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N°153 Semaine du 28 juin au 04 juillet 2010

Europe : Notre souveraineté nationale

Les pays européens, comme l’ensemble des pays capitalistes sont en crise. Après une récession importante, leurs économies stagnent, le chômage s’étend et les plans d’austérité pour les salariés se multiplient.

Face à la crise, trop vite qualifiée de crise du capitalisme financier, alors que sa véritable nature est intimement liée à la suraccumulation de capital qui ne trouve pas de rémunération suffisante aux yeux des capitalistes, la réponse apportée par les différents États a été dans un premier temps l’injection massive de centaines de milliards d’Euros de capitaux sur les marchés financiers, sous le prétexte d’empêcher l’écroulement du système bancaire. Cette  thèse de la responsabilité du capitalisme financier dans le déclenchement de la crise a été reprise en choeur, à droite comme à gauche parce qu’elle permet évidemment de ne pas parler de l’essentiel c’est-à-dire de la nature du capitalisme lui-même. Elle donne lieu à une abondante littérature sur l’éthique, la régulation, la moralisation du capitalisme, sans qu’aucune mesure ne soit évidemment prise qui toucherait aux intérêts du capital. 

L’Europe n’a pas été en reste. Elle force l’allure au service du capital. Avec le consentement et l’appui des États, elle accélère la privatisation de tous les secteurs et la mise en concurrence des salariés et des territoires. Elle transfère au capital la protection sociale, la formation… Les marchés financiers y trouvent de nouveaux moyens énormes pour spéculer.

Elle entend maintenant opérer un transfert massif des richesses produites du travail vers le capital, diminuer de manière drastique le prix de la force de travail et  trouver de nouveaux marchés pour des super profits dans un contexte de concurrence acharnée. L’Europe avec l’aide du Fonds Monétaire International (FMI), dirigé par le dirigeant socialiste Strauss-Kahn, est là pour ça. Ce qu’elle vient d’imposer aux travailleurs grecs avec la complicité active du gouvernement socialiste Papandreou, elle veut l’imposer partout en Europe. L’appareil politique du capital ne s’embarrasse pas de la démocratie. Le Parlement Européen pérore, mais les vraies décisions sont prises par un appareil restreint qui comme la banque européenne est sous le contrôle des forces dominantes et tout particulièrement des intérêts du capital allemand. Comme l’a déclaré le conservateur Cameron Premier ministre britannique : « Le plan d'austérité britannique affectera l'économie, la société, notre mode de vie tout entier". En France, Fillon annonce 100 milliards de restrictions budgétaires, au Portugal, en Espagne, en Allemagne les salaires sont gelés, l’austérité est à l’ordre du jour. Le journal « Le Monde »  souligna: «  de Londres à Tallinn en passant par Athènes et Paris, les fonctionnaires sont, dans tous les pays, concernés par la rigueur ».

Les milieux politiques de droite comme de gauche (car de plus leurs frontières  sont loin  d’être étanches), ne mettent nullement en cause le système capitaliste lui-même. Des péroraisons sur le « social » n’ont jamais effrayé les forces économiques dominantes. Prenons l’exemple de la France, La gauche, dans le journal « l’Humanité » affirme : «  en ordre de bataille pour les retraites » se borne à parler d’une autre « réforme »,   mais se garde bien de montrer que les scandaleux profits capitalistes permettent non seulement de financer notre système de retraite et d’assurer la pérennité de notre système de santé et d’aller encore au-delà. Autre exemple : le PCF revendique un pôle financier public, mais passe sous silence qu’un tel pôle sans la nationalisation du secteur bancaire, son indépendance vis-à-vis de la banque centrale européenne et d’un Euro sous influence allemande serait de fait sous le contrôle étroit du capital financier privé.

L’Europe ne peut-être ni une protection contre la crise ni devenir sociale. Fondamentalement, organiquement elle est liée aux intérêts du capital. Cette Europe, son organisation, ses traités sont un carcan pour les peuples, un outil de destruction des acquis sociaux et démocratiques. La seule attitude conséquente consiste à combattre le capital avec l’objectif de l’abattre, pour libérer le travail salarié de l’exploitation capitaliste et construire une société socialiste. Le carcan de l’Europe ne sera brisé que par les luttes anticapitalistes des peuples portant en même temps l’exigence de retrouver leur pleine souveraineté nationale.

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