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N°226 Semaine du 12 au 18 décembre 2011 12
décembre 2011 Bruxelles : un pas de plus du capitalisme
européen Le sommet des chefs d’Etats européens vient de se tenir à
Bruxelles. Après des
mois de manipulation et d’esbroufe pour faire avaler aux peuples d’Europe les
divers plans d’austérité, la France et l’Allemagne sont parvenus à s’accorder
(on s’en doutait) pour imposer encore plus de sacrifices aux travailleurs
d’Europe. On aura
tout entendu ces trois dernières semaines … des scénarios plus
catastrophiques les uns que les autres ont été développés sur toutes les
chaines de radios, télévisions, dans la presse, pour préparer l’opinion
publique aux nouvelles mesures prises par le tandem Franco-Allemand.
« Rencontre de la dernière chance » « Sommet de crise pour
éviter la catastrophe » « Avenir à quitte ou double »
« L’échec serait une véritable explosion »… etc., on en passe et
des meilleures. Faire peur,
certainement, mais surtout faire croire qu’il n’y a qu’une issue possible
pour sortir de la « crise » capitaliste : aller plus loin
encore dans l’exploitation des peuples. Il était
clair que l’Allemagne et la France allaient se retrouver, malgré leurs
divergences, pour conclure un accord allant dans ce sens et qui vise pour
l’imposer, à bafouer le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Les
états, si cet accord était appliqué, ne pourraient plus décider leurs budgets
nationaux sans qu’ils ne soient soumis aux règles des grandes puissances
capitalistes. Nous avons déjà écrit à ce sujet, mais répétons-le, ce sont les
budgets sociaux qui sont attaqués. Il suffit
d’observer les mesures prises dans
tous les pays d’Europe pour s’en convaincre : baisse du « coût du
travail », attaque sur la protection sociale, les retraites, les
services publics, la fonction publique, privatisation des entreprises
publiques, hausses d’impôts… partout les mêmes mesures sous prétexte de
« dettes publiques » qui n’existent pas (Voir nos articles
précédents). Deux
exemples : -Irlande :
4ème budget de rigueur d’affilée. Le dernier qui se montait à 15
Milliards d’euros « d’économies » pour toucher 85 Milliards du
F.M.I et de l’Union Européenne vient d’être révisé à la hausse. 3,5 Milliards
ont été rajoutés au travers notamment
d’une augmentation de la t.v.a. à 23%. Par contre, pas question d’augmenter
les impôts des multinationales (12,5%). Le chômage touche aujourd’hui 14%
de la population irlandaise. Le F.M.I
et l’Union Européenne félicitent l’Irlande pour son courage. A. Merkel en
rajoute en encourageant E. Keny, 1er ministre irlandais à
poursuivre en déclarant « L’Irlande est un superbe exemple d’un
sauvetage bien mené ». -Italie : Nouvelle
cure d’austérité de 20 Milliards d’euros après deux plans « d’économies»
de 90 Milliards adoptés en Juillet et
Septembre. Ce nouveau plan prévoit la baisse des cotisations sociales, la
retraite à 67 ans pour les hommes et alignement pour les femmes en 2018, une
augmentation de 2 points de t.v.a. et un programme de privatisations sans
précédent. E. Marcegaglia (la patronne des patrons italienne) qualifie ces
mesures d’ « indispensables ». On peut
comparer ces deux exemples aux plans appliqués dans les autres pays d’Europe,
ce sont les mêmes. Les acquis sociaux sont attaqués partout, pendant que les profits sont préservés. Mais cela
ne suffit pas, l’accord initié par la France et l’Allemagne, approuvé par le
dernier sommet européen, consiste à inscrire dans chaque constitution
nationale une « règle d’or » (elle porte bien son nom) pour
limiter au maximum les budgets sociaux (3% du produit intérieur brut). Les
états qui ne respecteraient pas cette règle seraient « durement
sanctionnés ». Autrement dit, la souveraineté des états serait soumise bien
plus étroitement aux règles du capitalisme européen. Et
pendant ce temps, tous les partis politiques (qui acceptent tous l’idée qu’il
faut réduire la dette publique) dissertent sur le rôle de la banque centrale
européenne, du F.M.I, ou du parlement européen. F.
