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213 Semaine du 12 au 18 septembre 2011

 

En ALLEMAGNE comme en FRANCE

A entendre ou  lire ces "spécialistes" économiques qui envahissent les médias,  l'Allemagne serait un pays où tout va mieux que partout ailleurs. Serait-elle préservée des méfaits du capitalisme?

La réalité est tout autre on s'en serait douté!!! Le capitalisme a ceci de commun, il génère les mêmes effet néfastes quel que soit le pays où il sévit. L'exploitation s'accroît. Les profits explosent

Le magazine financier "Capital" dans une enquête récente révèle que "tout n'est pas rose au pays du capitalisme coopératif". En effet, si les spécialistes de l'économie capitaliste soulignent que l'Allemagne a un taux de chômage des plus faibles d'Europe (7%), ils oublient soigneusement de dire que la précarité a explosé en quelques années ( les petits boulots, le travail à temps partiel forcé  se sont fortement développés, encadrés par les lois du gouvernement Schroeder  depuis 2008. 6,5 millions de salariés sont aujourd'hui concernés par cette loi qui prévoit de rémunérer les CDD- 400 euros pour 60 heures de travail par mois.

660.000 retraités de 65 à 75 ans sont obligés de compléter leur revenu par des petits boulots. Un enfant sur six vit sous le seuil de pauvreté.

Les horaires encadrant le temps partiel ont été abaissés à 30 h. voire 20 h. par semaine selon les besoins des entreprises les salaires perdus étant compensés de 70 à 85% seulement par aides publiques versées directement aux employeurs.

Ces mesures et leurs conséquences sont-elles différentes de ce que l'on connaît en France et dans les autres pays d'Europe? Aujourd'hui 10% des allemands les plus riches ont des revenus onze fois supérieurs aux 10% les plus pauvres… 10% des plus riches possèdent 56% des richesses. L'Allemagne est actuellement le pays où les inégalités salariales s'accroissent le plus rapidement note "Le Figaro".

Tout cela n'a pu se faire qu'avec la complicité, la compromission des partis politiques allemands. La droite (CDU) vient de subir un revers dans une élection régionale au profit du Parti social démocrate (SPD).Les 7 élections régionales qui ont eu lieu en 2011 ont été un désastre pour la CDU. Selon les sondages, la coalition CDU-Centre obtiendrait moins d'un tiers des suffrages si les législatives avaient lieu demain. Une fois la CDU de Kohl, une fois le Parti  social-démocrate (SPD) de Schroeder, une autre la CDU de Merkel... En Allemagne aussi, c'est l'alternance mais c'est toujours le capitalisme qui tient les rênes du pouvoir et la situation du peuple qui continue de s'aggraver.  On connaît ça en France. 

Les syndicats allemands sont tous voués au système capitaliste. C'est ainsi que le magazine "Capital" se félicite "du sens du compromis des syndicats qui sont formés aux chiffres et savent jusqu'où revendiquer sans gêner le business".

Des centaines d'accords ont été signés ces dernières années - pacte pour l'emploi organisant la flexibilité du temps de travail - réduction des salaires - accord sur le chômage partiel ou encore récemment un compromis sur le temps de travail. Cette compromission des syndicats résulte de plusieurs lois datant des années 80, instaurant la "cogestion". La participation des syndicats aux décisions stratégiques aide à faire avaler les mesures les plus douloureuses sans déclencher de conflit. La DGB, principale centrale qui regroupe les grands syndicats (IG Métal - Verdi dans les services) forme les dirigeants syndicaux pour qu'ils parviennent à un niveau de formation à égalité avec leurs "partenaires patronaux".  C'est ainsi qu'entre patrons et syndicalistes capables de lire les comptes aussi bien qu'un directeur financier "le dialogue tourne rarement à la grève, même en période de crise" note "Capital".

La patronne des patrons Laurence Parisot vient d'annoncer la mise en place d'un groupe de travail franco-allemand "pour avancer ensemble sur plus de convergence... L'Allemagne a donc besoin de nous comme partenaires pour que le discours et le cap soient maintenus".

De plus en plus de travailleurs allemands remettent en cause cette stratégie par leurs luttes. IG métall a affaire à des désaccords internes notamment dans l'industrie automobile où la contestation se fait de plus en plus forte.

Décidément la réalité est tenace. L’Allemagne désignée comme le modèle de capitalisme coopératif éprouve des difficultés à masquer une face moins séduisante. Ce qui amène "Le Figaro" à s'interroger: "Et si le capitalisme ne servait que l'intérêt des plus riches".

La réponse est dans la question. En Allemagne comme ailleurs, il n'y a que la lutte anticapitaliste pour arrêter ça.

 

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