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Hebdo |
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N°21 Semaine du
16 au 22 juillet 2007 Les boucs émissaires de Nicolas Sarkozy Une des premières lois qui va être votée
concerne l’immigration. Ce n’est ni la première, ni la dernière. Elle sert à
désigner des boucs émissaires, à détourner l’attention des problèmes réels
qui se posent au pays, à diviser les victimes de l’exploitation capitaliste,
à satisfaire aux besoins et aux exigences du patronat dans sa recherche de
main d’œuvre docile et la moins chère possible. Depuis toujours la présence d’une forte main
d’œuvre immigrée a été une nécéssité pour faire face aux besoins de la
production dans les emplois les plus durs, les moins qualifiés, les plus mal
payés.C’est particulièrement vrai dans les années 1960 face à la demande dans
l’industrie, le BTP, le textile. Par centaines de milliers, ils sont recrutés
dans les pays du Maghreb et d’Afrique. Leur arrivée va permettre au patronat
de bénéficier d’une main-d’oeuvre jeune, en bonne santé, qui n’a rien
coûté en formation pour les travaux qui lui sont demandés. Elle a
l’avantage de ne pas être revendicative et en acceptant, contrainte par
l’exil, des salaires au rabais de tirer vers le bas l’ensemble de ceux-ci.
Tout bénéfice pour le patronat. Cette situation d’une immigration de travail
n’est pas durable dans le temps avec les familles qui, elles sont restées au
pays. De son côté, le patronat ne veut pas en permanence être obligé de
former des salariés, qui ont acquis une formation dans la spécialité
qu’ils exercent. En 1974, deux hommes de droite vont donc trouver la solution
qui réponde aux besoins du moment. Il s’agit de V. Giscard d’Estaing et
de J. Chirac. Ils vont mettre en place le regroupement familial, tous en
prenant soin de loger toutes ces familles loin des centres villes et des
quartiers huppés. La mondialisation et l’Europe à 27 change la
donne. Ce n’est plus nécessaire d’avoir une immigration
lorsque les délocalisations et les investissements se font directement dans
les pays à bas coût de main d’œuvre et sans avantages sociaux. C’est tout le
sens des lois prises ces dernières années. C’est encore plus vrai avec celle
qui vient d’être proposée, la loi Sarkozy-Hortefeux. Si elle accepte la
venue d’un contingent de travailleurs, utiles ou dans les emplois très qualifiés
ou sous qualifiés, dans tous les cas mal payés, elle organise une barrière
pratiquement infranchissable au regroupement familial, considéré comme
inutile et surtout coûteux en logements, écoles, demain en emplois qui
n’existeront plus puisque délocalisés. Une parfaite illustration du rôle de
l’état au service des besoins du capital. Le droit élémentaire de vivre
normalement en famille ne pèse pas lourd face à cela. La démagogie du co-développement. Pour sembler avoir des solutions au
sous-développement et à la misère, la droite comme la « gauche »
parlent de co-développements arriérés (voir les programmes électoraux). Une
fois élus, ils oublient leurs promesses aussi vite qu’ils les ont prononcées.
Cette nouvelle loi n’y fait même pas référence. Et pour cause. Comme tous les
pays, la France a voté en 2000 les Objectifs du Millénaire de l’ONU. Cet
objectif qui visait à faire reculer la misère, la faim et la maladie n’a pas
été tenu. Seuls cinq pays ont tenu l’objectif fixé, verser chaque année 0,7 %
de leur PIB à cette aide. La France n’est pas sur la liste. Sans commentaire. Seule la lutte… Seule la lutte peut faire reculer cette politique qui bafoue les
droits les plus élémentaires de chaque être humain. Celle des salariés de
Buffalo-Grill, soutenu par leur syndicat CGT, celle des salariés et habitants
de ce village de Bretagne, celle de tous ceux qui refusent l’expulsion des
parents d’enfants scolarisés. Elles montrent que les idées de justice, de liberté,
de fraternité existent toujours dans ce pays. Qu’elles résistent à la
division qui ne profite qu’à l’exploitation capitaliste en désignant des
boucs émissaires pour mieux exploiter l’ensemble du peuple. Envoyer cet article à un(e) ami(e) http://www.sitecommunistes.org |