Hollande avait juré qu’il ne signerait aucun accord qui
ne comporterait pas un pacte de croissance (tout en étant convaincu du contraire).
Il vient de le signer.
Voyons-en les grandes lignes. Les
seuls gagnants sont les grands groupes capitalistes qui dominent les
économies européennes, les perdants
sont les peuples. Une fois de plus.
Réglons rapidement le compte de
ce fameux pacte de croissance qui devait selon Hollande, bousculer de fond
en comble l’orientation de la politique européenne. De quoi
s’agit-il ? 120 milliards affectés à des « travaux d’infrastructure »
dont personne ne se risque à évaluer l’impact tellement l’effet en est
limité. 120 milliards représentent de 0,2 à 0,3% du PIB européen (Produit
Intérieur Brut, équivalent aux richesses produites en une année dans les
pays de la CEE). Ces chiffres ont été rappelés par Jean Peyrelevade (1). « Le pacte de croissance est une fausse
fenêtre faite pour la symétrie » écrit dans « Le Figaro »,
un certain J. Louis Bourlanges (2) qui estime par
ailleurs que « ce qui s’est décidé à Bruxelles est positif mais ne
suffira pas ».
La brouille de Hollande
avec la finance et les marchés n’aura pas duré longtemps !
L’essentiel et de loin, ce sont
les mesures adoptées par les chefs d’Etats Européens qu’ils soient
socialistes ou conservateurs, contre les peuples. Un pacte de rigueur sera appliqué
dans chaque pays, tout particulièrement dans ceux qui subissent les plus
grandes difficultés... Ce M.E.S. (Mécanisme Européen de Stabilité) qui
entre en vigueur pèsera très lourdement sur les Etats, tenus d’accepter les conditions qui leur
seront imposées pour rembourser ce que la BCE (Banque Centrale Européenne)
leur avancera sous des conditions draconiennes.
|
Cette Banque aura le pouvoir à elle seule, d’intervenir directement dans
toutes les banques de la zone euro. C’est un pas de plus, un pas de géant
vers la main – mise européenne sur l’économie de nos pays mis dans
l’obligation de respecter « la discipline » européenne.
Hollande et les siens ont
accepté. Moscovici assure que « La France tiendra ses engagements
européens. Faire revenir le déficit public de 4,5% cette année à 3% l’an
prochain est un impératif non négociable. Revenir dessus sous prétexte que
cela demande des efforts serait un appel au meurtre ! ». Voilà ce
qu’écrit le Ministre socialiste des finances qui va préciser dès demain, dans le collectif budgétaire pour 2012 et
dans les arbitrages pour le budget 2013 que va présenter le gouvernement,
les mesures destinées à frapper les travailleurs et le peuple.
Sommet Européen, collectif
budgétaire, budget 2013…Tout va dans le même sens : répondre aux
objectifs du capital.
Les intérêts du capital et des
travailleurs sont irrémédiablement opposés. Pour stopper les coups du
capital et du gouvernement, il n’y a en France comme dans tous les pays
européens, que la lutte des salariés et du peuple tout entier, une lutte de
plus en plus ample et forte.
(1)
Jean Peyrelevade : Président de Suez de 1983 à
1986, de la Banque Stern de 1986 à 1988, de l’UAP de 1988 à 1993, du Crédit
Lyonnais de 1993 à 2003. Il est actuellement administrateur de plusieurs
sociétés françaises ou européennes de premier plan comme Bouygues et aussi
membre du Conseil de Surveillance de KLM.
(2)
J. Louis Bourlanges : Conseiller
maître à la Cour des Comptes.
|