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N°125  Semaine du 23 au 29 novembre 2009

 

Une réunion pour rien à Rome : des chiffres

Du 16 au 18 novembre s’est tenue la réunion du sommet de la FAO (organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture). La réunion se tenant à Rome, Berlusconi fut quelque peu obligé d’y participer. Et ce fut le seul des chefs d’état du G8 à être présent.

 

D’entrée le terrible constat a dominé le débat : le milliard d’êtres humains qui souffrent de la faim est dépassé pour la première fois en 2009. 200 millions de plus en 5 ans. 17 000 enfants meurent de faim chaque jour. Pourtant la planète peut nourrir les 6 milliards d’êtres humains, elle pourrait même nourrir les 9 milliards d’habitants en 2050.

 

Les causes de cette situation sont connues, les responsables aussi. Ainsi les dirigeants des pays les plus pauvres (ceux du sud notamment) ont dénoncé le fait que l’agriculture ne perçoit plus que 5% de l’aide publique au développement contre 17% en 1980 (70% de la population du tiers-monde vit à la campagne).

- dénoncé aussi les spéculations sur les denrées alimentaires qui ont doublé le cours des céréales en 2007.

- dénoncé le fait que sur les 6,7 milliards de dollars promis par les pays riches 3 milliards n’ont pas été versés.

 

Bref il est évident que cette situation n’est pas une fatalité mais bien le résultat de choix politiques au service du capital. Un participant a déclaré « cultiver la terre était, jusqu’à ce que nous mettions à mal le bon sens, destiné à nourrir les hommes et non à enrichir des spéculateurs et à faire grimper les cours de bourse ».

 

Cette réunion s’est achevée sans aucun objectif et sur un constat d’échec. Les expériences passées démontrent l’inutilité des engagements informels  puisque seuls les changements politiques peuvent résoudre les problèmes.

 

Car décidément sur cette planète où règne en maître le capitalisme, il vaut mieux être banquier et actionnaire que pauvre et mal nourri. Ainsi avec la FAO et son terrible bilan, on est loin de l’empressement des dirigeants de ce monde à se réunir à 8 à 20 ou plus, pour sauver le capital en quelques jours en subventionnant les banques avec 2000 milliards. On est loin de la couverture médiatique du sommet de Copenhague sur le climat auquel participeront ceux du G8 ! Il est vrai que là, on est dans l’air du temps, on est dans la « com » !

 

Un dernier chiffre : 1467 milliards de dollars ont été dépensés en armement en 2008 dans le monde. Seuls 44 de ces milliards investis dans l’agriculture auraient suffi pour éradiquer la malnutrition.

 

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