Après les élections
présidentielle et législatives qui ont occupé la scène médiatique depuis
plus d’un an et demi, nous devons tirer les enseignements de cette période,
les conséquences politiques à venir, les tâches qui nous attendent, le
déploiement nécessaire et indispensable de notre parti.
Qu’est-ce qu’ont montrées ces
élections ?
Un niveau de mécontentement
très fort vis-à-vis de la politique menée depuis des années par la droite
puis le parti socialiste à tour de rôle, politique exigée par les grands
groupes industriels entraînant une austérité à tous les niveaux économiques
et sociaux : casse de l’industrie, des services publics, ses acquis
sociaux…
Tous les secteurs sont touchés
entraînant chômage, pauvreté, précarité de masse et pour tenter de museler
ce mécontentement une restriction des libertés jamais atteinte avec l’état
d’urgence permanent.
Tout cela pour le profit
capitaliste et son développement.
Ce mécontentement s’est
traduit par des taux d’abstentions, un nombre de bulletins blancs et nuls
jamais atteints observés lors des deux élections.
Des records historiques ont
été battus. La propagande capitaliste s’acharne à expliquer que les raisons
de l’abstention et du vote blanc sont diverses mais jamais le rejet de la
politique menée n’est évoqué, et pour cause, toutes les annonces du nouveau
gouvernement vont aggraver et
accélérer la politique d’austérité et donc ses conséquences.
Les résultats de dimanche
dernier sont clairs :
• Le nombre des abstentions atteint 24 401 132 soit 51,29 % pour 23 170 218
votants.
• Les blancs et nuls sont au nombre de 515 654 et à cela il
faut signaler que 4 millions de personnes en âge de voter ne sont pas
inscrites.
Ces résultats sont le reflet
du rejet de la politique menée, ils sont un aspect du mécontentement mais pas le seul.
Nous avons tous soulignés que
le niveau des luttes sociales n’a pas faibli au cours de cette longue
période électorale. Ces luttes touchent de nombreux secteurs, les salaires,
l’emploi, les conditions de travail
sont au centre des revendications des travailleurs.
Le silence qui entoure ces
luttes démontre la crainte du pouvoir de les voir se développer.
On a vu la manière dont Macron
répond aux travailleurs de GM et S : « je ne suis pas le Père Noël » alors
que l’État est actionnaire de Peugeot et Renault. Cela démontre tout le
mépris que le pouvoir exprime à l’encontre de ceux qui luttent.
Les luttes ne peuvent que se
développer car c’est le seul chemin pour s’opposer aux projets capitalistes
en cours et à venir. Sitôt installé, Macron et ses alliés s’attaquent de
front aux acquis sociaux. La « réforme » du code du travail, cible
privilégiée du Medef consiste à supprimer toutes les contraintes à
l’exploitation capitaliste, les retraites, la santé, éducation des services
publics, l’industrie, tous les secteurs sont dans le collimateur des
nouveaux serviteurs du capital.
Les luttes sont donc
essentielles pour stopper ces objectifs.
La mobilisation dont nous
avons su faire preuve pendant la période électorale ne doit pas retomber,
nous devons multiplier les rencontres avec les travailleurs pour aider au
développement des luttes.
La période électorale
s’achève, elle marque une étape dans la recomposition politique dont nous
avons souligné l’importance à de nombreuses reprises. Cette recomposition
en est à son début mais nous pouvons déjà en mesurer les effets. Les partis
dits « traditionnels » c’est-à-dire ceux qui ont gouverné depuis des
dizaines d’années explosent. La droite et le Parti Socialiste sont de plus
en plus rejetés. Le Parti Communiste a pratiquement disparu, Mélenchon
appelle à de nouvelles alliances avec
le PS. Le Front National veut se restructurer, bref nous ne sommes
pas au bout des arrangements et autres grenouillages politiques qui n’ont
qu’un seul but : préparer sans attendre la prochaine relève de Macron pour
servir au mieux les intérêts du capital.
Répétons-le, le rejet de la
politique actuelle est très fort, le pouvoir est de plus en plus éphémère,
il est donc indispensable pour le capital de réfléchir à de nouvelles
formes de pouvoir pour le servir. Donner une « nouvelle image » de la
politique, hors partis, ouvert à la « société civile », dans la « transparence
» et la « morale politique » sont des exemples pour tenter de faire
accepter les nouvelles attaques contre les travailleurs.
Cela a ses limites bien
entendu, tout dépendra du rapport des forces.
Notre rôle politique est donc
très important dans ce nouveau paysage politique qui se dessine, nous
sommes vraiment les seuls à proposer une perspective révolutionnaire, les partis politiques se réclamant « anti
capitaliste »peuvent de moins en moins cacher leur allégeance au capital.
