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N°248 Semaine du 14
au 20 mai 2012 18
mai 2012 Algérie:
Les élections sont passées la colère sociale reste Les élections législatives algériennes ont fait couler
beaucoup d'encre sur le thème de la victoire ou du moins de la percée des
partis que l'on nomme islamistes. Les résultats sont plutôt différents de ces
pronostics. Tout d'abord, il faut noter une abstention massive de 58% avec
18% de votes nuls. Cette première réalité souligne le divorce profond qui
s'est installé entre une majorité de la population et le système politique
économique et social dominé par le FLN. Parmi les jeunes dont plus de 50%
sont chômeurs et dans les quartiers les plus pauvres, loin « d'Alger,
la protégée » où se concentre les couches sociales dirigeantes,
l'abstention est massive. Elle atteint parfois 85%. Pourquoi, malgré ce rejet du régime, avec
21 partis en lice, les électeurs ont autant refusé de se prononcer et en tout
cas pas pour les partis de la mouvance islamiste qui subissent un échec avec
18% des voix ? L'histoire récente de l'Algérie apporte un début de
réponse à cette question. La guerre civile menée par le Front Islamique du
Salut a couté cher en vies humaines et la société algérienne ne veut pas d'un
retour à une telle situation. Dans ces conditions, le vote pour les deux
partis au pouvoir, le FLN et le RDN (Rassemblement national Démocratique)
apparaît comme un vote pour la stabilité et la paix publique. Cependant comme
l'expriment plusieurs quotidiens algérois, cette paix publique, largement
achetée par la pouvoir au prix de quelques concessions sociales, ne règle pas la question de fond du
développement équilibré de la Nation
algérienne. Les privatisations, « la
libéralisation » de l'économie dans le cadre des canons du FMI ont
encore affaibli une population pauvre et sans perspective. Il n'est pas
étonnant dans ces conditions que les élections passées, les luttes sociales
repartent à la hausse. Dans le même temps derrière le masque
de l'unité, se joue une lutte sans merci, au sein même du FLN, pour le
pouvoir. Le prochain congrès du FLN en est l'image. Le courant qui entend
aller plus loin dans la destruction des acquis sociaux de la révolution
algérienne, voudrait profiter de la transition ouverte par l'effacement
progressif de la génération des combattants de l'Indépendance. L'ancienne puissance coloniale et les USA
suivent avec beaucoup d'intérêts les évènements en cours qui comme l'eau
stagnante cachent un bouillonnement politique sur fond de crise sociale et
économique.
Correspondant particulier Alger . Lire, enregistrer et/ou imprimer cet article au format
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