L’Espagne s’enfonce dans la crise avec des conséquences sociales
dramatiques : le chômage en hausse touche 24% de la population et
encore plus les jeunes dont un sur deux est sans emploi. Les salaires sont
en baisse comme les allocations chômage, les primes des fonctionnaires sont
supprimées et le gouvernement vise à augmenter la TVA. Tout cela n’est
malheureusement qu’une description partielle de gravité de la situation.
Tout ce qui touche de près ou de loin aux salaires, retraites et protection
sociale est systématiquement réduit ou supprimé. Par contre, lorsque le
système bancaire hypertrophié et spéculatif a besoin de 100 milliards pour
éviter de sombrer, le gouvernement les lui accorde sans sourciller en se
pliant aux exigences renouvelées de l’Europe en matière de destruction du
droit du travail et de privatisations. C’est ainsi, entre autre, qu’il
réduit de 64% l’aide aux charbonnages ce qui conduira rapidement à leur
fermeture et à la destruction de milliers d’emplois. Dans le même temps,
députés et sénateurs espagnols viennent d’approuver l’introduction dans la
constitution de la « règle d’or » qui vise à plafonner le déficit
public et qui va entraîner une nouvelle vague d’austérité pour les
travailleurs, les chômeurs et le peuple. Le pouvoir prévoit de ponctionner
64 milliards d’ici 2014 par l’augmentation de la TVA. Notons que cette
approbation s’est faite sur la base d’une
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négociation et d’un accord entre la droite
au pouvoir et le parti socialiste
(PSOE). Dans ces conditions, les luttes et les révoltes sociales
s’amplifient. Les mineurs en grève depuis des semaines ont reçu un appui
massif de la population lors de leur marche sur Madrid le 11 juillet. Une
marche des chômeurs est en cours et devrait converger à Madrid, le 21
juillet. Des manifestations spontanées ont lieu pour protester contre
l’écrasement des salaires et le chômage. Les syndicats, Commissions
Ouvrières et UGT, craignent d’être débordés, ils suivent le mouvement sans
l’impulser vraiment. La situation est devenue si incertaine que le dernier
conseil des Ministres s’est tenu en présence du Roi Juan Carlos ce qui est
un signe de la gravité et de l’amplification de la crise sociale et
politique. Les forces politiques de droite et du parti socialiste entendent
maintenir le cap de l’austérité pour le peuple et du sauvetage du
capitalisme. Le Parti Communiste Espagnol (PCE) préconise ce qu’il
appelle : « une alternative sociale anticapitaliste à la
crise » mais se plaçant dans le cadre de l’Europe et du Parti de la
Gauche Européenne, il y a fort à parier que son positionnement le conduise
à une forme d’impuissance politique. De son côté, le Parti Communiste des
Peuples d’Espagne se prononce pour une lutte anticapitaliste résolue menant
au pouvoir ouvrier et au socialisme, il revendique une sortie de l’Espagne
de l’OTAN de l’Euro et de l’Union Européenne.
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