Retour à l’accueil

 

 

 

 

Bureau National du 24-01-2018 – Rapport

 

 

Chers camarades,

Nous sommes en ce début d’année dans la période de remise de cartes, de réunions avec les adhérents et les sympathisants. Ces initiatives dans les départements doivent être des moments importants de débats politiques, de diffusion de nos idées révolutionnaires et de renforcement du parti. Nous allons consacrer une part importante de notre réunion à l’activité que nous devons mener en 2018.

Mais auparavant, un tour d’horizon sur la situation politique s’impose pour démontrer que le développement de notre parti est indispensable face aux coups de plus en plus violents portés par le pouvoir capitaliste à l’encontre de la classe ouvrière et du peuple.

Nous connaissons l’objectif du capital : soumettre toute la société française à la rentabilité du capital, à l’exploitation de plus en plus forte du travail, supprimer toutes les contraintes à la formation du profit. En même temps, il s’agit d’imposer l’idée qu’il n’y a qu’une société possible : le capitalisme.

La bataille idéologique est intense, force est de constater que nous sommes dans une phase où le peuple, malgré le profond mécontentement vis-à-vis des politiques pratiquées, ne se tourne pas encore vers une solution révolutionnaire.

Cette bataille idéologique s’intensifie, cela fait partie du combat que nous menons. Mais voyons bien que pour livrer toute la société française au capital, il lui faut gagner la classe ouvrière à ses objectifs, il suffit de porter une analyse sur le syndicalisme français pour s’en rendre compte.

Devenues des « partenaires sociaux », les confédérations syndicales privilégient le « dialogue » avec le Medef et le gouvernement totalement à son service. La CGT se retrouve souvent seule à organiser la lutte, principalement dans les entreprises. La « paix sociale », l’intégration des salariés à la politique poursuivie  par le capital est de plus en plus importante. La CFDT est le fer de lance, le bras syndical du Medef pour jouer ce rôle. Les autres centrales sont sur la même ligne avec quelques nuances à la marge. Toutes se déclarent d’ailleurs « réformistes » et pour le « dialogue social » dont on peut aujourd’hui mesurer les dégâts sociaux.

La CGT est seule sur le terrain des luttes mais sa recherche d’ « unité syndicale » à tout prix est un obstacle à la coordination et à l’organisation de la lutte interprofessionnelle nationale.

Dans cette bataille idéologique, il faut au capital gagner la jeunesse.

Toutes les réformes passées, en cours ou à venir dans l’éducation nationale, les universités, la formation professionnelle, l’apprentissage vont dans ce sens. Il s’agit d’éduquer, de former la jeunesse à l’idée que la société actuelle est la seule possible. Qu’être le plus fort, le plus rentable, le plus compétitif est le seul moyen de s’en sortir.

C’est la raison pour laquelle, le capital veut supprimer tout ce qui est repère collectif : code du travail, convention collective, retraite, sécurité sociale, droit à la santé, services publics etc. Bien sûr rien n’est dit sur les conséquences économiques et sociales de cette politique, et surtout quelle en est la cause !

Être compétitif et rentable, c’est baisser le « coût du travail », les salaires, c’est travailler quand le patron le demande, c’est accepter des conditions de travail plus dures. On comprend bien que le code du travail représente un obstacle à la compétitivité, à la rentabilité. Ce n’est pas un hasard si le SMIC est remis en cause, si la flexibilité, la précarité explosent, si les droits des travailleurs sont attaqués.

Toutes les explications des patrons quand ils licencient ou ferment des entreprises vont dans le même sens : rentabilité, compétitivité… Mais aujourd’hui ce discours est de moins en moins compris.

Comment expliquer que le groupe PSA, après avoir supprimé 25 000 emplois en cinq ans, veut en supprimer 1300 nouveaux en 2018, alors qu’en 2017 le groupe a réalisé 2,159 milliards d’euros de profits et distribué 431 millions d’euros aux actionnaires ?

Idem pour la Société Générale dont le résultat net en 2016 (2017 non encore connu) est de 4,4 milliards d’euros (1,2 en 2012). La Société Générale a supprimé 10 000 emplois de 2012 à 2016. Ce groupe financier veut supprimer 900 emplois supplémentaires cette année, 2500 jusqu’en 2020, fermer 300 agences.

