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N°227 Semaine du 19 au 25 décembre 2011 22
décembre 2011 Tunisie :
Un an après la révolte La Tunisie fête le premier anniversaire de la révolte qui a
mis à terre le régime dictatorial de Ben Ali. Dans le même temps, après les
élections à l’assemblée constituante, se mettent en place les éléments du
nouveau pouvoir tunisien. Si la révolte contre le régime a eu comme origine
la question sociale, la traduction électorale a été la victoire du parti
Ennahda qui avec 41% des voix a raflé la majorité relative à l’assemblée
constituante. Ce parti très largement inter classiste, s’appuie sur ce que
l’on qualifie la culture arabo musulmane de la Tunisie. Les médias largement
contrôlés par le patronat tunisien et l’État, ont joué cette carte à fond pour
s’assurer une représentation qui ne mette pas en cause les rapports sociaux
dans le pays et puisse faire pression sur les milieux populaires pour
empêcher tout changement en profondeur. Ce parti, avec Ettakatol (parti de
type social-démocrate) et le Congrès pour la République, constituent
à eux trois la coalition qui se partage le pouvoir. Le nouveau Président de
la République M. Marzouki issu du Congrès pour la République, a clairement
indiqué que la question posée était maintenant, le retour au calme et : « à
la paix sociale ». Ses appels ont été entendus par les syndicats
patronaux et de salariés. Recevant récemment le syndicat Patronal UTICA, il a
marqué son soutien aux revendications patronales. UTICA, qui avait largement
soutenu le régime de Ben Ali et avait fait profil bas pendant les événements,
redresse la tête et exige du pouvoir que l’ordre social règne. Il est vrai
que les salariés tunisiens ne se laissent pas faire. Les observateurs de la
vie sociale ont dénombré en 2011, 326 grèves qualifiées de sauvages,
c’est-à-dire non prises en charge par l’Union Générale des Travailleurs
Tunisiens (UGTT). L’UGTT qui syndique environ 10% des salariés est surtout
active dans le secteur public, elle fut un des rouages du pouvoir de Ben Ali,
son relais dans la classe ouvrière et son moyen de contrôle des salariés.
Après avoir pris le virage de la révolte, elle a participé au gouvernement
provisoire et tente de se placer comme seul interlocuteur du pouvoir. Elle a
donné son accord à la politique de « paix sociale » et tente
d’endiguer le mouvement revendicatif au nom de la « solidarité
nationale ». C’est dans ces conditions que s’est réactivée la
Confédération Générale des Travailleurs Tunisiens (CGTT). Cette dernière
confédération, née en 2006, mais interdite par le pouvoir, viens de se
reconstituer et entend développer un syndicalisme indépendant du pouvoir et
au service des salariés du public et du privé. Elle est surtout implantée
dans le secteur minier de Gafsa. Il est évidemment trop tôt pour porter une
appréciation sur le rôle de cette nouvelle confédération, mais il est clair
que les salariés tunisiens ne pourront pas se dégager du carcan d’un
syndicalisme intégré à l’appareil d’État sans des formes d’indépendance
organisationnelle. Le Parti Communiste des Ouvriers de Tunisie qui a obtenu
1,7% des voix et trois élus à l’assemblée constituante, entend mener son
combat émancipateur contre le capitalisme et sans compromission avec les
forces de droite comme de gauche qui dirigent aujourd’hui ensemble la Tunisie.
Voici brièvement brossé le tableau de la Tunisie un an après la révolte du
peuple tunisien. Ce tableau ne serait pas complet si l’on n’y ajouté pas
l’activité des puissances méditerranéennes et arabes et de leur grand tuteur
les USA. Ces dernières dans le cadre des changements en cours dans la région
veulent s’assurer le maintien de leurs intérêts qui visiblement ne sont pas
ceux du peuple tunisien. Correspondance Tunis . Lire, enregistrer et/ou
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