Hollande, candidat du Parti Socialiste à l’élection présidentielle déclare
que « pour en finir avec la crise, il suffit de demander à la banque
centrale européenne d’intervenir sur les marchés financiers, de transformer
le fonds de secours européen en banque, pour aider les pays en
difficulté ». Hollande revient à la charge et précise sur RTL « Si
je suis élu je renégocierai cet accord pour y mettre ce qui y manque :
de l’efficacité sur les marchés ». Ce qui fait dire au journal «
Le Figaro » « Le candidat du
P.S devrait être comblé : ses idées sont à peu de chose près déjà sur la
table, N. Sarkozy les a eues avant lui » F. Bayrou,
candidat centriste, préconise lui, un plan d’austérité de 100 Milliards
d’euros. Le front
de gauche, revendique un nouveau
traité européen avec des « clauses sociales ». Tous les
gouvernements européens sont au service du capital, faire croire qu’ils
accepteraient des « clauses sociales » est un leurre. Sans lutte,
rien ne bougera. Mais des luttes… pas un mot, aucun appel à la mobilisation. C’est normal puisque Mélanchon déclare
qu’il est disponible pour participer à un éventuel gouvernement socialiste. Nathalie
Arthaud, candidate de Lutte Ouvrière, défend « Un programme de défense
des intérêts vitaux des travailleurs (…) dans le cadre de la société
capitaliste ». Tout est dit… Tous sont
d’accord sur le fond, aucun n’appelle à lutter pour supprimer le capitalisme. Du côté des
syndicats, on regarde les trains (d’austérité) passer. Huit dirigeants
syndicaux européens se sont adressés aux chefs d’états pour revendiquer
« un nouveau contrat social européen ». Ils s’inquiètent de la
possible destruction du projet européen qui constitue, selon eux « une
des constructions les plus importantes du 20ème siècle » et
défendent que « malgré le désenchantement profond ressenti par de
nombreux travailleurs, nous continuons de soutenir qu’il n’y pas d’autre
solution que l’approfondissement du projet européen… Il faut que la
démocratie sociale et politique, ainsi que la participation des citoyens
prennent toute leur place ». Et de poursuivre « Que proposons-nous ?... L’émission d’euro-obligation et
la transformation de la banque centrale européenne en prêteur en dernier
ressort » (N’est-ce pas ce que N. Sarkozy et F. Hollande proposent ?
Ils demandent également un renforcement de la « gouvernance
européenne ». Ils pensent qu’une future révision des traités peut se faire
en intégrant « la dimension sociale », et pour y
parvenir, il faut renforcer le
dialogue social » (air connu). Cette lettre est signée du secrétaire
général des syndicats CCOO et de l’U.G.T (Espagne), du président du D.G.B
(Allemagne), de la secrétaire générale de la C.G.I.L (Italie), de B. Thibault
de la C.G.T et de F. Chérèque de la C.F.D.T (France) et des secrétaires
généraux de la F.G.T.B et C.S.C (Belgique). Nous savons depuis longtemps que
le syndicalisme européen a abandonné le terrain des luttes, mais une telle
allégeance au pouvoir capitaliste est un véritable scandale. Passons sur
l’attitude de la CFDT, spécialiste du « dialogue social » avec le
patronat capitaliste, pour relever une fois de plus que celle de la C.G.T
explique son immobilisme face aux attaques sociales. Pourtant
les luttes sont nombreuses en France et en Europe, mais les confédérations
syndicales ont choisi ce « dialogue social » pour accompagner les
décisions qu’impose le capital européen. Comme s’il était possible de
concilier le capital et le travail !... Il n’est pas étonnant alors que
l’ensemble des confédérations aient accepté de participer au " sommet
social » de N. Sarkozy en Janvier. Pas
étonnant non plus que le 13 Décembre, journée de mobilisation syndicale F. Chérèque
de la C.F.D.T participe à une table ronde au M.E.D.E.F. (patronat français)
sur le thème de la compétitivité. Il refuse la grève, et discute avec les
patrons sur les moyens à mettre en œuvre pour renforcer l’exploitation
capitaliste. Rien à
attendre donc des confédérations syndicales, pas plus que des partis
politiques. Tous les
partis, sauf le nôtre qui depuis sa
création, il va y avoir 10 ans, combat cette Europe capitaliste, s’inscrivent
dans sa construction. S’inscrire de
quelque façon que ce soit dans sa construction, c’est laisser les mains
libres aux capitalistes. Seule la
lutte du peuple de France, celle de tous les peuples européens, pour débarrasser
la société du capitalisme ouvrira une perspective révolutionnaire. C’est
de cette politique différente de toutes les autres qu’est porteur le candidat
de « Communistes » Christophe RICERCHI. . Lire, enregistrer et/ou
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