Carrefour dont le chiffre d’affaires a augmenté de 6,2 % au premier semestre 2017 pour atteindre 38,5 milliards en un an et pour un résultat net de 650 millions. Carrefour veut fermer 273 magasins et licencier 2400 travailleurs, 2100 autres emplois sont menacés dans les filiales du groupe.

Pimkie dont nous n’avons pas connaissance des résultats financiers puisque sa holding financière est aux Pays-Bas, veut supprimer 208 emplois et fermer 37 magasins.

Ces quelques exemples, dont on pourrait allonger la liste pour démontrer que ces entreprises utilisent les nouvelles dispositions publiées en janvier contenues dans les ordonnances travail par le pouvoir actuel, comme elles ont utilisé la loi Elkomri du pouvoir précédent. 

Ajoutons à cela les menaces qui pèsent sur les salariés d’Alstom, le groupe prépare également un nouveau plan visant 4500 salariés, Ascométal qui projette de licencier 1350 salariés. Arrêtons là l’hécatombe industrielle qui se poursuit au nom du profit capitaliste.

Non seulement le profit des entreprises explose mais les cadeaux aux patrons s’accumulent.

Pour 2018, 115,2 milliards d’euros vont être distribués aux entreprises en aides diverses, c’est 30 % du budget de l’État, à cela viennent s’ajouter les nouvelles mesures fiscales et les diverses exonérations de cotisations sociales. Pour ne prendre que le CIC E (crédit impôt compétitivité emploi), les sommes versées aux entreprises (dont celles qui licencient aujourd’hui) ont atteint 45 milliards d’euros entre 2013 et 2015, c’est l’équivalent de 225 000 € par emploi déclaré « créé ou sauvé » par les entreprises.

Ajoutons la spéculation boursière qui entre 2012 et 2017 a vu ses bénéfices passer de 53 milliards d’euros à 104 milliards pour 41 milliards versés aux actionnaires en 2012 à 61 milliards en 2017.

Dans la même période (2012–2017) le nombre de demandeurs d’emploi (catégories A-B et C) a augmenté de 4,690 millions à 5,7 millions. On voit bien que les cadeaux aux entreprises ne servent pas l’emploi mais aggravent le chômage et la précarité puisque en un an la France a compté 100 000 intérimaires de plus (INSEE) pour atteindre aujourd’hui 720 000 c’est plus qu’avant la « crise » de 2008.

Pour en finir avec les moyens considérables qui existent et qui ne cessent d’augmenter, tous accaparés par le capital : en 87 lors de la création du CAC 40, la capitalisation boursière était de 56,5 milliards d’euros, elle a atteint 1179 milliards en 2017 soit plus de la moitié du produit intérieur brut français qui était de 860 milliards en 87 et qui atteint aujourd’hui 2270 milliards.

Ces chiffres sont très instructifs et nous devons les utiliser  pour démontrer que le capitalisme s’accapare  l’ensemble des richesses créées, qu’il est aidé en cela par un appareil d’État à sa solde, et bien sûr que  ces chiffres démontrent qu’ une autre politique est possible. Une politique pour satisfaire les énormes besoins sociaux, mais pour cela il faut engager la lutte pour la permettre.

Alors oui il y a des luttes revendicatives et sociales, elles sont nombreuses et touchent divers secteurs que ce soit dans l’industrie, les services publics, aujourd’hui les gardiens de prison, demain dans la santé, mais il faut pousser plus loin la réflexion.

Le capital ne s’est pas créé pour régler les problèmes sociaux, le profit est son seul but nous le savons.

Qu’il règne en France ou partout dans le monde, sa ligne de conduite est la même et il nous démontre chaque jour que les moyens qu’il emploie pour se développer ont des conséquences humaines terribles.

La multiplication des conflits armés et des guerres dont nous parlons régulièrement en est une. Des centaines de milliers de morts, des millions de réfugiés à travers le monde, une pauvreté qui s’accroît partout, une austérité sans précédent dans les pays dits industrialisés ». Le contraste est saisissant entre cette situation du monde et l’accumulation du profit capitaliste, nous avons fait un tour rapide sur les chiffres en France, mais ils sont tout aussi florissants dans les grandes puissances capitalistes.

