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N°179 Semaine du 03 au 09  janvier 2011

 

Cote d’Ivoire : La partie de cartes

 C’est ainsi que l’on pourrait baptiser les événements de Côte d’Ivoire, s’ils n’étaient pas lourds de conséquences pour les travailleurs du pays. Une partie qui occupe le devant de la scène et se joue à quatre ; mais, en coulisse, ce sont les mêmes qui tirent les ficelles, les puissances impérialistes, la France et les USA.

 

Le roi de pique, Laurent Gbagbo, est l’homme de l’Internationale Socialiste ; opposant de longue date du président de l’Indépendance choisi par la puissance coloniale, Félix Houphouët-Boigny, il fréquenta en France, beaucoup de cercles du PS.Parvenu aux manettes de l’Etat ivoirien, après le coup d’Etat qui renversa Henri Konan-Bédié et l’élection qui suivit, il imprima une marque nettement antifrançaise à son gouvernement ; contre une puissance coloniale rien ne vaut une autre, surtout si c’est la plus forte : Gbagbo devint l’homme des Américains.

 

Le roi de cœur, Guillaume Soro, débuta son parcours comme Gbagbo mais, s’il combattit Houphouët, trouva son intérêt à continuer de bénéficier du soutien de la puissance tutélaire : la France. Lors du conflit armé du début des années 2000, il s’assura du contrôle de la moitié nord du pays, et, en particulier, de la majorité de la forêt et des réserves de gaz naturel, tandis que Gbagbo gardait une bonne partie du cacao. Le colonisateur ne demandait que cela : garder le gaz et le bois ; cela lui permit de négocier en position de force.

 

Le roi de carreau, Henri Konan Bédié est issue de la bourgeoisie nouvelle créée par Houphouët-Boigny auquel il succéda. Il est l’exemple même de ces dirigeants des pays africains dont on tente de nous persuader qu’ils furent décolonisés. En réalité, la colonisation n’a jamais cessé, la bourgeoisie autochtone s’est seulement approprié quelques miettes, a pu ou cru pouvoir profiter du gâteau, mais la main est restée aux impérialistes, aux multinationales. Kona Bédié est à cette image, c’est l’homme de Chirac autant dire de Total ; il n’a jamais fait défaut, prenant langue dès 2002 avec Soro.

 

Le roi de trèfle, Alassane Ouattara, est l’homme du FMI. Lui aussi est un fidèle qui n’a jamais dérogé de son statut de larbin des USA. Issu d’une grande famille, économiste, il s’est toutefois rapproché de la France par son mariage célébré à Neuilly-sur-Seine avec une grande capitaliste de l’hexagone, qui gérait auparavant la fortune hexagonale de son rival de toujours, Houphouët-Boigny. Opposant officiel durant toute l’ère du "père de l’indépendance", il commence enfin à croire à sa chance de siéger au sommet de l’Etat ivoirien.

 

Au final, il semble bien que les USA et la France se soient accordés, cessant leur conflit ouvert, pour choisir ensemble un proconsul. Pour quelle raison ? La position forte de la France qui oblige à négocier ? Le changement de chef de l’Etat dans les deux pays ? Le fait que Ouattara mange désormais aux deux râteliers ? Peu importe, les faits sont là : trois rois sur quatre sont main dans la main et les USA ont abandonné leur récent féal, Gbagbo.

 

Manque de chance, il s’accroche. Nous ne souhaitons pas ici indiquer lequel de Ouattara ou de Gbagbo est légitime. Nous savons bien, à « Communistes », combien une élection peut-être influencée, manipulée, organisée, voire truquée. On pourrait multiplier les exemples,celui de la récente élection présidentielle en France, où 75 % du même électorat qui avait repoussé le traité constitutionnel en mai 2005 choisit en 2007 un des trois candidats officiels, tous connus comme des partisans effrénés de l’Union européenne, celui de la première élection de George Bush junior grâce aux tricheries organisées par son frère. Concernant la Cote d’Ivoire nous ne faisons pas plus confiance à la commission électorale soi-disant indépendante, tenue par le couple USA-France qu’au conseil constitutionnel, aux ordres de Gbagbo.

 

Ce que démontre, s’il le fallait, cette mascarade qui pourrait s’avérer sanglante, c’est que la colonisation est un régime que les pays du tiers monde doivent bannir.

 

Nous sommes solidaires dans cette affaire du peuple et des travailleurs ivoiriens qui ne touchent pas une miette des dividendes du bois, du cacao ou du gaz naturel qui sont les ressources naturelles de leur pays.

 

Ce n’est avec aucun des quatre rois, ni avec les puissances impérialistes que cela changera, il faudra prendre ses affaires, son destin en main. Vive les travailleurs de Côte d’Ivoire !

 

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