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N°208 Semaine
du 08 au 14 août 2011 FAMINE : LA RESPONSABILITE DU
CAPITALISME EST TOTALE La Corne de l'Afrique est menacée d'une catastrophe humanitaire.
Entre 10 et 12 millions de personnes manqueraient déjà de nourriture dont 2,6
millions en Somalie et autour de 3,2 millions en Ethiopie et au Kenya.
Djibouti et l'Ouganda sont aussi touchés. Kofy Annan disait il
y a quelques années: «L'aide d'urgence
est essentielle, mais acheminer simplement des vivres ne suffit pas» … «il
faut également s'attaquer à la pauvreté et aux autres causes de la famine». Les mêmes causes, les mêmes effets, le même
appel au secours. Selon les Nations unies, la Corne de l'Afrique est frappée
par la pire sécheresse que la région ait connue depuis 60 ans. La sécheresse
a bond dos ! Les vraies causes sont ailleurs et l’Afrique
ne manque pas de ressources. Pour éradiquer la
famine, il suffirait de seulement 30 milliards de dollars par an. Deux ans après le G8
de l'Aquila consacré à la lutte contre la faim, les donateurs n'ont déboursé
que 22% des fonds promis pour l'agriculture d'ici à 2012. Parallèlement
en 2010 la dépense militaire mondiale a augmenté en termes réels de 20
milliards de dollars par rapport à 2009. Si cette somme avait été épargnée,
on aurait pu la donner pour combattre la faim dont sont victimes dans le
monde plus d’un milliard de personnes. Autre comparaison,
le budget militaire de base du Pentagone est de 533,7 milliards de dollars
pour l'exercice 2010. Les institutions financières américaines vont
distribuer le chiffre record de 144 milliards de dollars en bonus, primes et
stock-options à leurs dirigeants, c'est-à-dire aux responsables de la crise
économique mondiale. Dans le même temps, le marché de la publicité avoisine
les 500 milliards de dollars et celui des armes les 1200 milliards de
dollars. Le capitalisme dilapide les richesses produites. Les produits alimentaires sont devenus des
actifs financiers comme les autres. Le prix du colza a crû de 75%. Le prix du
blé a augmenté de 47,25% en un an. Pour le café +69,24% en un an, +80% ces 6
derniers mois. Pour le sucre depuis juin 2010: 140%. Seules les
multinationales profitent de ces augmentations. Les paysans producteurs, eux
les subissent. L’envol des prix des
aliments de base a fini de mettre à terre le pouvoir d'achat des paysans.
Selon l'ONU, les prix des céréales dans les zones touchées par la sécheresse
au Kenya sont de 30 à 80% supérieurs à la moyenne de ces cinq dernières
années. En Ethiopie, l'indice des prix à la consommation pour l'alimentation
a flambé de près de 41% en mai sur un an, mais la hausse la plus dramatique
frappe la Somalie: 270% d'augmentation des prix sur la même période. S'y ajoutent
les conflits régionaux. Les gouvernements du G20 favorisent les
intérêts des entreprises agro-industrielles et des acteurs financiers plutôt que
d'encourager et de soutenir les politiques agricoles des pays en
développement ainsi, lors du récent G20 agricole, la question de constituer
des réserves alimentaires d'urgence a été écartée, la raison : le stockage d'une centaine de millions de
tonnes supplémentaires de céréales pour aider les pays pauvres pouvait nuire
aux marchés... En quelques heures européens et étasuniens décident
d’une intervention contre la Libye, les moyens financiers, militaires sont
mobilisés. Quand ses intérêts sont en jeu, le système capitaliste prend des décisions
pour les préserver, mais organiser une aide rapide pour donner une
perspective aux populations qui souffrent, aux enfants qui meurent, ne
présente aucun intérêt pour lui : sa seule loi : le profit. Il est urgent de changer de cap, les
mobilisations en cours et à venir doivent mettre en cause ce système. Eradiquer la famine passe par un combat pour
éliminer le capitalisme. . Lire,
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