationalisation du
canal de Suez en 1956. La France et l’Angleterre avec l’appui d’Israël sont
alors intervenus militairement pour signifier clairement : « pas
touche aux intérêts du capital ». Ce sont les pressions de l’URSS qui ont alors
arrêté l’agression. Depuis les ex-puissances coloniales et surtout la France
qui dispose en Afrique de nombreuses bases militaires n’ont eu de cesse de
veiller activement aux intérêts des grandes firmes capitalistes (Total,
Vinci, Bolloré, Société Générale, Orange… Ainsi, les divers gouvernements
français de « gauche » comme de « droite »
entretiennent-ils des couches dirigeantes africaines à leur service et bien
sûr sans regarder au caractère démocratique de leur action, mieux, ils
fomentent des rébellions servant de prétexte à des interventions politiques
ou militaires et permettant d’imposer des conditions plus favorables aux
firmes capitalistes. En effet, si la grande majorité des Africains sont
pauvres voire très pauvres, l’Afrique est riche de ses ressources naturelles
et humaines. C’est vrai pour le gaz et le pétrole (l’Afrique continentale
représente 12% de la production mondiale de pétrole et possède 10% des
réserves mondiales prouvées), l’uranium, les métaux précieux indispensables à
l’industrie aéronautique et spatiale, les denrées alimentaires et même les
terres agricoles soumises aux multinationales agroalimentaires. Avec ses
ressources et bientôt 1 milliard d’habitants, jeunes pour la plupart,
l’Afrique représente un enjeu géostratégique de première importance. La lutte
pour la domination du continent s’exacerbe avec la montée en puissance de
nouveaux États aspirant à leur propre développement (Chine, Inde, Russie…) et
soucieux, comme les ex-colonisateurs ou les USA, de sécuriser leurs
approvisionnements énergétiques et leurs lignes de commerce. Si l’Afrique
peut tirer parti, en terme d’indépendance, par des alliances politiques et
économiques plus diversifiées, d’un monde multipolaire, elle court aussi le
risque majeur d’être le terrain de conflits permanents entretenus par les
puissances impérialistes. Rien ne viendra des forces du capital et des
impérialismes, l’Afrique pour se développer, doit s’appuyer sur le
développement des besoins et des aspirations populaires. Des forces existent
qui se battent dans des conditions difficiles au plan syndical, associatif et
politique. C’est à ces forces que nous devons notre solidarité
internationaliste. |
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