L’opposition entre capital et travail est irréductible, on ne peut concilier avec lui, on ne peut que le supprimer pour construire une autre société, centrée uniquement sur la satisfaction des besoins sociaux.

La révolution russe dont nous avons fêté l’anniversaire a été un espoir formidable dans la conquête politique contre le capital avec tout ce qu’elle a amené pour l’ensemble des peuples du monde. La chute de l’URSS a permis un développement sans précédent du capitalisme mondial, développement rapide avec une concurrence internationale exacerbée et des impérialismes qui s’allient un jour, s’affrontent le lendemain pour s’accaparer les richesses des territoires agressés et exploiter les peuples.

Cette avidité à conquérir de nouvelles sources de profits entraîne des menaces sans cesse plus grandes de nouvelles guerres. Un monde en paix est devenu aujourd’hui aléatoire, tant la menace d’un conflit généralisé est réelle.

Cette situation politique globalement brossée ne fait pas l’objet d’une attention particulière des partis politiques en France. Et pour cause, il faudrait en déterminer les causes… tous gèrent les conséquences de cette politique qu’ils approuvent, encore une fois, avec des nuances pour mieux tromper le peuple et le détourner du vrai débat, le mener dans des impasses.

Tous les partis politiques sont préoccupés à construire la prochaine relève, l’équipe qui va continuer la politique du capital puisqu’aucun n’a pour objectif de le supprimer.

La droite et le Front National cherchent des alliances en vue des prochaines échéances, les Verts, le Parti Socialiste et le Parti Communiste cherchent  le meilleur moyen de continuer à exister ensemble, mais pour faire quelle politique ?

Mélenchon veut être le seul recours à la politique actuelle mais ce qu’il propose c’est son aménagement. Son programme politique le démontre. Bref, l’offensive actuelle du capital est le résultat des rapports de force sociaux et politiques que l’on connaît, ce qui nous donne une grande responsabilité dans ce que nous avons à faire et proposer.

Notre activité est déterminante dans le paysage politique, le fait que nous soyons seuls à proposer une perspective révolutionnaire ne nous isole pas, cela doit nous renforcer dans nos objectifs de développement. Le champ politique est largement ouvert pour nos idées.

-       Oui, le capitalisme ne peut pas résoudre les problèmes de l’humanité, démontrons le…

-       Oui le capitalisme s’empare des richesses créées, démontrons le…

-       Oui une autre société est possible, démontrons le…

-       Notre parti est le seul à proposer une perspective politique crédible, démontrons le…

Nous le faisons déjà au travers de notre activité mais il faut changer de braquet.

Il faut mobiliser toutes nos forces en cette année 2018 autour d’un objectif : renforcer le parti.

Engager un vrai travail de masse en mobilisant les adhérents et tous ceux qui nous aident régulièrement.

Faire de la politique, les discussions que nous avons ici au Bureau National, au Comité National doivent être connues de nos adhérents.

Celles et ceux qui viennent renforcer le parti  viennent par conviction, à la suite de réunions, de rencontres, de débats. C’est cela qu’il faut multiplier dans les départements.  Donnons-nous cet objectif : l’année 2018 doit être une année consacrée à développer notre politique.

Le peuple est en manque de perspective. Le mécontentement ne mène pas mécaniquement à la réflexion révolutionnaire que nous portons. Le mécontentement est profond mais diffus, l’activité que nous  menons doit susciter le débat pour construire une perspective révolutionnaire.

L’activité dans les départements, les cellules est essentielle nous le savons, la multiplication des initiatives politiques que nous devons engager doit nous faire franchir une étape. Être plus dans les luttes, progresser dans l’éducation politique

Notre congrès va avoir lieu en fin d’année 2018. Nous y ferons le bilan de notre activité. Nous avons  presque un an pour faire de notre parti une organisation révolutionnaire qui  pèse encore plus fort dans la vie politique nationale.

 

° ° °

 

Recommander ce rapport à un (e) ami (e)

 

 

Haut de page