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Hebdo |
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N°189.
Semaine du 28 mars au 03 avril 2011 Le « Pacte pour l’Euro » ou la dictature du capital Le 11 mars, le Conseil
européen, sous l’impulsion d’A. Merkel, Chancelière allemande, et de N.
Sarkozy a adopté un pacte pour l’Euro. De quoi s’agit-il ? Ce
pacte dit aussi de : « coordination renforcée des
politiques économiques pour la compétitivité et la convergence » est fait pour mettre
les politiques des États européens sous la coupe directe des intérêts
capitalistes dominants allemands français et anglais. Il s’agit d’imposer une
austérité renforcée pour rétablir les taux de profits, d’arracher aux peuples
les restes de leur souveraineté en leur imposant une brutale dictature
supranationale du capital mondialisé. Face à la crise générale
du système capitaliste dans un contexte de concurrence acharnée et de
recherche de domination mondiale ou régionale, les forces du capital tendent à
une surexploitation de la force de travail. Dans un ensemble aussi hétérogène
que l’Europe, sous la férule d’une monnaie unique, il ne suffit plus d’exploiter
les différentiels de coûts du travail entre les différents pays européens et
du monde, mais d’aller vers un abaissement significatif et général du prix de
la force de travail dans la zone Euro elle-même. Ainsi peut-on lire dans le
pacte : « les augmentations significatives et durables (des
salaires) pourraient provoquer une érosion de la compétitivité ». Ce pacte pour
l’Euro
se fixe pour premier objectif de baisser les salaires. Il établit une police
des salaires basée sur l’évolution de la productivité : « Les
progrès (de la mise en œuvre du pacte) seront évalués sur la base de l’évolution
des salaires et de la productivité ainsi que des besoins d’ajustement en matière
de compétitivité. Afin de déterminer si les salaires évoluent en accord avec
la productivité, le coût unitaire de la main d’œuvre fera l’objet d’un suivi sur une période déterminée
par comparaison avec l’évolution dans les autres pays ». Le pacte qui appelle à la contraction des salaires dans le
secteur public, fixe des
objectifs de reculs sociaux importants en matière de retraite, de protection
sociale et de précarité. Il prévoit d’exonérer encore plus la fiscalité des
entreprises et de privatiser ce qu’il reste de services publics. Mme Parisot
du Medef se réjouit bruyamment. Pour mettre en œuvre ce
plan général d’austérité, les régions et territoires sont mis en concurrence
avec un noyau dur directeur : le capitalisme allemand. Tous les États
sont appelés à introduire dans leur législation des clauses dite de stabilité.
Elles ne sont rien de moins qu’un corset budgétaire pour empêcher l’augmentation
des dépenses de protection sociale : « Les États membres de
la zone Euro s’engagent à traduire dans leur législation nationales les règles
budgétaires de l’UE figurant dans le pacte de stabilité et de croissance ». Les organisations
syndicales en particulier
sont appelées à s’intégrer
dans la « gouvernance » de l’austérité. Cette « discipline » s’imposera
aussi aux communes, départements et régions. Face à cette déferlante
d’austérité et d’autoritarisme du capital, comment se situent les
forces politiques et sociales ?
Les manifestations en France, Angleterre, Grèce, Irlande, Portugal,
Hongrie, Roumanie….. sont dans toutes les têtes. Ces manifestations peuvent
prendre un cours tel qu’elles mettent en cause la politique du capital lui-même.
C’est ce que cherchent à éviter les uns et les autres en essayant de
canaliser le mécontentement populaire. En France, de l’UMP au Front de gauche, pas une voix ne s’élève pour
mettre en cause l’Europe comme construction du capital au service du capital.
La Gauche européenne (à laquelle adhèrent le PCF, le Parti de Gauche comme la
CFDT) craint que l’idée européenne recule chez les travailleurs, et préconise une Europe plus « sociale »
mais du capital, il n’est évidemment pas question. Le socialiste Strauss-Kahn
se réjouit de l’existence du pacte. Les différentes forces
politiques et syndicales,se démènent pour faire en sorte que les
travailleurs, les salariés, les peuples ne voient pas d’autre issue que celle
de l’Europe et tous y vont de leur couplet sur « l’autre Europe ». En attendant, le
capital et les bourgeoisies frappent fort. Pour Communistes, la
lutte pour la souveraineté nationale,
pour empêcher les reculs sociaux, la lutte pour la coopération de tous
les peuples n’a de sens que si l’on s’attaque au pouvoir du capital, que si l’on
pose la question de sa destruction en tant que système social d’exploitation.
C’est ce que nous faisons en appelant au rassemblement de tous les exploités
dans la lutte de classe. .
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