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N°194 Semaine du 02 au 08 mai 2011

Justice est faite ?

Qui était Ben Laden ?

Né en 1957 dans le quartier le plus chic de Ryad, capitale du royaume d’Arabie Saoudite, fils d’un milliardaire, il était l’un des héritiers d’une des plus grosses fortunes du monde. La famille contrôle 80% du marché des travaux publics liés au pétrole d’Arabie Saoudite. Un de plus à ranger sans aucune réserve dans le camp du capitalisme mondial.

Nous sommes très loin de l’image qu’en ont fabriqué les gouvernements des USA, de France, d‘Europe et d’ailleurs. Les USA ont fait Ben Laden

En 1979, le royaume saoudite et la CIA américaine vont intervenir en Afghanistan contre l’Union Soviétique, coupable à leurs yeux d’avoir soutenu dans ce pays un gouvernement progressiste qui avait établi l’égalité des sexes, l’éducation ouverte à tous les enfants et d’autres mesures démocratiques de cet ordre. Ajoutons que l’Afghanistan regorge  de richesses minières dont l’inventaire est loin d’être terminé et on comprendra mieux ce qu’il se passe aujourd’hui dans ce pays.

C’est à cette époque que le milliardaire Ben Laden va devenir un allié précieux des USA. Ronald Reagan alors président de ce pays et lui-même veulent ensemble en finir avec ce « pays mécréant » qu’est l’Union Soviétique.

Ben Laden récupère les financements qu’il reçoit des USA et de l’Arabie Saoudite et entraîne les combattants antisoviétiques qu’il recrute, tout cela avec l’appui de la CIA. Il joue un rôle décisif dans la défaite  du gouvernement  progressiste d’Afghanistan.

Pourtant Ben Laden et les dirigeants US vont rompre et devenir ennemis. Quand et pourquoi ?

En 1990 rien ne va plus entre l’IRAK de Saddam Hussein et l’Arabie Saoudite. Une fois de plus Ben Laden offre ses services pour combattre l’Irakien. Mais cette fois le régime Saoudien préférera s’allier directement avec les américains. La rupture est consommée, l’allié fidèle est devenu un ennemi. Les choses vont s’enchaîner rapidement. En 1991 Ben Laden s’installe au Soudan où une junte islamiste vient de prendre le pouvoir. Il investit dans les affaires. En 1994, Riyad le déchoît de la nationalité pour « comportement irresponsable ». En 1995, il finance la tentative d’assassinat de Hosni Moubarak, le raïs égyptien, allié privilégié de Washington à l’époque. En 1996, l’Amérique le fait expulser d’Egypte etc… On connaît la suite, en particulier l’attentat de 2001 à Manhattan.

Où est l’intérêt des peuples dans tout ça ?

Dans cette affaire une fois de plus, des groupes financiers multinationaux s’affrontent de plus en plus durement. Qu’Obama et les siens se présentent comme les défenseurs de la sécurité des peuples ne change rien à l’affaire. Derrière tout cela on trouve les oppositions féroces d’intérêts qui sont le propre de ces grands groupes capitalistes internationaux qui se disputent le monde. Il n’y a qu’à voir ce qui se passe actuellement dans les pays arabes et du Moyen-Orient où les gouvernements US, européens, chinois, russe et bien d’autres se guettent le doigt sur la détente. Dans l’intérêt des peuples ? Pour sauver la paix mondiale ? Certainement pas !

Ben Laden était un ennemi des peuples qui se servait de la religion pour les utiliser  comme une masse de manœuvre.   Nous le pensions déjà alors qu’il était l’allié des dirigeants US, nous le pensons toujours.

Mais pour autant, il n’est surtout pas question de nous ranger derrière Obama, Sarkozy et tous ces chefs d’Etat qui crient victoire et qui seront toujours nos ennemis de classe.

Pas non plus question d’approuver M. Aubry qui « salue le succès de l’action américaine » ou Moscovici, autre socialiste qui déclarait lundi à France-Inter « avec la mort de Ben Laden, une page se tourne au profit de la démocratie…S’il peut à court terme y avoir des actions terroristes, à long terme c’est positif pour la sécurité ». De son côté Marine Le Pen écrit dans un communiqué de presse que l’annonce de la mise hors d’état de nuire de Ben Laden est juste et opportune.

Pas d’union sacrée  derrière Obama, Sarkozy et consort. Pour défendre  la Paix et la sécurité dans le monde, les peuples ne peuvent compter que sur leur lutte.  

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