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27/04/2005

Révisionnisme nippon

et relations Sino-Japonaises

 

 

La Cour supérieure de Tokyo a rejeté le mardi 19 avril 2005 la demande d'indemnité présentée par des dizaines de Chinois survivants des familles de victimes des atrocités japonaises commises pendant la Seconde Guerre mondiale.

 

Pourtant…

La deuxième guerre mondiale en Asie a débuté par la guerre sino-japonaise provoquée par  l’incident de Shenyang du 18 septembre 1931 qui donne le prétexte d’envahir la Chine et d’installer l’empereur fantoche Puyi dans un Etat non moins fantoche le Mandchoukouo (Mandchourie) au nord-est de la Chine, à la solde du Japon et de son empereur Hiro Hito. Qui  bien sûr n’a jamais été condamné, pas même par le tribunal militaire qui siégea de 1945 à 1948 à Tokyo.

Le 7 juillet 1937 un autre incident va donner une nouvelle occasion au Japon d’étendre son invasion sur la Chine et donner lieu en décembre 1938 au massacre de Nankin,   effroyable massacre que les Japonais ne veulent pas reconnaître, que les occidentaux ignorent, que très peu d’ouvrages occidentaux décrivent.  300 à 400 000 victimes civiles, plus de 20 000 femmes de 11 à 70 ans violées en quelques jours, des dizaines de milliers de Chinois enterrés vivants avec seulement la tête hors de terre, au total 6 semaines de massacres qui n’ont pas épargné les enfants passés par milliers à la baïonnette.

 

Les crimes de guerre de l’occupation Japonaise ne s’arrêtent pas là.

Le site de l'Unité 731 basée près de la ville de Harbin au nord est de la Chine, servait à des expériences sur les humains destinées à la mise au point d'armes biologiques comme la peste bubonique, la typhoïde, l'anthrax et le choléra. Plusieurs milliers de personnes, dont des civils chinois, des Russes, des Mongols et des Coréens ont péri dans des expériences menées par les Japonais dans ce centre, de 1939 à 1945. En dehors de ce site, plus de 200.000 Chinois ont été tués par les armes biologiques produites par l'Unité 731. Il faudra attendre le 27 août 2002, pour qu’un tribunal japonais reconnaisse l'existence de cette unité, tout simplement parce qu’au Tribunal de Tokyo (1945-1948), les USA ont préféré garder pour eux  les informations sur des expérimentations qu'ils ne pouvaient pas réaliser sur leur territoire!

Les Japonais ne reconnaissent pas non plus la « traite des femmes de réconfort » qui étaient de 20 000 à 200 000 selon les sources, Japonaises, Coréennes, Chinoises, etc... La création de ces maisons closes date de 1932 mais  il faudra attendre 1991 pour que le scandale éclate véritablement, avec le procès que va intenter l’une d’elles contre le Japon. Depuis de nombreuses autres femmes ont porté plainte sans être entendues. 

 

La révision des manuels scolaires Japonais ravive à chaque fois le ressentiment des Chinois, et des Coréens. Une première révision est entreprise dès 1955, année où se produit un virage décisif avec la publication d'une nouvelle Brochure des Directives de l'Enseignement. Puis au début des années 1980 débute une seconde attaque révisionniste contre l'enseignement de l'Histoire, puis une nouvelle attaque tendancieuse se profile dès l'année 1993.

 

Les révisionnistes se concentrent autour d’un "mouvement national", autour d’un double pôle constitué par un Comité et par des élus à l'Assemblée Japonaise.

Ils présentent  les criminels de guerre  comme Tojo Hideki, chef d’état-major de l’armée Japonaise en Chine qui dirigera ensuite le gouvernement d'union sacrée de 1941 à 1944, comme des héros. Ils minimisent et nient les dommages et crimes de guerre.

Ils « honorent » régulièrement au temple de Yasukuni près de Tokyo les14 plus grands criminels  de la Seconde guerre mondiale, dont le général Tojo. M. Koizumi l’actuel Premier ministre a effectué quatre visites dans ce temple depuis son entrée en fonctions en 2001, un groupe de députés japonais comptent se rendre début mai 2005 au sanctuaire shintoïste de Yasukuni, considéré par la Chine et la Corée comme le symbole du militarisme passé de l'empire du Soleil-Levant.

 

Les manifestations qui se sont déroulées en Chine et en Corée ces dernières semaines ont débuté à Séoul début mars 2005 contre la révision des manuels scolaires. Elles ne peuvent manquer d’être alimentées par la volonté du Japon d’ignorer son passé ou de refuser de l’assumer. Koizumi le Premier ministre Japonais n’a consenti à présenter du bout des lèvres les excuses du Japon « pour les crimes et exactions commises par l’armée japonaise pendant la seconde guerre mondiale » qu’après plusieurs semaines de manifestations.

Tout cela dans l’indifférence de nos « spécialistes des droits de l’homme »bien sûr ! Le devoir de mémoire ne devrait-il s’exercer qu’en Europe? Avec « communiste » ne manquez pas de dénoncer et de condamner ces crimes de guerres.

 

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