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Hebdo |
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N°214 Semaine du 19 au 25 septembre 2011 Libye, Un pays détruit, un pays livré aux
seigneurs de la guerre et aux multinationales pétrolières, des
dizaines de milliers de mort Avec la couverture des événements en Libye,
nos media ont atteint des sommets. Pas un mot sur le nombre de morts depuis le début des
bombardements de l’OTAN. On annonce pourtant cinquante mille. Pas un mot sur les exactions des soi-disant rebelles, les viols,
les yeux arrachés des soldats "kadhafistes", la traque et le
massacre des noirs, libyens du sud, Nigériens, Tchadiens, Camerounais qui
constituaient l’essentiel des travailleurs de Libye, que ce soit dans l’est,
à Misrata ou à Tripoli. Pas un mot sur la présence, dès le début, de militaires des
forces spéciales britanniques, ni de mercenaires recrutés par les Salafistes,
ou de paramilitaires venus de Colombie dans les rangs des rebelles. Pas un mot sur l’exode forcé des Touaregs en Algérie, sur la
ville de Tripoli déserte et en proie à la peur, sur les exécutions
systématiques des petits fonctionnaires et de leur famille. Presque rien sur la composition réelle CNT (Conseil National de
transition), sur les éléments monarchistes, venus de Londres où les
Britanniques les gardaient au chaud depuis la Révolution de 1969, avec leur
drapeau, ni sur les transfuges, anciens ministres de la Jamahiriya, encore
moins sur les fascistes intégristes, salafistes et Frères Musulmans main dans
la main. Presque rien sur les appétits des multinationales du pétrole et
d’autres, qui s’apprêtent à profiter des largesses des rebelles qui veulent «
rendre les puits de pétrole à leurs légitimes propriétaires », la formule est
celle qu’utilisa Pinochet au lendemain de son coup d’Etat du 11 septembre
1973, en évoquant les mines de cuivre. En réalité, nous sommes bien loin de cette image idyllique et
simplifiée d’une population unie et en révolte, renversant la dictature
féroce du colonel Kadhafi. Militairement l’intervention de l’OTAN a été
décisive et les bombardements des villes, l’action des drones US ne se sont
nullement traduits par une libération, mais par le sang et la mort. Le gang de Benghazi Voici ce qu’en dit un communiqué du Parti communiste algérien ;
« Le fer de lance de cette coalition ce sont les nostalgiques de la monarchie
renversée en 1969, les islamistes intégristes fanatiques - boutefeux de
l'insurrection armée - partisans d'un Etat théocratique que le régime libyen
a combattu à juste raison, les fractions bureaucratico-compradores corrompues
du régime libyen, ralliées à l'impérialisme. Ces dernières fractions ont en
fait organisé un coup d'Etat en suscitant les troubles armés de Benghazi avec
le soutien assuré des puissances impérialistes dans le cadre d'une action
coordonnée et préparée de longue date avec elles. Elles ont exploité le
mécontentement populaire provoqué par les mesures socio-économiques
antipopulaires et antinationales qu'elles ont elles-mêmes imposées depuis
2003 et dont elles ont largement profité... Elles ne se sont pas dressées
contre Kadhafi pour "démocratiser" la Libye mais pour prendre le
contrôle total et absolu de l'Etat, instaurer la dictature d'une oligarchie
alliée à l'impérialisme et aux monarchies du Golfe. Les monarques rétrogrades
du Golfe ont joué un rôle important dans la coordination et la préparation de
l'insurrection de groupes intégristes armés infiltrés à partir de l'Egypte
avec l'assistance logistique des Frères musulmans de ce pays et d'agents
spéciaux des puissances impérialistes. Le président du CNT,
Mustapha Mohammed Abud al-Jalil, était jusqu’il y a peu ministre de la
justice de Kadhafi, dénoncé en décembre 2010 par Amnesty International comme
l’un « des plus effroyables responsables de violations des droits humains
en Afrique du nord » ; c’est lui qui avait condamné à mort les cinq
infirmières bulgares, dans l’affaire que l’on sait. Aux affaires étrangères,
on trouve l’ancien ministre de l’économie, Ali Abdel-Aziz al-Essaoui. La "libération
de Tripoli" Le nouveau "gouverneur" de Tripoli est Abdelhakim
Belhadj, ancien combattant de la CIA en Afghanistan dans les années 80 aux
côtés d’Oussama Ben Laden, arrivé directement du Qatar. Il faudra que nos bonnes âmes de la gauche française nous
expliquent comment l’émir du Qatar est devenu un champion des libertés
démocratiques. Il faudra aussi qu’ils nous donnent la raison pour laquelle
ils soutiennent les légions islamistes venues prendre leur part du butin et
de la victoire en Libye. La responsabilité de Kadhafi Nous condamnons fermement ce qui se passe, le pillage et la
destruction de la Libye mais cela ne fait pas de nous des défenseurs de
Kadhafi. Ce système a empêché le peuple de s'organiser dans des syndicats
indépendants. Des contradictions de plus en plus aiguës minaient le régime. Avec
Kadhafi les richesses libyennes ont profité seulement à une minorité
d'affairistes véreux et aux multinationales. Cette politique a provoqué la
chute du pouvoir d'achat du peuple suite à la suppression de la subvention
des produits de base. Elle a provoqué le chômage en conséquence de la
fermeture ou de la privatisation des entreprises publiques, l'appauvrissement
des masses et des jeunes. Le régime s'est en conséquence trouvé coupé du
peuple à juste raison. Que va devenir la
Libye ? Les buts de cette opération sont clairs : s'emparer du pétrole
libyen, transformer la Libye en base militaire pour contrôler l'ensemble de
l'Afrique du Nord et les pays du Sahel, préparer la prise de possession
d'autres richesses pétrolière. Dans ce cadre, les capitalistes britanniques
et français, qui s’apprêtent à remettre la main sur le pétrole ont tout à
gagner à cette "somalisation" de la Libye, il leur suffira de
contrôler les zones côtières, où se trouve le pétrole. Le drame que vit la Libye est un nouvel épisode sanglant de
l’histoire du capitalisme. C’est ce système qu’il faut mettre à bas pour
empêcher les gendarmes de l’impérialisme de venir partout semer la mort et la
destruction et permettre à leurs mandants d’empêcher de nouveaux dividendes. ° °
° *La semaine prochaine nous vous parlerons des derniers
développements de la situation Libyenne. La rédaction . Lire, enregistrer
et/ou imprimer ce texte au format PDF (2 pages) .
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