Nous devons nous acharner à continuer à éclairer sur les enjeux, sur les
moyens considérables dont dispose la France, moyens économiques et humains
qui doivent servir au peuple.
La période électorale qui
s’achève nous a permis d’éclairer sur la perspective politique que nous
proposons. Nous avons eu de nouveaux contacts, nous avons distribué des
dizaines de milliers de tracts devant les entreprises, sur les marchés,
dans les quartiers… tous nos candidats soulignent l’accueil, l’intérêt que
suscite notre politique, les résultats obtenus par nos candidats montrent
que nous avons une écoute. La question est : comment la transformer
durablement en renforcement, en adhésions à notre parti ?
Comment prendre contact avec
celles et ceux qui approuvent notre politique si ce n’est de poursuivre ce
que nous avons engagé pendant la campagne électorale. Notre activité est de
première importance. Nous ne bénéficions pas des moyens des autres Partis
et nous savons pourquoi. Pas d’accès aux médias, pas de moyens financiers
mis à part les cotisations de nos adhérents et de la souscription
nationale. L’intensité de notre activité politique est donc déterminante
pour nous développer et renforcer le parti. Il ne faut donc rien lâcher sur
ce que nous avons développé dans la dernière période, multiplier les
contacts, réunir les adhérents dans les départements parce que l’actualité
politique l’exige. Nous devons expliquer, éclairer, prendre des initiatives
parce que la situation va s’aggraver, nous le savons tous.
Comment sortir de cette situation ? C’est la
question politique que nous devons traiter en proposant nos solutions.
Nous sommes à la veille des
congés d’été et le pouvoir va mettre à profit cette période pour faire ses
mauvais coups.
48 réunions sont prévues avec
les syndicats pour casser le code du travail. Le nombre de ces réunions ne
va rien changer à l’objectif sinon que le pouvoir cherche à ce que le but
soit atteint dans la « paix sociale ».
CFDT, chef de file des
soutiens au Medef, FO et les autres ont déjà annoncé qu’ils étaient prêts à
« négocier ».
La CGT a durci son discours,
elle appelle à la « vigilance », elle annonce qu’elle refusera tout recul
social et appelle à la mobilisation. La période à venir va donc être
déterminante pour lutter contre les objectifs affichés par Macron et son
équipe. Mais il faut aussi dans le cadre de cette mobilisation proposer une
solution politique. La lutte sociale est indispensable mais la lutte
politique est essentielle pour changer la situation actuelle. Il faut donc
réfléchir dès maintenant aux initiatives politiques que nous pouvons
prendre.
Avant tout : réunir nos
adhérents, sympathisants. Faire des comptes rendus politiques après les
élections, en tirer les enseignements, ce que démontrent nos résultats,
notre activité dans les départements, comment on maintient les contacts,
comment on les développe.
La bataille politique va être
intense je ne doute pas que nous serons présents pour la mener car c’est la
condition de notre développement.
Nous aurons à examiner nos
résultats électoraux, ville par
ville, bureau par bureau pour avoir une connaissance plus précise de nos
électeurs.
C’est beaucoup de travail mais
encore une fois, l’espace politique s’élargit. Essayons de l’occuper au
mieux, nous voyons à quel point le peuple a besoin d’un parti révolutionnaire,
prenons bien conscience que la politique actuelle est rejetée par une
majorité de plus en plus grande de travailleurs, mais cela ne se traduit
pas automatiquement par une solution révolutionnaire. C’est à nous et nous
seul de la porter comme nous l’avons fait dans cette campagne électorale
Continuons à le faire avec la même intensité.
En même temps que les
élections, au plan
international, les décisions de
Macron et de son gouvernement visent à renforcer l’impérialisme européen :
renforcement du budget de la défense (2 % du PIB), la plupart des pays
d’Europe sont sur la même ligne, poursuite de la construction d’une «
défense européenne » pour permettre les interventions armées partout où des
résistances à l’impérialisme occidental existent, on connaît l’objectif :
développer le profit capitaliste partout.
Ce renforcement de
l’impérialisme européen se heurte à une concurrence avec les impérialismes
des grandes puissances ce qui génère des tensions sur tous les continents.
Nous voyons ce qui se joue au
proche et Moyen-Orient, en Amérique latine, en Afrique, en Chine, en
Russie. Continuons à nous exprimer sur le sujet.
Cette question sera bien sûr
abordée lors de la commémoration du centième anniversaire de la révolution
russe d’Octobre 1917, que nous
préparons. Un petit collectif en lien avec le secrétariat sera mis en place
pour définir la forme et l’organisation de cette initiative.
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