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29-06-2005

 

Russie : Des scientifiques manifestent

Le moins que l’on puisse dire est que la recherche scientifique n’est pas la priorité des autorités russes. Déjà la période de l’effondrement de l’URSS avait vu un recul sans précédent des moyens accordés à la recherche scientifique. De nombreux laboratoires dépendant des ministères de branches avaient purement et simplement fermé, tandis que les instituts de l’Académie des sciences ou de l’Université se retrouvaient souvent dans l’incapacité d’assurer des salaires de survie à leur personnel. Quant aux moyens opérationnels ils étaient quasi réduits à néant. Certes les scientifiques n’étaient pas très bien payés à l’époque soviétique en comparaison avec d’autres catégories sociales, cependant, ils bénéficiaient d’un prestige social certain et de moyens de travail conséquents. Depuis presque deux décennies maintenant, les scientifiques russes vivent dans de grandes difficultés matérielles et leurs conditions de travail se sont largement détériorées. Les jeunes désertent les métiers scientifiques. On assiste à un vieillissement inquiétant et rapide des personnels des laboratoires sans que le renouvellement des générations soit assuré.  Depuis plusieurs mois le pouvoir s’attaque aux institutions de recherche pour réduire le rôle de l’Académie des Sciences pour liquider les laboratoires que la nouvelle bourgeoisie juge inutiles et coûteux à un capitalisme prédateur.

 

Jusqu’à présent les scientifiques ont composé avec le pouvoir, mais les choses sont en train de changer et des voix importantes se font entendre. Récemment, le 25 mai, quelques 300 scientifiques ont manifesté à St Petersbourg pour protester contre la réforme de la recherche qui prévoit la privatisation de nombreux instituts de recherche et la disparition de plus de 2200 instituts sur les 2400 existants. Les manifestants brandissaient des pancartes contre  « la destruction de la recherche fondamentale ». Ils réclamaient aussi de meilleurs salaires et des moyens de travail. Cette situation revendicative nouvelle n’épargne aucune catégorie de la population laborieuse et des retraités dont les salaires, pensions et avantages en nature sont mis à mal par les dirigeants de l’oligarchie financière qui a mis le pays en coupe réglée. Une retraitée, qui a participé au front à la guerre, se plaignait de ne plus voir ses médicaments pris en charge, tandis que les prix grimpent et que les « compensations financières » sont ridiculement faibles au regard des prix. Tout cela crée un climat revendicatif qui ne débouche certes pas sur une remise en cause du cours des choses mais commence à modifier les conditions de lutte contre le capitalisme prédateur. A suivre donc.

 

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