Russie :
Des scientifiques manifestent
Le moins que l’on puisse dire est que la recherche scientifique n’est
pas la priorité des autorités russes. Déjà la période de l’effondrement de
l’URSS avait vu
un recul sans précédent des moyens accordés à la recherche scientifique. De
nombreux laboratoires dépendant des ministères de branches avaient purement
et simplement fermé, tandis que les instituts de l’Académie des sciences ou
de l’Université se retrouvaient souvent dans l’incapacité d’assurer des
salaires de survie à leur personnel. Quant aux moyens opérationnels ils étaient
quasi réduits à néant. Certes les scientifiques n’étaient pas très bien payés
à l’époque soviétique en comparaison avec d’autres catégories sociales,
cependant, ils bénéficiaient d’un prestige social certain et de moyens de
travail conséquents. Depuis presque deux décennies maintenant, les
scientifiques russes vivent dans de grandes difficultés matérielles et
leurs conditions de travail se sont largement détériorées. Les jeunes désertent
les métiers scientifiques. On assiste à un vieillissement inquiétant et
rapide des personnels des laboratoires sans que le renouvellement des générations
soit assuré. Depuis plusieurs
mois le pouvoir s’attaque aux institutions de recherche pour réduire le rôle
de l’Académie des Sciences pour liquider les laboratoires que la nouvelle
bourgeoisie juge inutiles et coûteux à un capitalisme prédateur.
Jusqu’à
présent les scientifiques ont composé avec le pouvoir, mais les choses sont
en train de changer et des voix importantes se font entendre. Récemment, le
25 mai, quelques 300 scientifiques ont manifesté à St Petersbourg pour
protester contre la réforme de la recherche qui prévoit la privatisation de
nombreux instituts de recherche et la disparition de plus de 2200 instituts
sur les 2400 existants. Les manifestants brandissaient des pancartes contre « la
destruction de la recherche fondamentale ». Ils réclamaient aussi de
meilleurs salaires et des moyens de travail. Cette situation revendicative
nouvelle n’épargne aucune catégorie de la population laborieuse et des
retraités dont les salaires, pensions et avantages en nature sont mis à mal
par les dirigeants de l’oligarchie financière qui a mis le pays en coupe réglée.
Une retraitée, qui a participé au front à la guerre, se plaignait de ne
plus voir ses médicaments pris en charge, tandis que les prix grimpent et
que les « compensations financières » sont ridiculement
faibles au regard des prix. Tout cela crée un climat revendicatif qui ne débouche
certes pas sur une remise en cause du cours des choses mais commence à
modifier les conditions de lutte contre le capitalisme prédateur. A suivre
donc.
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