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Hebdo |
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N°133
Semaine du 18 au 24 janvier 2010 HAITI Plus de 100.000 morts, 250.000 blessés, 1,5
millions de sans abri, plus de 3 millions de personnes touchées. Le bilan
s’alourdit. Les Haïtiens tentent de
survivre, des émeutes de la faim
ont été signalées. Après l’émotion et la
compassion humanitaire, les questions viennent, pourquoi une telle ampleur à
ce séisme, ce chaos et Après ? Reconstruire, oui mais comment, pour
qui ? Les scientifiques
expliquent : On sait depuis longtemps
que Haïti est une zone à risque. Si la secousse a été aussi dévastatrice et
meurtrière, c’est parce qu’elle a frappé un pays d’une très grande
vulnérabilité dans ses constructions, ses infrastructures, ses moyens de
secours. Auguste Léon Philippe,
professeur d’histoire et de philosophie des sciences est Haïtien. Il explique dans un
entretien à « l’Humanité » : « Le développement des pays
sous-développés n’entre pas du tout dans les intérêts des grandes puissances.
Car aider un pays à se développer réellement, c’est perdre son marché, ses
sources de matières premières et de main d’œuvre à très bon marché… J.B.
Aristide, installé à la tête du pays par les USA où il vivait, après la
destitution des dictateurs Duvallier et fils, avait abaissé le taux des barrières douanières de 55
à 5%. Résultat, la production du riz qui nourrissait le pays a été abandonnée
pour permettre l’importation du riz de Floride. Aristide a vendu les
entreprises publiques. Le Président actuel, Robert Préval vend la poste.
C’est une liquidation systématique du patrimoine national, le pays est pillé
de toutes ses richesses… ». 80% des Haïtiens vivent
avec moins de 2 dollars par jour. Haïti a 1 milliard de dollars de dette. Il est évident que le
système de sécurité de la population n’est pas la préoccupation des
puissances capitalistes qui dominent le pays. Dans la dernière période Haïti
avait subi quatre cyclones, les mêmes qui ravagèrent Cuba. Léon Philippe fait
le bilan comparé : « La Havane a pris les mesures, la
population est entraînée : 4 morts. En Haïti, cela n’existe pas :
800 morts ». S’il est vrai que les
séismes sont difficilement prévisibles à court terme, il existe cependant des
moyens scientifiques qui permettent aujourd’hui de limiter les répercussions
du choc. Les systèmes d’alerte précoce sont développés au Japon et aux
Etats-Unis. Ainsi entre le déclenchement d’un séisme et le choc des ondes
destructrices, quelques dizaines de secondes voire quelques minutes peuvent
s’écouler. Minutes qui peuvent permettre d’arrêter les trains, de couper
l’électricité voire d’évacuer des habitations et sauver ainsi des vies.
Inutile de dire qu’Haïti ne dispose d’aucun de ces systèmes d’alerte, pas
plus que n’en disposaient les pays du Sud Est Asiatique victimes du Tsunami.
Pourquoi ? Poser la question c’est y répondre. La construction
d’immeubles antisismiques est depuis longtemps une réalité dans tous les
grands pays capitalistes du monde. Qu’attend-on pour en édifier partout où
cela est prioritaire ? Une conférence
Internationale. Pour quoi ? Les USA, La France, le
Canada organisent une Conférence International à Montréal le 25 janvier sur
les décombres haïtiens. A travers l’aide
humanitaire urgente, on voit déjà la rivalité des grandes puissances capitalistes
s’exercer sans vergogne. A qui la mainmise sur le pays ? A qui les
marchés de la reconstruction ? A qui le pillage (bien réel celui-là) des
ressources minières et autres ? A qui la mainmise sur cette région
stratégique ? Les USA occupent militairement le terrain. Les autres
veulent de la place. Malgré les envolées des
médias d’un lyrisme douteux sur la générosité des états, celle-ci s’élève à
ce jour à moins de 300 millions de dollars. Il y a un peu plus d’un an en
quelques jours 2.000 milliards de dollars furent débloqués pour sauver le
capitalisme mondial. Chaque année les dépenses militaires mondiales
officielles (donc fortement minorées) engloutissent 1.464 milliards de
dollars. Comparez ! Envoyer cet article à un(e) ami(e) http://www.sitecommunistes.org |